En résumé :
- Dans un discours à la télévision russe, le président Vladimir Poutine a affirmé ce jeudi que ses forces ont frappé l’Ukraine avec un nouveau missile balistique à moyenne portée. Selon lui, la frappe a visé un «site du complexe militaro-industriel ukrainien».
- L’Ukraine a utilisé pour la première fois mercredi des missiles longue portée Storm Shadow britanniques contre le territoire russe, après avoir obtenu l’autorisation de Londres, ont rapporté des médias britanniques. Une salve de tirs au lendemain d’un tir similaire de missiles américains ATACMS en territoire russe. Kyiv réclamait de longue date l’autorisation d’utiliser ces armements mais les Occidentaux craignaient la réaction de Moscou, qui en faisait une ligne rouge.
- L’administration Biden, pourtant critique des mines antipersonnel en raison de leur danger pour les civils, s’est efforcée mercredi de justifier sa décision d’envoyer ces armes à l’Ukraine, censées permettre de ralentir l’avancée des troupes russes dans l’est du pays.
- Retrouvez toutes les informations de mercredi dans ce live.
Volodymyr Zelensky appelle la communauté internationale à «réagir» après le tir de missile russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi la communauté internationale à «réagir» après le tir sur l’Ukraine par la Russie d’un nouveau missile balistique hypersonique, qui fait augmenter «l’ampleur et la brutalité» de la guerre entre les deux pays. «Le monde doit réagir. Pour l’instant, il n’y a pas de réaction forte», a déploré le président Zelensky dans un message sur les réseaux sociaux. «Il faut réagir. Nous devons mettre la pression. Il faut pousser la Russie à une véritable paix, qui n’est possible que par la force».
Washington annonce avoir été mis au courant du tir de missile russe peu avant son lancement. Les États-Unis ont été prévenus par la Russie peu avant le lancement d’un missile balistique expérimental de portée intermédiaire sur la ville ukrainienne de Dnipro, par le biais des canaux de réduction des risques nucléaires, a déclaré jeudi un responsable américain. «Les États-Unis ont été prévenus peu avant le lancement par le biais des canaux de réduction des risques nucléaires», a déclaré ce responsable cité par Reuters.
Moscou n’exclut pas de frapper le pays dont les armes sont utilisées par l’Ukraine en Russie. Le président Poutine a mis en garde ce jeudi les alliés de l’Ukraine dans son discours surprise à la nation russe. Désormais, la Russie n’exclut pas de frapper les pays dont les armes sont utilisées par l’Ukraine contre le territoire russe. «Nous considérons être dans notre droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations. Et en cas d’escalade d’actions agressives, nous répondrons de manière tout aussi forte», a-t-il ajouté.
"In response to the use of U.S. and British long-range weapons on November 21 of this year, Russian armed forces launched a combined strike on one of Ukraine's defense-industrial complex facilities. One of Russia's newest medium-range missile systems was also tested in combat… https://t.co/muIfXP347x pic.twitter.com/NNLS0xWxfp
— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) November 21, 2024
Selon Vladimir Poutine, le missile tiré par la Russie est «invincible». Le président Vladimir Poutine s’est félicité du tir de missile effectué sur la ville de Dnipro. Selon lui, ce «missile» est «invincible». «Il n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes. Les missiles attaquent des cibles à une vitesse de Mach 10, soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde. Les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Ceci est exclu», a martelé le président russe.
Pour l’ONU, l’utilisation d’un nouveau type de missile par Moscou est «un nouveau développement inquiétant». L’utilisation par Moscou d’un nouveau missile balistique de moyenne portée pour frapper l’Ukraine est un «nouveau développement inquiétant», a estimé ce jeudi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. «C’est un nouveau développement inquiétant et préoccupant, tout ça va dans la mauvaise direction», a déclaré Stéphane Dujarric, appelant les parties à la désescalade.
