En résumé :
- Au moins 133 personnes ont été tuées et plus d’une centaine de blessées vendredi 22 mars au soir dans une attaque armée suivie d’un énorme incendie dans une salle de concert de la banlieue de Moscou.
- Le groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué dans la soirée l’attaque sur l’un de ses comptes Telegram. Kyiv continue de démentir tout lien dans la tuerie à Krasnogorsk.
- Le Kremlin a annoncé ce samedi matin l’arrestation de 11 personnes, dont les «quatre» assaillants. Dans une allocution télévisée, Vladimir Poutine évoque «une tuerie de masse» et a décrété une journée de deuil national dimanche. Les autorités russes affirment que les auteurs présumés sont des «citoyens étrangers».
La télévision publique russe diffuse l’interrogatoire des suspects. La télévision russe a diffusé ce samedi des images de l’interrogatoire des quatre assaillants présumés après leur arrestation. La chaîne publique russe Pervy Kanal a montré des images sur lesquelles on peut voir les suspects en train d’être emmenées par des membres des forces de l’ordre armés, trois d’entre eux avec du sang sur le visage.
Sur les images de leurs interrogatoires, deux des suspects admettent leur culpabilité, l’un disant avoir agi pour de l’argent. Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains de ces suspects sont originaires du Tadjikistan, une ex-république soviétique d’Asie centrale voisine de l’Afghanistan où le groupe Etat Islamique, qui a revendiqué l’attaque de Moscou, est actif. Les enquêteurs n’ont pas évoqué la nationalité des suspects, indiquant juste qu’ils n’étaient pas Russes.
Blinken condamne un acte «odieux» et «le terrorisme sous toutes ses formes». Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a condamné ce samedi après-midi un acte « odieux » et « le terrorisme sous toutes ses formes », au lendemain de l’attaque à Moscou qui a fait au moins 133 morts. « Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes et exprimons notre solidarité avec le peuple russe qui pleure les pertes humaines après cet événement atroce », a déclaré le secrétaire d’Etat dans un communiqué de son ministère.
Donald Tusk condamne l’attaque à Moscou. «La Pologne condamne fermement l’attaque brutale (…). Nous partageons le deuil des familles des victimes. Nous espérons que cette terrible tragédie ne servira pas de prétexte pour quiconque à une escalade de la violence et de l’agression» en Ukraine, a écrit le premier ministre polonais, Donald Tusk, dans un message publié sur X (anciennement twitter).
Poland strongly condemns the brutal attack at the Crocus City Hall in Moscow. We all grieve for the families of the victims. We hope that this terrible tragedy will not become a pretext for anyone to escalate violence and aggression.
— Donald Tusk (@donaldtusk) March 23, 2024
Les auteurs présumés de l’attaque sont «citoyens étrangers» selon les autorités russes. Cités par l’agence Interfax, les services de secours russes ont indiqué ce samedi après-midi que les assaillants étaient des «citoyens étrangers» et qu’ils ont «ouvert le feu sur les agents de sécurité à l’entrée de la salle de concert», avant de «commencer à tirer sur le public». Des médias russes et un député ont affirmé plus tôt que certains des suspects étaient originaires du Tadjikistan, un pays d’Asie centrale frontalier de l’Afghanistan.
Selon un journaliste de l’agence de presse publique Ria Novosti, des individus en tenue de camouflage ont fait irruption dans le parterre de la salle de concert avant d’ouvrir le feu et de lancer «une grenade ou une bombe incendiaire, ce qui a provoqué un incendie». «Les personnes qui se trouvaient dans la salle se sont allongées sur le sol pour se protéger des tirs, pendant 15 à 20 minutes, après quoi elles ont commencé à sortir en rampant», a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine ne mentionne pas la revendication de l’Etat Islamique. Si le président russe a promis samedi de «punir» les responsables de l’attaque qui a fait 133 morts dans la banlieue de Moscou la veille, assurant que les assaillants avaient été arrêtés en chemin vers l’Ukraine, il n’a pour autant pas mentionné pas la revendication du groupe jihadiste Etat islamique.
