Dans le salon presque nu, meublé seulement d’un canapé et d’une table, Arsen Harutunyan fixe l’écran de la télévision qui diffuse les informations. Le regard dans le vide, il remonte le col d’un pull épais. La pièce n’est pas chauffée, il faut économiser. Depuis quelques semaines, ce réfugié du Haut-Karabakh vit dans cette maison du village arménien de Byurakan, au nord-est d’Erevan, avec son père Ghenelik, sa femme Sveta et leurs deux enfants. Comme environ 100 000 Arméniens qui peuplaient l’enclave, la famille a fui le territoire montagneux de l’Artsakh fin septembre. Après l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan le 19 septembre, la République du Haut-Karabakh a capitulé, scellant le destin d’un conflit vieux de trente ans. Si la république autoproclamée n’existe plus, ses habitants, eux, sont toujours là et doivent désormais vivre san
Reportage
En Arménie, la difficile intégration des réfugiés du Haut-Karabakh
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Ghenelik dans une maison de location. Village de Byurakan. (Piruza Khalapyan/Libération)
publié le 9 décembre 2023 à 12h40
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