En résumé :
- Volodymyr Zelensky était ce vendredi 7 juin dans la capitale pour son quatrième déplacement en France depuis le début de la guerre en Ukraine. Le président ukrainien s’est exprimé devant l’Assemblée nationale, et a été reçu à l’Elysée en fin de journée. Deux accords devaient être signés avec, à la clé, 650 millions d’euros de prêts et de dons à Kyiv.
- La venue du président ukrainien ne semblait pas être du goût de tout le monde. Dans l’hémicycle, le président des députés LR Olivier Marleix a jugé «déplacé» d’inviter, à «48 heures» des élections européennes, «le président Zelensky à venir s’exprimer devant l’Assemblée», accusant de nouveau Emmanuel Macron de «parasiter» le débat des européennes.
- Après son intervention jeudi soir à la télévision, au cours de laquelle il a évoqué la situation internationale mais aussi les élections européennes et mis en garde contre une victoire de l’extrême droite en Europe, Emmanuel Macron est notamment revenu sur sa proposition «de céder des Mirage 2 000-5 à l’Ukraine et de former 4 500 soldats ukrainiens». Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé une aide de 225 millions de dollars.
Macron appelle à la «libération la plus rapide» du Français arrêté à Moscou. Les autorités russes ont interpellé hier «un citoyen de la République française soupçonné de recueillir des informations sur les activités militaires de la Fédération de Russie», selon la chaîne Telegram du Comité d’enquête russe. Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a ordonné ce vendredi le placement en détention de Laurent Vinatier, un citoyen français de 47 ans travaillant pour une ONG suisse, au moins jusqu’au 5 août, en vue d’un éventuel procès.
Pas de précision sur les Mirage 2000-5. À propos de la cession d’avions de combat Mirage 2000-5 à l’Ukraine annoncée hier, Emmanuel Macron indique ne pas donner de détails sur les partenaires ou les effectifs pour «des questions d’efficacité». Sur la question de l’envoi d’instructeurs militaires en Ukraine, le président de la République a dit vouloir «finaliser une coalition» rapidement. Il assure que «plusieurs de nos partenaires ont déjà donné leur accord», sans préciser lesquels.
Volodymyr Zelensky remercie la France. Le président ukrainien a exprimé sa reconnaissance au soutien français dans la guerre.
Des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE «d’ici la fin du mois» ? Lors de sa prise de parole devant la presse, Emmanuel Macron a dit vouloir le lancement des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne «d’ici la fin du mois».
La conférence de presse commune en Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron a commencé. Le président de la République a entamé la conférence de presse qu’il tient ce soir avec le chef d’Etat ukrainien, après leur entretien à L’Elysée. Il a rappelé le soutien à l’Ukraine «dans la durée», tout en affirmant que le France n’est «pas en guerre avec la Russie».
Zelensky reçu à L’Elysée. Le président Ukrainien et sa femme Olena Zelenska rencontrent Emmanuel et Brigitte Macron au palais de l’Elysée. Les deux chefs d’Etat doivent avoir un entretien et tenir une conférence de presse, suivie d’un dîner en tête à tête. En visite en France, Volodymyr Zelensky a exhorté ce vendredi matin ses alliés occidentaux à en «faire plus» pour aider Kiev face à l’agression russe. Il a également jugé que le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l’Ukraine «de la fin juste de cette guerre». Cette conférence doit réunir plus d’une centaine de pays et d’organisations, mais pas la Russie.
A la pointe du Hoc, Joe Biden compare la lutte contre Hitler à la résistance à Poutine. 80 ans après le débarquement, 40 ans après un discours de Ronald Reagan au même endroit, Joe Biden vient de s’exprimer depuis la pointe du Hoc, théâtre de l’une des opérations les plus spectaculaires du débarquement allié. Ce jour-là, 225 «Rangers» parvinrent, au prix de lourdes pertes, à gravir la falaise et à prendre le contrôle du site, où les Allemands avaient positionné des pièces d’artillerie. 135 furent tués dans les combats et tous les vétérans de cette bataille sont morts. Dans un discours d’hommage autant que de mise en garde, Joe Biden a exhorté les Américains à «écouter l’écho» des «voix» de ces Rangers, «parce qu’elles nous interpellent». «Ils nous demandent de rester fidèles à ce que l’Amérique représente. Ils nous demandent de faire notre travail, de protéger la liberté à notre époque, de défendre la démocratie, de faire quelque chose de plus grand que nous», a martelé le président démocrate. N’hésitant pas à tirer un fil entre Hitler et Vladimir Poutine : «Chaque marine qui a pris d’assaut ces plages a décidé qu’un dictateur redouté, qui avait conquis un continent, avait enfin rencontré son égal. Grâce à eux, la guerre a basculé […]. Quelqu’un doute-t-il qu’ils voudraient que l’Amérique s’oppose à l’agression de Poutine, ici en Europe, aujourd’hui ?»
