L’Etat espagnol peut-il et doit-il transférer toutes ses compétences en matière d’immigration à la Catalogne ? Le débat agite le pays, percute le spectre parlementaire et, surtout, attise les tensions entre les socialistes au pouvoir et leur allié de facto, mais de plus en plus encombrant : Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne). La formation sécessionniste est devenue décisive car ses sept députés à la Chambre basse ont permis à Pedro Sánchez de renouveler son mandat et de voter des lois cruciales de ce début de législature. Pour la gauche au pouvoir, le prix est de plus en plus lourd à payer : après le vote d’une loi d’amnistie pour tous les dirigeants séparatistes catalans qui divise le pays, Junts réclame désormais les pleins pouvoirs en matière d’immigration.
Cette exigence s’est exprimée la semaine dernière lors du vote d’une législation dite omnibus – qui touche maints domaines, de la politique énergétique à la hausse des indemnités chômage. Et, depuis, le ton monte, et la pression s’accroît sur le Premier ministre, Pedro Sánchez. Ce dimanche, celui-ci a précisé qu’il s’agit d’une prérogative étatique : «Tout ce qui a à voir avec le contrôle des frontières et la politique de l’immigration illégale est du ressort exclusif de l’administration centrale.» Sauf que, vi