La confusion règne en Bosnie où deux leaders serbes rivaux ont revendiqué une victoire cruciale lors d’un scrutin complexe qui devrait aggraver la fragilité du pays des Balkans. Les multiples élections de dimanche ont débouché sur des revers et des victoires écrasantes.
La Commission électorale poursuivait son décompte des voix tard dans la nuit mais l’ennemie jurée de Milorad Dodik, Jelena Trivic, a proclamé sa victoire dans la course à la présidence de la Republika Srspka, l’entité serbe du pays fracturé, après avoir promis d’éradiquer la corruption tout en jouant une partition nationaliste. Milorad Dodik, qui vise un troisième mandat à la présidence de la RS, a rejeté la revendication de sa rivale.
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La Bosnie est gouvernée selon un système dysfonctionnel hérité des accords de paix de Dayton qui avaient mis fin à la guerre intercommunautaire en 1995. Le pays est divisé entre la Republika Srpska et une fédération croato-musulmane, reliées par un faible pouvoir central souvent paralysé.
Durant les presque trois décennies qui ont suivi le conflit ayant fait 100 000 morts, les principaux partis ont exploité les divisions ethniques pour se maintenir au pouvoir.
Milorad Dodik, le représentant serbe sortant de la présidence collégiale, a multiplié ces derniers mois les menaces sécessionnistes qui lui ont valu des sanctions de Washington et de Londres, tout en répétant à l’envi que la Bosnie était un pays «raté».
En revanche, la victoire de Zeljka Cvijanovic, une alliée très proche, n’est pas contestée. Cette juriste de 55 ans membre du parti de Milorad Dodik, va lui succéder dans le fauteuil serbe de la présidence tripartite.