Il est 7 h 30, lundi, près de l’Alexanderplatz à Berlin. Comme tous les jours de la semaine à la même heure, la circulation s’intensifie sur la rue Otto-Braun. Des milliers de banlieusards se dirigent lentement vers le centre de la capitale pour se rendre au travail. Lorsque le feu passe au rouge, huit jeunes activistes de Letzte Generation se déploient sur le passage piéton en tenant des banderoles : «Limitation de vitesse à 100 km/h», «Carte mensuelle forfaitaire à 9 euros pour les transports en commun», «Que se passera-t-il si le gouvernement ne fait rien ?»
Les visages des jeunes – quatre femmes, quatre hommes – sont tendus. Le feu passe au vert. Ils s’assoient. Comment vont réagir les automobilistes ? Passeront-ils en force ? Les jeunes ne bougent pas. Les klaxons se mettent à hurler. Des voix au loin les insultent. Des voitures montent sur le terre-plein central pour contourner le barrage. «Bandes d’idiots», «Rien dans la cervelle», «Vous avez besoin d’un docteur», «Allez travailler», «Vous croyez que ça va changer les choses ? Rien du tout !» «Vous