Des gares fantômes. Une fois de plus. Avec seulement un train sur cinq qui circule, la première économie d’Europe tourne au ralenti. L’ambiance est morose et rappelle les années de l’après-réunification lorsque l’Allemagne était la lanterne rouge de l’Europe. L’économie ne va pas aussi mal que dans les années 90, mais elle a perdu ce qui faisait sa force sous l’ère Merkel : la confiance.
Les agriculteurs et les routiers sont dans la rue, les populistes sont en tête des sondages à l’approche des grands rendez-vous électoraux de 2024 et Olaf Scholz, qui brille par son silence, se fait siffler à la moindre apparition publique. Le chancelier, le plus impopulaire dans l’histoire des sondages d’opinion, est à l’image de ce pays paralysé par les cheminots : apathique.
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Les trains grandes lignes sont touchés par le mouvement mais aussi les réseaux régionaux des grandes agglomérations qui appartiennent à la compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn (DB), qui est dans l’impasse et n’arrive pas à ramener le syndicat minoritaire des conducteurs (GDL) à la table des négociations. Le GDL, très offensif, n’a pas exclu un recours à la grève illimitée pour parvenir à ses fins. Le syndicat réclame, en plus d’une prime inflation de 3 000 euros et une augmentation de 555