L’Etat Islamique revendique une nouvelle fois l’attaque à Moscou. «L’attaque a été menée par quatre combattants de l’EI armés de mitrailleuses, d’un pistolet, de couteaux et de bombes incendiaires», a affirmé l’Etat Islamique ce samedi sur l’un de ses comptes Telegram en diffusant notamment une photo des assaillants.
L’#EI diffuse la photos des 4 assaillants de #Moscou #Russie https://t.co/dMoR2yhqNh pic.twitter.com/xjCIoQseuV
— Wassim Nasr (@SimNasr) March 23, 2024
Le texte ajoute que l’attaque s’inscrivait «dans le contexte (...) de la guerre faisant rage» entre le groupe et «les pays combattant l’Islam».
Devant l’ambassade russe à Londres.
Flowers have been placed at the Embassy wall since late last night.
— Russian Embassy, UK (@RussianEmbassy) March 23, 2024
Thank you for your messages of support. pic.twitter.com/BWNZ01AXU6
Un nouveau bilan fait état de 133 morts. Les enquêteurs russes ont communiqué un nouveau bilan ce samedi après-midi et font état de 133 personnes tuées au cours de l’attaque une nouvelle fois revendiquée par l’Etat Islamique ce samedi qui a souligné que quatre de ses combattants ont mené l’attaque à Moscou.
Selon Poutine, les assaillants «se dirigeaient vers l’Ukraine». Le président russe Vladimir Poutine a assuré samedi que «tous les quatre auteurs» de l’attaque ayant tué une centaine de personnes dans la banlieue de Moscou vendredi avaient été arrêtés alors qu’ils «se dirigeaient vers l’Ukraine». «Ils se dirigeaient vers l’Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une fenêtre avait été préparée pour qu’ils franchissent la frontière», a-t-il accusé avant d’assurer que «ceux qui sont derrière ces terroristes seront punis» et qu’ils «n’auront pas un destin enviable».
Vladimir Poutine s’exprime après l’attaque et décrète un jour de deuil national. Dans une allocution télévisée, le président russe a enfin pris la parole ce samedi après-midi, près de 24 heures après le début de l’attaque sanglante survenue dans une salle de concert de l’ouest de Moscou vendredi soir. Le maître du Kremlin a dénoncé un «acte terroriste barbare» et décrété un jour de deuil national dimanche 24 mars.
La Turquie condamne l’attaque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné samedi l’attaque «inacceptable» qui a fait au moins 133 morts en Russie. «Nous condamnons fermement cette attaque terroriste haineuse contre des civils innocents», a déclaré le président Erdogan lors d’un meeting à Ankara. «Le terrorisme est inacceptable, d’où qu’il vienne ou quel qu’en soit l’auteur», a-t-il ajouté.
Une des plus célèbres salles du pays partie en fumée. De la fumée noire s’élève encore de l’intérieur du bâtiment. Une multitude de véhicules de pompiers restent toujours stationnés devant la salle de concert. Toute la nuit, les pompiers russes ont lutté contre l’incendie, y compris au moyen d’hélicoptères. Ce complexe évènementiel, ouvert depuis 2009, est détenu par le magnat de l’immobilier et oligarque russe Aras Agalarov. Ce vaste lieu qui abritait une salle de concert, un auditorium un théâtre, mais aussi un hôtel, des restaurants et une galerie marchande, est désormais une zone sinistrée.
⚡️Uodated video from the Crocus City Hall near Moscow, showing the collapsed ceiling pic.twitter.com/UmzMog5i8A
— War Monitor (@WarMonitors) March 23, 2024
Sur Telegram, une vidéo postée ce samedi matin montre les pompiers et une équipe d’agents de secours évoluer à travers les décombres. On y voit notamment le plafond effondré de la structure et les gradins éventrés.
A Moscou, les Russes se pressent pour donner leur sang. Alors que les sauveteurs s’affairent à fouiller les décombres du Crocus Concert Hall à la recherche d’éventuels survivants, les habitants de Moscou font la queue pour donner leur sang et apporter leur ide aux victimes de l’attentat. Selon les médias russes, les footballeurs de l’équipe nationale ont également prévu de donner leur sang.
