Dans les années 2000, l’Allemagne était encore le plus vieux pays du monde, derrière le Japon. Pour redresser la barre, elle a mené durant vingt ans une politique familiale qui lui a permis de limiter son vieillissement. «Pendant quarante ans, jusque dans les années 2000, nous avions des taux de natalité d’environ 1,3, rappelle Martin Bujard, directeur de recherche sur la fertilité à l’Institut fédéral de recherche démographique. Nous sommes actuellement à 1,46, ce qui signifie près de 100 000 naissances de plus par an. Pour moi, c’est un succès.»
L’Allemagne s’est réveillée en 2004, sous Gerhard Schröder, en lançant une politique nataliste – mot tabou outre-Rhin pour des raisons historiques : on préfère parler de politique familiale. Dans certains Länder, comme la Basse-Saxe ou la Bavière, certains arrondissements étaient entièrement dépourvus de crèches. Les femmes avaient souvent le choix entre la carrière et le foyer. «Nous avons eu un changement de paradigme à partir de 2004, avec un programme massif de construction de crèches», raconte Martin Bujard. La politique des sociaux-démocrates et des écologistes a été poursuivie par Angela Merkel et sa ministre de la Famille, Ursula von der Leyen,