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Libération
Reportage

En Angleterre, les migrants en bouc émissaire des souffrances sociales

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Une trentaine de manifestations anti-immigration étaient prévues ce week-end, alors que les hôtels où sont temporairement logés les demandeurs d’asile deviennent les cibles d’un ressentiment de plus en plus visible.
Manifestation à Orpington, près de Londres, vendredi 22 août 2025, contre l'hébergement des demandeurs d'asile dans des hôtels. (Alberto Pezzali/AP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 24 août 2025 à 15h04

La semaine avait déjà commencé par des étalages massifs de drapeaux. L’Union Jack et l’étendard anglais à la croix de saint Georges ont fleuri sur les lampadaires britanniques ces derniers jours, accrochés là par des citoyens «patriotes» et financés par des cagnottes en ligne. Derrière le mouvement, baptisé «Opération hisser les couleurs», la trace de figures de l’extrême droite et de partis fascistes tels que Britain First, qui encouragent cet étalage de «fierté nationale».

Un motif raccord avec le programme du week-end. A nouveau, les drapeaux sont apparus en masse, vendredi et samedi, sur les épaules et entre les mains de manifestants anti-immigration qui s’étaient rassemblés à Newcastle, Bristol, Liverpool ou encore Perth. En tout, une trentaine de rassemblements ont été annoncés, en Angleterre et dans le reste du Royaume-Uni. A Orpington, ville de la grande banlieue de Londres, les premiers d’entre eux se sont retrouvés en fin d’après-midi, devant un des hôtels où sont logés des demandeurs d’asile. Les policiers aux visages fermés les attendaient en transpirant, entassés par dix dans leurs Fort Transit, gilets anti-cou