En résumé :
- «Nous nous attendons à ce que la Russie intensifie ses attaques cette semaine», prévient le président ukrainien.
- Ce lundi «s’ouvre une semaine vraiment historique», a expliqué Volodymyr Zelensky dimanche, dans son message vidéo quotidien avant la réponse de l’Union européenne sur le statut de candidat de l’Ukraine.
- Le gouverneur de Louhansk a démenti dimanche sur Telegram la prise totale de Sievierodonetsk par les Russes, reconnaissant toutefois qu’ils en «contrôlent la majorité».
L’Ukraine admet « des pertes importantes » et s’attend à des moments difficiles avec une intensification des attaques des forces russes dans l’est du pays, mais assure que son armée « tient le coup ».
La région du Donbass est l’objet de combats d’une grande férocité, alors que Kiev joue d’ici quelques jours sa candidature officielle à l’Union européenne.
Joe Biden juge «peu probable» sa visite prochaine en Ukraine. Le président américain n’envisage pas de déplacement en Ukraine en marge de sa tournée en Europe, en Allemagne à partir de samedi, pour une réunion du G7, puis en Espagne à partir du 28 juin, pour un sommet de l’Otan. Ces deux rendez-vous diplomatiques auront lieu près de quatre mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, au moment où Moscou intensifie ses frappes à l’Est et au Sud du pays. «(Ce voyage) dépend de beaucoup de choses […] Si cela crée plus de difficultés ou pas pour les Ukrainiens, si cela détourne l’attention de ce qu’il se passe», a justifié Joe Biden, soulignant toutefois qu’il s’entretient avec son homologue ukrainien près de «quatre fois par semaine». Le président américain ne s’est pas rendu en Ukraine, depuis le 24 février, tandis que la première dame Jill Biden a voyagé à proximité de la frontière polonaise en mai dernier.
Otan: pourparlers «constructifs» entre la Turquie, la Suède et la Finlande. Le secrétaire général de l’Alliance Atlantique, Jens Stoltenberg a annoncé que les négociations entre la Turquie et les deux autres pays allait se poursuivre. Ankara se montre réticent à l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan. «La Turquie a des préoccupations de sécurité légitimes concernant le terrorisme, auxquelles nous devons répondre. Nous allons donc poursuivre nos discussions […] et je suis impatient de trouver une solution dès que possible», a-t-il écrit dans un communiqué. De son côté, le porte-parole de la présidence turque estime que le sommet de l’Otan prévu à Madrid la semaine prochaine n’est pas une «date limite» pour décider des candidatures. «Les pourparlers vont continuer. La suite dépend des pas qu’ils vont effectuer».
450 000 à 500 000 Ukrainiens demeurent dans la région de Kherson, sous contrôle russe. Hennadiy Lahuta, gouverneur de l’oblast (région administrative) de Kherson, précise dans une vidéo Youtube qu’entre 450 000 et 500 000 personnes se trouveraient sous occupation russe, ce qui représente près de la moitié de la population initiale de la région. Il estime en outre à 600 le nombre de prisonniers politiques détenus par les Russes, incluant des militants, des vétérans de guerre et des opposants à l’occupation.
«Il n’y a pas de blocus», selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. La Lituanie applique les sanctions européennes sur le transit de certains types d’exportations entre la Russie et l’enclave Kaliningrad. «Le transit par voie terrestre entre la Russie et Kaliningrad n’a pas été stoppé ni interdit. Le transit des passagers et des marchandises se poursuit. Il n’y a pas de blocus», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Luxembourg.
Notre portrait de Aiden Aslin. Ce Britannique de 28 ans a été condamné à mort le 9 juin par la Cour suprême de la République populaire prorusse de Donetsk, qui l’accuse d’être un «mercenaire». Avant de s’installer en Ukraine et de rejoindre l’armée ukrainienne il y a près de quatre ans, il avait combattu l’Etat islamique en 2015 et 2016, aux côtés des milices kurdes YPG. Notre correspondant à Jérusalem, Samuel Forey, l’avait à l’époque côtoyé dans le Kurdistan syrien.
