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Infrastructures

En Allemagne, la Deutsche Bahn n’est pas en bonne voie

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Dettes colossales, déficits chroniques, ponctualité en berne et infrastructures usées jusqu’à la corde : la compagnie ferroviaire allemande s’enfonce dans la crise. La principale ligne du pays sera fermée pour neuf mois dès ce vendredi 1er août pour rénover le matériel.
Du 1er août 2025 au 30 avril 2026, la ligne de train reliant Berlin et Hambourg sera fermée pour cause de chantier. (Roberto Pfeil /AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 1er août 2025 à 8h15

Prendre le train en Allemagne est un véritable défi. Etant donné qu’un tiers des trains n’arrivent pas à l’heure, et souvent avec plusieurs heures de retard, les Allemands ont pris l’habitude d’avancer leurs déplacements pour ne pas rater leurs rendez-vous. Certains préfèrent partir la veille et prennent un hôtel plutôt que de risquer le jour même de rester en carafe sur un quai de gare à attendre son train ou le suivant, tout aussi hypothétique.

Réputée autrefois pour sa ponctualité et sa fiabilité, la Deutsche Bahn (DB) est devenue le symbole d’une Allemagne qui ne fonctionne plus. A force de discipline budgétaire, les infrastructures de transport sont dans un tel état que le nouveau gouvernement a décidé de débloquer un fonds de 500 milliards d’euros pour rattraper son gigantesque retard d’investissements.

Les trains allemands sont si peu fiables qu’ils ont été interdits d’entrer en gare de Bâle, en Suisse, car ils bousculent le tableau horaire helvétique. Les voyageurs doivent désormais s’arrêter du côté allemand et poursuivre leur trajet en train régional pour finir leur trajet et prendre leur correspondance en Suisse.

Le désastre de l’Euro de foot, en juin 2024, avait déjà fait éclater au grand jour la déroute du rail allemand, lorsque les organisateurs n’ont pas pu assister à des matchs à cause des retards de train.

«Sous-investissement systématique»

Le président de la DB, Richard Lutz a annoncé ce vendredi 1er août que les objectifs de ponctualité (65 %) n’avaient toujours pas été atteints au premier seme