La Russie a frappé l’Ukraine avec un nouveau missile balistique à moyenne portée. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que ses forces ont frappé l’Ukraine avec un nouveau missile balistique de moyenne portée, après un tir sur la ville de Dnipro qui ne portait pas de charge nucléaire. «Nos ingénieurs l’ont appelé Oretchnik», a déclaré Vladimir Poutine lors d’une adresse à la nation. Selon lui, cette frappe a visé «un site du complexe militaro-industriel ukrainien» dans la ville de Dnipro, «qui produit (...) des équipements de missiles et d’autres armements».
La Russie a tiré un «missile balistique d’une portée de plusieurs milliers de km» sur l’Ukraine selon Downing Street. La Russie a utilisé pour «la première fois» en Ukraine «un missile balistique d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres», a indiqué jeudi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer à des journalistes. «Ceci est évidemment très préoccupant, et constitue un nouvel exemple du comportement irresponsable de la Russie, qui ne fait que renforcer notre détermination à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra», a-t-il ajouté, sans préciser s’il s’agissait d’un missile «intercontinental» comme affirmé par Kyiv.
La réponse russe aux missiles américains fait-elle craindre le pire ? En septembre Vladimir Poutine disait que ce serait le cas si l’OTAN participait, directement ou indirectement, à bombarder le territoire russe. C’est chose faite depuis le 19 novembre 2024, 1 000 jours après l’invasion russe. L’armée de Volodymyr Zelensky a envoyé des missiles américains AtacMS sur la Russie. Pour Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, «ces tirs marquent une nouvelle phase de la guerre occidentale contre la Russie et nous réagirons en conséquence». Alors faut-il craindre l’escalade et un embrasement international ? Qui est à l’origine de ce nouvel épisode de tensions et quel impact peut-il avoir sur le conflit ? On répond à ces questions avec Léo Péria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri, et Laurence Defranoux, journaliste au service International de Libération.
La Russie n’aurait pas tiré de missile intercontinental, déclare un responsable américain à Reuters. La Russie aurait tiré un missile balistique de portée intermédiaire, et non un missile intercontinental, lors d’une attaque contre la ville ukrainienne de Dnipro jeudi, a déclaré un responsable américain à Reuters, contredisant la version officielle de l’Ukraine. Le responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que l’évaluation était basée sur une analyse initiale.
Washington sanctionne une cinquantaine de banques russes. Le gouvernement américain a annoncé une série de sanctions visant une cinquantaine d’établissements bancaires russes afin de limiter «l’accès au système financier international» et réduire le financement de l’effort de guerre russe en Ukraine. Ces sanctions, qui visent notamment le bras financier du géant du gaz Gazprom, Gazprombank, concernent également une quarantaine de bureaux d’enregistrements financiers et 15 dirigeants d’établissements financiers russes.
L’Ukraine appelle à une réaction rapide de la communauté internationale. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à réagir rapidement à l’utilisation par la Russie d’un «nouveau type d’armement», sans toutefois préciser qu’il s’agissait bien d’un missile balistique intercontinental. «Nous appelons la communauté internationale et chaque dirigeant, chaque Etat qui respecte la charte de l’ONU à réagir immédiatement à l’utilisation par la Russie d’un nouveau type d’armement», a déclaré le porte-parole Heorhii Tykhyi lors d’un point de presse à Kyiv.
Bad buzz. Sur Internet, la vidéo tourne en boucle. En plein point presse la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova est contactée par téléphone en direct. Elle décroche. S’en suit alors une scène surréaliste. A l’autre bout du fil, son interlocuteur lui demande de ne pas commenter les informations selon lesquelles la Russie aurait tiré un missile balistique sur l’Ukraine. Le tout avec son micro toujours allumé.