Le Pentagone détaille l’aide militaire à venir pour l’Ukraine. Dans un communiqué publié dans l’après-midi ce vendredi, le département de la Défense américain a publié la liste du matériel qui sera envoyé à l’Ukraine dans les prochains jours. «Cette annonce constitue la cinquante-neuvième tranche d’équipement fournie par l’administration Biden à partir des stocks du ministère de la Défense pour l’Ukraine depuis août 2021. Cet ensemble d’autorisations présidentielles de retrait (PDA), d’une valeur estimée à 225 millions de dollars, fournira à l’Ukraine des capacités supplémentaires pour répondre à ses besoins les plus urgents sur le champ de bataille», précise le texte. ‚Cette nouvelle aide contient entre autres des missiles pour les systèmes de défense aérienne HAWK, des missiles antiaériens STINGER, des munitions pour les systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité HIMARS ou encore des véhicules blindés de transport de troupes modèles M113.
Après le ministère des Armées, Volodymyr Zelensky est attendu à l’Elysée. Après avoir été reçu par Sébastien Lecornu au ministère des Armées, le président ukrainien est attendu aux alentours de 17 heures 30 à l’Elysée pour un entretien avec Emmanuel Macron.
«Aucune menace militaire immédiate» de la Russie ne pèse sur les pays de l’Otan selon Stoltenberg. Après que le Kremlin a accusé les pays occidentaux de vouloir l’escalade en Ukraine, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a estimé ce vendredi qu’«aucune menace militaire immédiate» de la Russie ne pèse sur les pays membres de l’Otan. «Tant que nous ne laissons pas de place à des malentendus ou à des évaluations erronées à Moscou ou dans d’autres capitales de pays qui pourraient potentiellement nous attaquer, il n’y a pas de menace militaire contre les pays de l’OTAN», a déclaré Jens Stoltenberg lors d’une conférence de presse à Stockholm en présence du Premier ministre suédois Ulf Kristersson. Interrogé sur la possibilité que la Russie teste l’engagement des pays de l’Otan à défendre l’un d’eux en cas d’attaque conformément à l’article 5 du traité, Jens Stoltenberg a répondu : «Nous ne voyons aucune menace militaire immédiate contre un pays de l’OTAN».
Les Etats-Unis annoncent une aide de 225 millions de dollars pour l’Ukraine. A Paris ce vendredi, le président Joe Biden a annoncé à Volodymyr Zelensky une nouvelle aide américaine de 225 millions de dollars. Il a aussi présenté, pour la première fois, des excuses publiques au président ukrainien, pour le retard de plusieurs mois dans l’assistance militaire américaine qui a permis à la Russie de faire des gains sur le champ de bataille. Le président a insisté sur le fait que les Etats-Unis soutiennent l’Ukraine sur le long terme. «Nous sommes toujours là. Complètement. Totalement», a assuré Joe Biden. Le président ukrainien a pour sa part remercié son homologue pour le «formidable soutien» américain et ajouté : «Nous comptons sur votre soutien».
Vers une entrée de l’Ukraine dans l’UE ? La Commission européenne juge que l’Ukraine et la Moldavie ont rempli toutes les conditions préalables à une éventuelle ouverture de négociations d’adhésion à l’UE. Une majorité des pays de l’UE souhaite ouvrir formellement des négociations d’adhésion avec ces deux pays avant la fin juin. Mais cette décision requiert l’unanimité et la Hongrie, meilleur allié de la Russie dans l’UE, menace de bloquer tout le processus, au moins en ce qui concerne l’Ukraine. Les ambassadeurs des 27 à Bruxelles, qui se sont réunis vendredi matin, vont désormais examiner l’avis de la Commission sur le sujet.
Plusieurs accords de production militaire signés au ministère des Armées. Après la revue des équipements par Lecornu et Zelensky, place aux industriels. Une table au soleil, un drap grenat, des chaises dorées : dans une cour du ministère des Armées sont signés des contrats entre l’industriel franco-allemand KNDS, contrôlé à 50 % par la France (Nexter), et des entreprises ukrainiennes. Le plus important est un accord entre KNDS et KZVV pour la production sous licence, sur le sol ukrainien, d’obus de 155 mm. Et deux accords entre KNDS et Enmek - un accord existe déjà entre les deux avec une production de pièces détachées par KNDS et un assemblage en Ukraine par Enmek. Les accords du jour portent sur une unité de maintenance (Maintenance Repair Operations unit) pour le canon Caesar et un système d’impression 3D de pièces détachées pour augmenter la disponibilité des matériels français Ukraine. En septembre, lors de sa visite à Kyiv, Sébastien Lecornu avait appelé à sortir d’une logique de cession pour entrer dans un système de coproduction locale.
