Menu
Libération
Espagne

En Catalogne, les indépendantistes de Junts per Catalunya en plein virage anti-immigration

Article réservé aux abonnés
Le débat entre le pouvoir central espagnol et les séparatistes radicaux catalans a changé de teneur. Junts, le parti qui conditionne le maintien au pouvoir du Premier ministre, Pedro Sánchez, et qui l’a obligé à voter une loi d’amnistie pour ses leaders, exige désormais d’expulser les délinquants récidivistes étrangers.
Jordi Turull, secrétaire de Junts per Catalunya, en juin 2022. (Raymond Roig/AFP)
publié le 16 janvier 2024 à 17h07

L’Etat espagnol peut-il et doit-il transférer toutes ses compétences en matière d’immigration à la Catalogne ? Le débat agite le pays, percute le spectre parlementaire et, surtout, attise les tensions entre les socialistes au pouvoir et leur allié de facto, mais de plus en plus encombrant : Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne). La formation sécessionniste est devenue décisive car ses sept députés à la Chambre basse ont permis à Pedro Sánchez de renouveler son mandat et de voter des lois cruciales de ce début de législature. Pour la gauche au pouvoir, le prix est de plus en plus lourd à payer : après le vote d’une loi d’amnistie pour tous les dirigeants séparatistes catalans qui divise le pays, Junts réclame désormais les pleins pouvoirs en matière d’immigration.

Cette exigence s’est exprimée la semaine dernière lors du vote d’une législation dite omnibus – qui touche maints domaines, de la politique énergétique à la hausse des indemnités chômage. Et, depuis, le ton monte, et la pression s’accroît sur le Premier ministre, Pedro Sánchez. Ce dimanche, celui-ci a précisé qu’il s’agit d’une prérogative étatique : «Tout ce qui a à voir avec le contrôle des frontières et la politique de l’immigration illégale est du ressort exclusif de l’administration centrale.» Sauf que, vi