Des voitures qui brûlent dans les rues de Salzgitter ? C’est le cauchemar de Frank Klingebiel. Comme tous les Allemands, le maire CDU (chrétien-démocrate) de cette commune de 100 000 habitants en Basse-Saxe, ancien bastion de la métallurgie, garde en tête les images des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, une référence outre-Rhin quand on parle d’échec en matière de politique d’intégration. «Le maintien de la paix sociale, c’est ma mission», insiste l’élu conservateur qui n’a aucune intention de perdre le contrôle des sozialer Brennpunkt, les quartiers «sensibles» de sa ville, où la population étrangère dépasse les 50 % et, dans certaines écoles, 95 %.
En 2015, après l’arrivée massive en Allemagne de Syriens fuyant la guerre, la presse internationale avait débarqué dans le bureau de Frank Klingebiel pour comprendre pourquoi il avait annoncé que sa ville n’accueillerait plus personne. «Nous étions incapables de faire face aux demandes», se justifie le maire huit ans plus tard. Plus de 6 000 réfugiés s’étaient installés dans des logements insalubres loués par un propriétaire véreux. «Nous avons payé les loyers. Mais là n’était pas le problème. Tous ces gens ont droit à des allocations, à d