Kyiv continue de démentir toute implication dans l’attaque de Krasnogorsk. Ce samedi en fin de matinée, la présidence ukrainienne a une nouvelle fois démenti tout lien avec l’attaque meurtrière commise la veille près de Moscou, à Krasnogorsk. Plus tôt ce samedi, après que les services spéciaux russes ont affirmé que les assaillants avaient des contacts en Ukraine et tentaient d’y fuir lorsqu’ils ont été arrêtés.
We expected Russian officials' version of the "Ukrainian trace" in the terrorist attack in #CrocusCityHall. Primitivism and predictability are ideal characteristics of the Russian security services. Once again, the #FSB confirms this... But it is still necessary to emphasize the…
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) March 23, 2024
«On s’attendait à ce la version des responsables russes soient ‘‘la piste ukrainienne’’», a noté sur X le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. «Les déclarations des services spéciaux russes concernant l’Ukraine sont absolument intenables et absurdes» a-t-il affirmé, avant d’ajouter : «L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident».
Le gouverneur de la région de Moscou Andrei Vorobyov craint que le bilan ne s’alourdisse. Andrei Vorobyov le gouverneur de la région de Moscou a annoncé ce samedi matin que le nombre de victimes de l’attentat contre le Crocus Concert Hall pourrait encore «augmenter de manière significative». Pour rappel, on sait qu’au moins 133 personnes ont été tuées dans l’attentat et plus de 140 autres personnes ont été blessées. 16 d’entre elles sont toujours dans un «état extrêmement grave», dont un enfant, ont précisé les autorités russes.
Quarante-quatre autres personnes sont dans un état grave, et 107 victimes au total sont soignées à l’hôpital. Une ligne téléphonique a également été ouverte pour permettre aux proches des victimes de connaître «la localisation et l’état des proches hospitalisés dans les établissements médicaux de la ville de Moscou», rapporte l’agence de presse publique russe TASS.
La présidente de la Commission européenne condamne l’attaque à Moscou. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Ursula von der Leyen a condamné l’attentat perpétré contre le Crocus City Hall ayant fait pour l’heure au moins 133 morts.
I strongly condemn the terrorist attack against civilians in the Crocus City Hall in Moscow claimed by the Islamic State.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) March 23, 2024
My thoughts are with the victims and their families during this tragic time.
La BBC publie une vidéo de l’attaque. Depuis l’attaque, la vidéo d’une durée initiale de sept minutes était jusqu’alors partagée sur les réseaux sociaux et sur les chaînes Telegram. Elle a désormais été vérifiée par la BBC qui la publie en version raccourcie sur son site afin de montrer comment la personne qui filme, une femme, a pu réussir à fuir le Crocus City Hall. On y entend les rafales de tirs d’armes automatiques et on peut voir d’autres personnes parvenant à quitter les lieux.
Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec le président de l’Ouzbékistan. Selon le communiqué de presse du Kremlin publié ce samedi matin, Shavkat Mirziyoyev, le dirigeant ouzbek, a fermement condamné l’attentat terroriste sanglant et a demandé à Vladimir Poutine de transmettre ses paroles de soutien aux familles des victimes et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Les restes du plafond de la salle de concert menacent de s’effondrer. Cité par l’agence Reuters, le comité d’enquête russe a affirmé ce samedi matin que certaines des personnes tuées lors de l’attentat ont succombé à des blessures par balle, tandis que d’autres ont péri dans le gigantesque incendie qui s’est déclaré au sein du complexe. Selon le média Baza proche des forces de l’ordre russe cité par Reuters, 28 corps auraient été retrouvés dans les toilettes et 14 autres dans un escalier du complexe. La salle de concert «a complètement brûlé […] Ce qui reste du plafond risque de s’effondrer», a indiqué le gouverneur de la région.
Après l’attaque, un concert de condamnations internationales. L’attaque armée suivie d’un incendie dans une salle de concert en banlieue de Moscou, qui a fait vendredi soir au moins 133 morts pour autant de blessés a entraîné un flot de condamnations internationales. Mais aussi des accusations mutuelles entre Russes et Ukrainiens, surtout avant la revendication de l’EI. Vladimir Poutine ne s’est pas encore exprimé. Libération récapitule les principales réactions. A lire ici.