Portrait
L’Afrique est «otage» de l’invasion russe, dit Zelensky à l’Union africaine. Dans un discours en visioconférence et à huis clos aux membres de l’organisation africaine, le président ukrainien a expliqué que les «négociations» en cours étaient «difficiles» pour débloquer les ports ukrainiens, indispensables à l’exportation du blé, dont une majorité d’Etats africains dépendent, ainsi que des engrais. Des tonnes de céréales ne peuvent être acheminées vers l’Afrique, en raison du blocus de la flotte russe en mer noire. La crise alimentaire mondiale «durera tant que cette guerre coloniale continuera», a insisté Volodymyr Zelensky, estimant que l’Afrique était «l’otage de ceux qui ont commencé la guerre contre notre Etat». Il a indiqué réfléchir à «construire une nouvelle logistique d’approvisionnement des céréales» vers les pays africains et d’autres continents, puisque les organisations internationales ne parviennent pas à influencer Moscou. Volodymyr Zelensky a également proposé de nommer un «représentant spécial de l’Afrique en Ukraine», afin de renforcer et d’intensifier le dialogue avec les Etats membres de l’Union Africaine, et de préparer «une grande conférence politique et économique Ukraine - Afrique». Début juin, le président du Sénégal Macky Sall, également président en exercice de l’UA, s’était rendu en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine et tenter d’obtenir des assurances de Moscou sur les livraisons de céréales. Il a loué sur Twitter «l’adresse conviviale» de Zelensky après sa prise de parole.
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François Hollande s’apprête à publier un livre sur la guerre en Ukraine. L’annonce a été faite ce lundi par les éditions Stock : l’ancien président de la République publiera le 7 septembre un essai sur les changements géopolitiques entraînés par le conflit en Ukraine, intitulé «Bouleversements : pour comprendre le nouvel ordre mondial». «Le martyre de l’Ukraine […] a ouvert un nouveau chapitre de l’histoire du monde. D’un côté, une dictature redoutable, décidée à faire peser sa loi sur un pays voisin et indépendant, de l’autre un peuple soucieux de liberté, soutenu par la coalition des grandes démocraties de la planète», précise la présentation de l’ouvrage. L’ancien chef d’Etat a publié plusieurs ouvrages depuis la fin de son mandat, un récit de sa présidence, deux essais politiques et une bande dessinée.
Le Parlement ukrainien ratifie la Convention d’Istanbul. «Un événement historique qui nous amènera au sein de l’Union Européenne encore plus vite», se félicite sur Twitter le vice-président de la Rada, le parlement d’Ukraine, peu après le vote. 259 députés ont voté pour, 8 contre, 28 ont voté blanc et 47 se sont abstenus. La Convention d’Istanbul, adoptée en 2011, établit un cadre juridique et institutionnel pour lutter contre les violences faites aux femmes et les violences domestiques. «Les femmes et les jeunes filles étant particulièrement vulnérables pendant le conflit, je salue chaleureusement» cette ratification, s’est réjouie la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejcinovic Buric, y voyant «un grand pas en avant» pour leur protection. Elle a aussi salué le «courage et le leadership» du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son gouvernement, à quelques jours de la réponse décisive de l’Union Européenne concernant le statut de candidat de l’Ukraine.
La limitation du transit via la Lituanie, «conforme aux sanctions européennes». Le transit réduit vers l’enclave russe de Kaliningrad est conforme «aux sanctions européennes qui ont commencé à fonctionner à partir du 17 juin», déclare le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en précisant qu’il s’agit de produits en acier transportés par voie ferrée. Selon le ministre, le transporteur lituanien a bien informé ses clients qu’à partir de cette date, les marchandises sanctionnées, en acier et en métaux ferreux, ne seraient «plus autorisées à transiter par la Lituanie […] en consultation avec la Commission européenne et conformément aux lignes directrices de la Commission européenne».
Des explosions signalées à Odessa. Le Kyiv Independent rapporte que plusieurs explosions ont été entendues à Odessa, ce lundi. Il s’agit soit d’attaques de missiles, soit des systèmes de défense aériens. Pour le moment, aucune information officielle n’est publiée.
100 000 habitants de Marioupol demeurent sans accès à l’eau potable. Selon le maire de la ville martyre, assiégée durant trois mois et tombée entièrement aux mains des Russes le 17 mai, Vadym Boychenko, les occupants ne fournissent de l’eau potable à la population qu’une fois par semaine. «Les résidents doivent faire la queue entre quatre et huit heures. Ils sont au seuil de la mort. C’est une catastrophe humanitaire», écrit-il sur sa chaîne Telegram. Il n’y a pas non plus d’accès au gaz ou à l’électricité, et l’approvisionnement en nourriture est limité. Le système d’égouts ne fonctionne pas. L’édile réitère ses appels à la mise en place de couloirs humanitaires.
La Suisse s’attend à une reconstruction «longue et complexe» de l’Ukraine. La Suisse, qui accueille les 4 et 5 juillet la première conférence de reconstruction de l’Ukraine, s’attend à une reconstruction «longue et complexe», qui devra s’accompagner de réformes. «La guerre est encore en cours, mais nous savons aussi que le temps viendra d’une reconstruction qui sera longue et complexe», a déclaré le président suisse Ignazio Cassis, lors de la présentation de la conférence de Lugano aux journalistes.
Plus d’un réfugié sur deux pourrait trouver du travail en zone euro. Plus d’un réfugié ukrainien sur deux gagnant la zone euro pourrait y exercer un emploi, permettant ainsi de «légèrement atténuer» le manque de main-d’œuvre sur le marché du travail, relève la Banque centrale européenne. Sur la base des vagues précédentes de réfugiés et en adaptant au contexte actuel, il est envisagé «un taux d’activité à moyen terme compris entre 25 % et 55 % pour les réfugiés» venus d’Ukraine et en âge de travailler, selon un article publié dans le bulletin mensuel de l’institution. Pour accélérer l’intégration des réfugiés ukrainiens, l’UE leur a donné le droit d’accéder au marché du travail.
«La Russie n’a pas le droit de menacer la Lituanie». «La Russie n’a pas le droit de menacer la Lituanie», a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, après que la Russie a dénoncé l’introduction de restrictions «hostiles» sur le transit ferroviaire, via la Lituanie, de marchandises vers son enclave de Kaliningrad. «Nous saluons la position de principe de la Lituanie et soutenons fermement nos amis lituaniens», a ajouté sur Twitter le ministre des Affaires étrangères ukrainien.
Russia has no right to threaten Lithuania. Moscow has only itself to blame for the consequences of its unprovoked and unjustified invasion of Ukraine. We commend Lithuania’s principled stance and stand firmly by our Lithuanian friends. @GLandsbergis
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) June 20, 2022
Un parti politique prorusse officiellement interdit en Ukraine. Le parti politique prorusse et eurosceptique «Plateforme d’opposition - Pour la Vie», ouvertement soutenu par Moscou, a été officiellement interdit d’activité en Ukraine pour «atteinte à la souveraineté», a annoncé le ministre de la Justice ukrainien, Denys Maliouska. «Le tribunal a interdit les activités du parti politique Plateforme d’opposition - Pour la Vie», a annoncé sur Facebook Denys Maliouska, précisant que la justice ukrainienne «avait décidé de transférer tous les biens, fonds et autres avoirs de ce parti à l’Etat». La décision était attendue après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interdit par décret le parti le 14 mars, après le début de l’invasion russe.
Moscou dénonce des restrictions lituaniennes «hostiles» sur le transit vers son enclave de Kaliningrad. La diplomatie russe a dénoncé l’introduction de restrictions «hostiles» sur le transit ferroviaire via la Lituanie de marchandises destinées à son enclave de Kaliningrad du fait des sanctions européennes adoptées après l’offensive russe contre l’Ukraine. «Nous avons réclamé (à la Lituanie, ndlr) la levée immédiate de ces restrictions», a dit la diplomatie russe dans un communiqué. Si le transit «n’est pas rétabli en totalité, alors la Russie se réserve le droit d’agir pour défendre ses intérêts nationaux», a-t-elle souligné.
Le tribunal administratif de Lviv interdit un parti prorusse. Le ministre ukrainien de la Justice Denis Maliouska a déclaré que le tribunal avait interdit le parti d’opposition Plateforme pour la vie. Cette annonce porte à dix le nombre de partis interdits par les autorités ukrainiennes. «Le tribunal a décidé de transférer tous les biens, fonds et autres actifs de ce parti à la propriété de l’État. Cela s’applique également aux organisations régionales, municipales et de district de ce parti politique, ainsi qu’aux branches primaires et autres entités structurelles», a écrit le ministère de la Justice sur Facebook.
Le Kremlin accuse l’armée ukrainienne d’avoir tiré sur des plateformes de forage en mer. Les autorités russes ont accusé lundi les forces ukrainiennes d’avoir tiré sur des plateformes de forage en mer au large de la Crimée, faisant état d’au moins trois blessés et d’opérations de secours en cours. «Ce matin, l’ennemi a attaqué les plateformes de forage de Tchernomorneftegaz. Je suis en contact avec nos collègues du ministère de la Défense et du FSB, nous nous efforçons de sauver des gens», a déclaré sur Telegram le gouverneur installé par Moscou après l’annexion en 2014 de la Crimée, Sergueï Aksionov. Selon lui, cinq personnes sur 12 ont été sauvées, dont trois blessés, et les recherches se poursuivent pour les autres.
L’Allemagne maintient son objectif de sortie du charbon en 2030. L’Allemagne, qui a annoncé dimanche un probable recours accru au charbon pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, maintient son objectif d’abandonner cette énergie polluante en 2030, a indiqué lundi le gouvernement. «La sortie du charbon en 2030 n’est pas du tout vacillante […] nous devrons peut-être redémarrer des centrales à charbon […] ce qui entraînera naturellement une augmentation des émissions de CO2, il est donc d’autant plus important que nous nous en tenions fondamentalement à notre calendrier», a déclaré un porte-parole du ministère de l’Economie et du Climat, lors d’une conférence de presse à Berlin.
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