Kryvyi Rih, ville de naissance du président Volodymyr Zelensky, visée par une attaque russe. La Russie a lancé une attaque contre la ville de Kryvyi Rih, ville de naissance du président Volodymyr Zelensky dans l’oblast de Dnipropetrovsk, rapporte le média ukrainien The Kyiv Independent. Au total, 26 personnes auraient été blessées. Au moins 10 seraient hospitalisées, dont une femme de 24 ans et un garçon de 17 ans. Deux femmes seraient dans un état grave. Selon l’armée de l’air ukrainienne citée par le journal, la Russie aurait lancé neuf missiles contre la ville, dont un missile balistique intercontinental.
La Grande-Bretagne préoccupée. Le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré jeudi que les informations selon lesquelles la Russie aurait utilisé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour attaquer l’Ukraine étaient profondément préoccupantes et constitueraient un nouvel exemple de l’imprudence de la Russie si elles s’avéraient vraies.
Un événement «extrêmement grave» s’il est confirmé, estime le Quai d’Orsay. Un tir de missile intercontinental de la Russie sur l’Ukraine serait «un événement extrêmement grave» s’il était avéré, a estimé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine. «Il est évident que si ce tir était confirmé, il s’agirait d’un événement extrêmement grave et il s’agirait surtout d’une poursuite de l’attitude escalatoire de la Russie», a indiqué Christophe Lemoine, tout en soulignant qu’à ce stade, la France n’avait «pas eu la confirmation» d’un tel tir.
Le «voisin fou» russe utilise l’Ukraine comme «un terrain d’essai», dénonce Zelensky. «Toutes ses caractéristiques : vitesse, altitude sont celles d’un missile balistique intercontinental. L’expertise est en cours», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram à propos du tir d’un missile intercontinental sur son pays. «Aujourd’hui, notre voisin fou a une fois de plus montré ce qu’il est vraiment et à quel point il méprise la dignité, la liberté et la vie humaine en général. Et à quel point il a peur», a asséné Zelensky, avant de poursuivre : «Il est évident que Poutine utilise l’Ukraine comme terrain d’essai […]. Il a tellement peur qu’il utilise déjà de nouveaux missiles.»
Le missile intercontinental russe qui aurait été tiré sur l’Ukraine ne porterait pas d’ogive nucléaire. Le missile balistique intercontinental qui aurait été tiré ce matin par la Russie sur l’Ukraine ne porterait pas d’ogive nucléaire, a indiqué à l’AFP une source au sein de l’armée de l’air ukrainienne. «C’est évident» que le missile ne portait pas de charge nucléaire, vu l’ampleur limitée des dégâts, a-t-elle ajoutée. Selon Kyiv, la Russie a attaqué la ville ukrainienne de Dnipro (centre-est) avec neuf missiles dont un intercontinental. L’attaque a fait deux blessés et des dégâts mineurs, selon les autorités régionales.
Moscou revendique la prise d’une autre localité près de Kourakhové. La Russie a revendiqué la prise d’une petite localité près de Kourakhové, dans l’est de l’Ukraine, l’un des secteurs du front où ses troupes avancent depuis plusieurs mois face à l’armée ukrainienne. «Des unités du groupement Sud [...] ont libéré la localité de Dalné», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Reportage
Le Kremlin ne commente pas l’accusation d’avoir tiré un missile intercontinental contre l’Ukraine. Le Kremlin a refusé de commenter l’accusation portée par l’Ukraine selon laquelle Moscou a tiré pour la première fois sur son territoire un missile intercontinental. Un type d’armement conçu dans le cadre de la dissuasion nucléaire mais qui peut être armé d’une charge conventionnelle. «Je n’ai rien à dire sur ce thème», a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par des médias à ce sujet lors d’un briefing quotidien.
La Russie dit avoir abattu deux missiles britanniques longue portée Storm Shadow lancés par l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir abattu «deux missiles de croisière Storm Shadow de fabrication britannique» tirés par l’Ukraine et qui visaient son territoire, sans préciser le lieu ni le moment de cette interception. Des médias britanniques avaient annoncé mercredi que Kyiv avait utilisé pour la première fois ces missiles longue portée après avoir obtenu l’autorisation de Londres.