Le gouvernement intérimaire bulgare n’est au pouvoir que depuis seize jours mais il s’apprête déjà à affronter sa deuxième manifestation. Lors de la première, la semaine dernière, les manifestants ont brandi drapeaux européens et pancartes «Gazprom go home» sous les fenêtres du Premier ministre par intérim, accusé de faire prendre au pays un virage pro-russe. Les protestataires ne manquent pas d’arguments. Gulub Donev a été nommé par le président Roumen Radev, un homme qui a toujours cultivé ouvertement sa proximité avec Moscou. Son gouvernement, censé se borner à la gestion des affaires courantes, s’est échiné dès son entrée en fonction à envoyer des signaux de bonne volonté au Kremlin.
Le contraste ne pourrait pas être plus marqué qu’avec l’exécutif précédent. Avant de chuter, notamment après des divisions sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie, le gouvernement de Kiril Petkov s’était résolument rangé aux côtés de l’Ukraine et avait refusé de payer son gaz en roubles. En conséquence, la Bulgarie avait été, au côté de la Pologne, le premier pays à se faire couper le gaz par Mos