En résumé :
- La Russie et l’Ukraine s’engagent à cesser les hostilités en mer Noire, a annoncé ce mardi 25 mars la Maison Blanche dans deux communiqués distincts, à l’issue des négociations ces derniers jours en Arabie saoudite.
- Les deux pays ont également convenu de «développer des mesures pour mettre en œuvre» l’accord qui vise à mettre fin aux frappes contre les infrastructures énergétiques, toujours selon Washington.
- L’entrée en vigueur de la cessation des hostilités est toutefois incertaine. Volodymyr Zelensky affirme qu’elle prend effet immédiatement. Le Kremlin affirme attendre la levée de certaines sanctions occidentales.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que la trêve couvrant la mer Noire et les infrastructures énergétiques était entrée en vigueur ce mardi.
L’Elysée salue les accords. Selon Paris, les accords annoncés entre l’Ukraine et la Russie vont «dans la bonne direction» mais ne sont pas suffisants pour un «cessez-le-feu durable». «Un moratoire sur les infrastructures énergétiques ou des initiatives en mer Noire sont des pas dans la bonne direction mais ce ne sont pas des pas qui suffisent à établir un cessez-le-feu durable, solide, et encore moins un accord de paix», a estimé l’Elysée lors d’un brief téléphonique avec des journalistes.
«Les raffineries, les gazoducs et les centrales électriques» concernés par les termes de l’accord. Le Kremlin a indiqué que la trêve dans les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine et en Russie, discutée lors de pourparlers avec les Etats-Unis, concernait notamment les raffineries, les gazoducs et les centrales électriques. La présidence russe a également souligné dans un communiqué qu’«en cas de violation du moratoire par l’une des parties, l’autre partie peut se considérer comme libérée de l’obligation de le respecter». Cette trêve avait été annoncée la semaine dernière par les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump mais jamais réellement appliquée, Kyiv et Moscou s’accusant mutuellement de poursuivre les attaques.
Pour le Kremlin, hors de question de transférer le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijia. Dans un communiqué cité par l’agence russe Tass, le Kremlin affirme que la centrale nucléaire de Zaporijia, tombée aux mains de l’armée russe au début de l’invasion de l’Ukraine, était une «installation nucléaire russe» et qu’il est «impossible d’en transférer le contrôle à l’Ukraine ou à tout autre pays.»
Le ministre ukrainien de la Défense appelle à de nouvelles discussions. Le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov a appelé ce mardi après-midi à de nouvelles discussions pour régler les «détails» des accords annoncés plus tôt par Washington. Pour l’heure, les deux belligérants semblent même en désaccord sur la date de leur entrée en vigueur supposée.
Volodymyr Zelensky veut des garanties et s’oppose à toute réduction des sanctions visant la Russie. Le sommet sur l’Ukraine prévu jeudi à Paris visera à déterminer quels pays seront prêts à envoyer un contingent militaire en territoire ukrainien en cas de trêve avec la Russie, a indiqué mardi le président Volodymyr Zelensky. «Notre tâche consiste à parvenir à comprendre qui est prêt à mettre en place les garanties de sécurité», en ce qui concerne l’envoi d’un «contingent» militaire, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Par ailleurs, le président ukrainien s’est opposé à tout «affaiblissement» des sanctions internationales visant la Russie, Washington s’étant dit prêt à aider Moscou à faciliter l’accès des produits agricoles et d’engrais russes aux marchés mondiaux. «Nous pensons que c’est un affaiblissement de position et un affaiblissement des sanctions», a fait savoir Volodymyr Zelensky. Cette possibilité n’était pas «dans notre agenda, la partie américaine l’a soulevée» lors de négociations à Ryad, a-t-il ajouté.
Volodymyr Zelensky met la Russie en garde. Le président ukrainien a déclaré qu’en cas de violation des accords par Moscou, il assure qu’il n’hésitera pas à demander aux Etats-Unis de prendre davantage de sanctions envers la Russie. «Si les Russes violent ces règles, j’ai une question directe à poser au président Trump. S’ils les violent, voici les preuves : nous réclamons des sanctions, nous réclamons des armes, etc.», a fait savoir le président Zelensky aux journalistes lors d’une conférence de presse qui se tenait à Kyiv. Il a aussi demandé une supervision extérieure pour faire respecter la cessation des hostilités : «Quelqu’un en Europe, ou, par exemple en Turquie, peut être impliqué dans la situation en mer et peut-être quelqu’un du Moyen-Orient concernant les questions liées à l’énergie», a-t-il suggéré.
Moscou se réjouit de la signature des accords. La Russie et les Etats-Unis se félicitent des efforts de «pays tiers» visant à faciliter l’application des accords sur la navigation en mer Noire et les frappes sur les installations énergétiques en Russie et en Ukraine annoncées par la Maison Blanche, a précisé ce mardi le Kremlin. «La Russie et les Etats-Unis saluent les bons offices des pays tiers pour soutenir la mise en œuvre des accords dans les domaines énergétique et maritime», a affirmé la présidence russe dans un communiqué, alors que les Européens restent à ce stade tenus à l’écart des discussions sur l’Ukraine.
Incertitude sur l’entrée en vigueur. Volodymyr Zelensky a assuré que la trêve couvrant la mer Noire et les infrastructures énergétiques était entrée en vigueur immédiatement. Mais pour le Kremlin, les accords n’entreront en vigueur qu’une fois les sanctions occidentales sur le commerce de céréales et d’engrais russes seront «levées». Dans un communiqué, le Kremlin a expliqué attendre «la levée des sanctions», en particulier de celles imposées à sa grande banque agricole Rosselkhozbank, à certains «producteurs et exportateurs de denrées alimentaires […] et d’engrais», ainsi que celles visant «les compagnies d’assurances sur les cargaisons».
Quels sont les termes de l’accord ? L’accord a pour objectif «d’assurer une navigation sûre, d’éliminer l’usage de la force et d’empêcher l’utilisation de bateaux commerciaux à des fins militaires», selon le communiqué de la Maison Blanche. Il prévoit également de «développer des mesures pour élargir» cet accord aux infrastructures énergétiques et établit que les deux pays se sont accordés pour «travailler à une paix durable». Il ouvre la possibilité d’impliquer des pays «tiers» dans la supervision d’une trêve.
La Maison Blanche annonce un accord avec Kyiv et Moscou pour une cessation des hostilités en mer Noire. Après des semaines de négociations avec la Russie d’un côté et l’Ukraine de l’autre, les Etats-Unis ont annoncé mardi 25 mars s’être mis d’accord avec Kyiv pour cesser les hostilités en mer Noire, avant d’assurer que la Russie allait également suspendre les combats dans cette région. Moscou a confirmé l’accord et annoncé que «la Russie et les Etats-Unis ont convenu d’élaborer des mesures pour mettre en œuvre les accords des présidents des deux pays sur l’interdiction des frappes sur les installations énergétiques de la Russie et de l’Ukraine pour une période de 30 jours».