La cote de confiance du président ukrainien est au plus bas. Après deux ans de guerre avec la Russie, 59 % des Ukrainiens ont toujours confiance en leur président Volodymyr Zelensky. Cet indicateur est au plus bas depuis le début de l’invasion et il continue de baisser, selon un sondage publié ce vendredi. En poste depuis cinq ans, la popularité du président Zelensky a bondi après le début de l’invasion russe en février 2022, atteignant un niveau record de 90 % en mai de la même année, selon les chiffres de l’Institut international de la sociologie de Kyiv. Mais en décembre dernier, cette cote a baissé à 77 % , 64 % en février et 59 % en mai, a indiqué cet Institut dans un communiqué citant son sondage réalisé à la mi-mai sur un échantillon représentatif de plus d’un millier de personnes. En parallèle, la méfiance envers le président a progressé à 36 % en mai contre 35 % en février, 22 % en décembre et de 7 % en mai 2022.
Yaël Braun Pivet réagit à la polémique «à deux balles» autour de la venue de Zelensky à Paris. Quelques minutes après le discours du président ukrainien à l’Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet a tenu à répondre à ceux qui ont pointé un calcul politique de la part du camp présidentiel en conviant Volodymyr Zelensky à Paris, à quelques jours des élections européennes. «Entre le 6 juin jour du débarquement et le 9 juin, jour des élections, il y a le 7 et le 8 juin. Nous sommes le 7 juin. C’est vraiment pinailler et faire des polémiques à deux balles […]», a commencé par tacler la présidente de l’Assemblée. Avant d’ajouter : «Je suis allée en Ukraine, j’étais à Odessa, est-ce qu’on a bien conscience tous ici de ce qu’est un pays en guerre, de ce qu’est un pays qui reçoit des missiles ? Vous avez le président de ce pays qui réussit à garder l’unité de son peuple ; à garder la cohésion nationale et qui réussit à résister de façon héroïque face à une agression inique et nous voudrions parler du choix de la date et du moment lorsqu’il s’adresse à la nation française ? C’est ridicule.»
Pour Fabien Roussel, Volodymyr Zelensky appelle à ce que l’Europe entre dans une troisième guerre mondiale. Le député du Nord et secrétaire national du PCF n’a que peu goûté le discours du président ukrainien dans l’hémicycle : «Empêcher Poutine de gagner la guerre, lui faire respecter le droit international, c’est ce qui doit tous nous mobiliser. Mais je suis extrêmement inquiet par les propos que vient de tenir le président ukrainien qui lui fait la comparaison avec le débarquement du 6 juin 1944 et appelle à un nouveau DDay». Selon lui, «en comparant Poutine à Hitler, en comparant l’invasion de l’Ukraine avec la Shoah, il fait je pense une comparaison malheureuse et appelle à ce que l’Europe entre dans une troisième guerre mondiale».
Des drapeaux ukrainiens flottent sur Balard, le ministère des Armées. Dans une cour trônent un canon Caesar, star des champs de bataille produit par KNDS (Nexter), un véhicule d’avant blindé (VAB) fabriqué par Arquus, un Radar GM200 de Thalès comme celui donné à Kyiv par le gouvernement français en février 2023 - un second est prêt à être livré, un missile Aster de MBDA, une bombe guidée laser A2SM de Safran, une munition téléopérée produite par le droniste français Delair. Emblématiques des matériels français envoyés par la France en aide à l’Ukraine, ils vont être présentés à Volodymyr Zelensky, attendu d’ici quelques instants avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu, après son discours à l’Assemblée. Les équipements ont été convoyés depuis hier soir à Paris - la visite de l’usine KNDS près de Versailles ayant été annulée pour alléger la logistique et le temps de transport. Par notre journaliste Laurence Defranoux.
Pour Volodymyr Zelensky, le sommet international prévu en Suisse pourrait rapprocher l’Ukraine de «la fin de la guerre». Le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l’Ukraine de «la fin de la guerre», a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse aux députés français. «Le sommet pour la paix pourrait nous rapprocher de la fin juste de cette guerre», a assuré le président Zelensky, à quelques jours de cette conférence internationale où sont invités plus d’une centaine de pays et d’organisations, mais pas la Russie.
Un hémicycle pas rempli de députés. Volodymyr Zelensky s’est adressé devant une représentation nationale à moitié garnie. Si le cœur de l’hémicycle était plein, ses ailes étaient quelque peu déplumées. A noter tout de même la présence de Marine Le Pen (Rassemblement national) et de Fabien Roussel (Parti communiste), alors que leurs partis se sont respectivement abstenus et ont voté contre le traité de sécurité à l’Ukraine. L’hémicycle accueillait aussi plusieurs anciens Premiers ministres, Alain Juppé et Manuel Valls, ou l’ancien président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré.