Une nouvelle illustration de l’inquiétante montée des violences contre les élus. Un eurodéputé allemand du Parti social-démocrate (SPD) au pouvoir a été attaqué et grièvement blessé alors qu’il placardait des affiches électorales, vendredi 3 mai dans la soirée soir. Son agression est fermement condamnée par l’ensemble de la classe politique.
Selon la police régionale, Matthias Ecke, élu de 41 ans a été «frappé» par quatre inconnus lors de la pose d’affiches de campagne pour le parti du chancelier, Olaf Scholz, à Dresde, dans l’est de l’Allemagne. Il a dû «recevoir des soins médicaux à l’hôpital», ajoute le communiqué. Il a été «grièvement blessé et doit être opéré», a déclaré la fédération SPD de Saxe.
La police ajoute qu’avant cette agression, un homme de 28 ans collant des affiches pour le parti des Verts, dans la même rue, a aussi été frappé «à coups de poing et de pied». Les enquêteurs disent soupçonner le même groupe d’agresseurs, notamment en raison «de la concordance dans la description» des suspects.
Reportage
«La démocratie est menacée par ce genre d’actes», a réagi le chancelier allemand, Olaf Scholz, souhaitant à Matthias Ecke, membre de son parti, de «faire face à ce qui est entré dans sa vie comme une horreur».
«Si une agression à motivation politique […] se confirme à quelques semaines des élections européennes, cet acte de violence grave constitue également une grave attaque contre la démocratie», a déclaré la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser. Estimant qu’il s’agit d’une «nouvelle dimension de la violence antidémocratique», la ministre invoque la responsabilité des «extrémistes et populistes, qui attisent un climat de violence croissante par des attaques verbales totalement disproportionnées».
L’AfD mise en cause
Cette agression n’est pas la première visant ces derniers mois des représentants politiques allemands. Les responsables du SPD de Saxe ont mis en cause le rôle du parti d’extrême droite AfD qui a connu une forte progression dans les sondages depuis un an. «Les graines semées par l’AfD et d’autres extrémistes de droite sont en train de germer. Leurs partisans sont désormais totalement désinhibés et nous considèrent manifestement, nous les démocrates, comme du gibier», ont déploré Henning Homann et Kathrin Michel, dirigeants régionaux du parti.
Jeudi soir, deux élus des Verts, parti qui gouverne avec le SPD, avaient été pris à partie à Essen, dans l’ouest de l’Allemagne, et l’un d’eux a été frappé au visage, selon la police.
Samedi dernier, quelques dizaines de manifestants s’en étaient pris à la vice-présidente du Bundestag Katrin Göring-Eckardt, une élue écologiste, après un événement festif dans l’est de l’Allemagne. Sa voiture avait été bloquée et des renforts de police avaient dû être appelés pour permettre son départ des lieux.