De Berlin à la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en passant par la Basse-Saxe et le Schleswig-Holstein, les perquisitions se sont multipliées. Ce jeudi 23 novembre dès l’aube, les policiers allemands ont mené une vaste opération visant des membres et sympathisants des organisations palestiniennes Hamas et Samidoun. Les raids ont eu lieu dans 15 bâtiments et les perquisitions, commencées dès 6 heures du matin, étaient menées sur ordre des tribunaux administratifs des quatre Länder.
«Nous poursuivons notre action conséquente contre les islamistes radicaux. En interdisant le Hamas et Samidoun en Allemagne, nous avons envoyé le signal clair que nous ne tolérons aucune apologie ou soutien de la terreur barbare du Hamas contre Israël», a assené la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter). «Les islamistes et les antisémites ne doivent se sentir en sécurité nulle part», a-t-elle ajouté, précisant «suivre de près les milieux islamistes».
Le 2 novembre, le ministère de l’Intérieur avait déjà publié un arrêté déclarant que les activités du Hamas étaient «contraires au droit pénal» et «contraires à l’idée de compréhension internationale». Le 12 octobre aussi, au Bundestag, le chancelier allemand, Olaf Scholz, annonçait l’interdiction des activités du Hamas et de Samidoun dans le pays.
Durchsuchungen bei Mitgliedern & Anhängern der verbotenen Vereinigungen #Hamas und #Samidoun. „Wir setzen unser konsequentes Vorgehen gegen radikale Islamisten fort. Islamisten & Antisemiten können & dürfen sich hier nirgendwo sicher fühlen“, macht BMin @NancyFaeser deutlich.
— Bundesministerium des Innern und für Heimat (@BMI_Bund) November 23, 2023
Distribution de baklava à Neukölln
D’après les chiffres officiels allemands de l’Office pour la protection de la Constitution, le Hamas compte près de 450 membres outre-Rhin. Jusqu’à présent, «il n’y a pas eu d’actions violentes du Hamas en Allemagne», explique le communiqué. Ses activités vont «des manifestations de sympathie et des activités de propagande aux activités de financement ou de collecte de dons» pour «renforcer l’organisation centrale à l’étranger».
«Les membres et les partisans du Hamas en Allemagne s’emploient en outre à influencer le discours politique et social en Allemagne dans le sens» du mouvement islamiste, d’après le ministère.
L'essentiel
De son côté, le réseau Samidoun, qui opérait jusqu’alors en Allemagne sous le nom de Hirak, «prône l’utilisation de la violence comme moyen de faire valoir des intérêts politiques et nie le droit d’Israël à exister», précise le communiqué. D’après le ministère, ce réseau a fait l’apologie de la stratégie de la terreur utilisée par le Hamas. Notamment le 7 octobre : après l’attaque du Hamas au cours de laquelle 1 200 Israéliens ont été tués et 240 personnes prises en otage à Gaza, certaines rues du quartier de Neukölln, dans le sud-est de Berlin, étaient à la fête avec distribution de Baklava au menu organisée par des militants de Samidoun.
La semaine dernière déjà, comme le rappelle l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le ministère de l’Intérieur avait mobilisé ses effectifs pour perquisitionner plusieurs lieux affilés au milieu islamiste. Dont le Centre islamique de Hambourg, considéré par le Bureau pour la protection de la Constitution comme un avant-poste du régime des mollahs iraniens.