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Analyse

En Allemagne, une semaine de grogne sociale qui met le gouvernement Scholz à genoux

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Les agriculteurs manifestaient lundi à Berlin avec d’autres corps de métier pour dénoncer les mesures d’économies budgétaires du gouvernement. A partir de mercredi, l’Allemagne sera paralysée par trois jours de grève des conducteurs de trains.
Lundi 8 janvier devant la porte de Brandebourg, à Berlin. (Joerg Carstensen/AP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 8 janvier 2024 à 20h20

Un petit parfum de gilets jaunes flotte porte de Brandebourg. Une tribune a été montée avec une remorque et quelques bottes de paille. Des milliers de paysans font le pied de grue à côté de leurs tracteurs sur la grande avenue du 17 Juin. Les intervenants pestent contre la «frénésie bureaucratique» de l’Europe, contre la «protection débile des loups», contre le «soja de merde» en provenance d’Amérique du Sud, les enseignes de la grande distribution qui «les exploitent», mais aussi contre le gouvernement d’Olaf Scholz qui «veut leur mort». «La suppression des subventions du diesel, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase», résume un agriculteur.

Il n’y a pas que des paysans dans le public. Des artisans sont là avec des chauffeurs routiers et des pêcheurs qui ont promis de se solidariser avec cette «semaine d’action comme l’Allemagne n’en avait encore jamais connu», selon les termes du président de la Fédération des agriculteurs (DBV), Joachim Rukwied. «Tous les gens sont assommés d’impôts. Ils sont tous venus dire la même chose : “On en a ras le bol !”, explique Alexander Grin, un entrepreneur dans le secteur des énergies renouvelables. Les Français, quand ils ont un problème, ils descendent dans la rue. Eh bien nous, on fait la même chose.» La manifestation de la porte de Brandebourg a également attiré une foule bigarrée et composée de «Querdenker», équivalents des antivax français, antisystèmes et autres adeptes