Trois millions de personnes qui descendent dans la rue pour protester contre l’extrême droite, ça fait forcément de l’effet. Il s’agit des plus grandes manifestations depuis la révolution pacifique qui fit tomber le Mur en 1989. Personne ne pouvait y rester indifférent. Les révélations du site d’enquête Correctiv sur des plans d’expulsions fantaisistes de l’extrême droite discutés en novembre ont secoué la société allemande restée trop longtemps apathique face à l’AfD.
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La «majorité silencieuse» a réussi à remplacer dans la rue les néonazis, les antivax, les militants anti-islam de Pegida et autres conspirationnistes qui défilaient avec toujours plus d’assurance et qui rêvaient de prendre d’assaut l’assemblée fédérale (Bundestag). «Ils ont repris la rue. Du moins, pour l’instant», résume Fabian Virchow, chercheur sur l’extrémisme de droite à l’Université des sciences appliquées de Düsseldorf. La société civile a repris du courage. Même dans les bastions de l’AfD, là où l’extrême droite réalise plus des scores de plus de 50 %, les opposants osent descendre dans la rue pour défendre «la démocratie et la diversité», tout en sachant qu’ils risquent des représailles. En juillet, la mutation de deux enseignants qui avaient dénoncé publiquement la propagande d’extrême dro