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Interview

En Allemagne, la réforme du congé parental «a surtout permis un investissement plus fort des pères»

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La sociologue Pia Schober revient sur l’importante révision de la politique familiale qui a eu lieu en Allemagne, et pointe les obstacles qui persistent malgré un bilan positif.
En mai 2023 dans le Schleswig-Holstein en Allemagne, où une réforme du congé parental a été adoptée en 2007. (Jens Buttner /AFP)
publié le 14 mai 2024 à 18h18

La concertation est lancée. Ce mercredi 15 mai, syndicats, patronat et associations se réunissent pour discuter du fameux congé de naissance, annoncé cet été, par Emmanuel Macron. Le dispositif, qui remplace le congé parental, devrait être effectif dès août 2025. Au-delà du nom, c’est tout le système qui devrait être repensé, avec un congé plus court et surtout mieux rémunéré.

De l’autre côté du Rhin, une réforme similaire a été adoptée en 2007. Pia Schober, professeure de sociologie à l’université de Tübingen et spécialiste des politiques familiales et éducatives, décrypte pour Libération le dispositif allemand. Et souligne les avancées apportées, en particulier en matière d’égalité femmes-hommes.

A l’instar d’autres pays européens, la législation allemande en matière de congé parental a subi de nombreux remaniements ces dernières années. Selon vous, le dispositif est passé d’un modèle familialiste très conservateur à un modèle plus égalitaire. Qu’entendez-vous par là ?

Depuis 1992, chaque parent peut bénéficier d’un congé parental avant que l’enfant atteigne l’âge de 3 ans. Toutefois, seule une partie est rémunérée. Avant 2007, le parent qui bénéficiait d’un congé parental percevait 300 euros par mois, pour une durée maximale de deux ans. Cette prestation était soumise à d