
Le Libé des océans
En Arctique, la nouvelle conquête glaciale
A l’occasion de la conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc3), qui se tient à Nice à partir du 9 juin, retrouvez tous les articles du Libé des océans, en kiosque le 6 juin, dans notre dossier.
Imaginez que vous regardez l’extrémité nord de la Terre depuis l’espace. Peut-être réalisez-vous pour la première fois qu’elle est entièrement recouverte d’eau. L’Arctique, le plus petit océan du monde, est quasiment rond et entouré de terres, et s’étend sur environ 4 500 kilomètres d’un bord à l’autre. Au centre, le pôle Nord, point imaginaire où convergent tous les fuseaux horaires. Il y fait nuit six mois par an. Tout autour, sur environ 1 000 à 1 500 kilomètres de diamètre, l’océan est recouvert d’une épaisse couche de glace de mer, d’environ 2 mètres de hauteur, qui ne fond jamais. Durant la nuit polaire, la banquise s’étend de tous côtés jusqu’à recouvrir 80 % de la surface de l’océan.
L’été, quand l’axe de la Terre est orienté vers le soleil, cette glace annuelle disparaît, avant de se reformer quelques semaines plus tard, piégeant les marins imprudents. «Quand on navigue dans les zones polaires, on est saisi par la beauté des étendues glacées, qui poussent à la contemplation. Bien que très hostiles, elles ne sont pas désertiques comme on pourrait le penser. Elles grouillent de vie, il y a une multitude d’oiseaux et de mammifères marins, des phoques, des baleines, des pingouin