Les partis nationalistes ne sont pas encore finis en Bosnie. Si dimanche dans la nuit, les chefs des partis au pouvoir affichaient la mine des mauvais jours lors d’une soirée électorale interminable et pleine de rebondissements, c’était au vu des premières estimations sorties des urnes. Elles semblaient indiquer une poussée des oppositions tant en Fédération croato-bosniaque, qu’en Republika srpska (RS). Finalement, les formations ethnonationalistes (SDA, SNSD et HDZ) arrivent en tête et se maintiennent dans les deux entités et parlements. Et c’est seulement au niveau de la présidence qu’ils perdent du terrain.
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La principale surprise de ce scrutin complexe aux multiples échelons institutionnels est venue de la partie bosniaque. Candidat à sa réélection à la présidence tripartite (assurée collégialement par un Bosniaque et un Croate élus par la Fédération et un Serbe élu par la RS), Bakir Izetbegovic, le chef du parti nationaliste bosniaque (SDA) musulman, a été balayé par le candidat de l’opposition unie, Denis Becirovic. Ce social-démocrate attaché à l’unité du pays a obtenu plus de 56 % des voix. La mine déconfite, Izetbegovic, dont la formation domine la vie politique depuis trente ans, a difficilement reconnu sa défaite : «Comment pouvez-vous espérer gagner quand onze partis sont contre vous ? S’il y en avait eu neuf, j’aurais pu facilement gagner, mais onze, je ne pouvais pas.»
Dans l’entité serbe, Zeljka Cvijanovic, la candidate du SNSD, le parti au pouvoir depuis