En résumé :
- La question de la «neutralité» de l’Ukraine, l’un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est «étudiée en profondeur», a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul, ce lundi ou mardi selon les sources.
- Les autorités ukrainiennes s’inquiétaient ce lundi d’une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol, où au moins 5 000 personnes auraient déjà péri. Emmanuel Macron doit s’entretenir avec Vladimir Poutine ce lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville de Marioupol.
- Dans le Donbass (est), l’armée ukrainienne affirme ce lundi avoir «repoussé cinq attaques» et détruit deux chars dans les régions de Donetsk et de Louhansk, où une personne est morte et une autre blessée dans des bombardements russes, selon les autorités locales.
Biden souhaite bien le départ de Poutine du pouvoir (mais cela ne veut pas dire qu’il appelle à le sortir). Le président américain a affirmé lundi qu’il ne retirait pas ses propos controversés concernant son souhait de voir son homologue russe Vladimir Poutine quitter le pouvoir expliquant qu’ils exprimaient son «indignation» personnelle et pas une «action politique» en faveur d’un changement de régime. «Je ne les retire pas» et «je ne m’excuse pas», a-t-il dit devant la presse. «J’exprimais simplement mon indignation : il ne devrait pas rester au pouvoir, de la même manière que les méchants ne devraient pas continuer à faire de mauvaises choses», «mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental», a-t-il ajouté. Il a évoqué son «indignation morale au sujet de la manière dont Poutine agit». «Les actes de cet homme, c’est juste de la brutalité», a-t-il martelé, mais «personne ne croit» que «je parlais de renverser Poutine».
En gare de Vilnius, en Lituanie, une exposition confronte les passagers russes à la guerre en Ukraine. Après l’interruption de la liaison Saint-Pétersbourg-Helsinki, le Moscou-Kaliningrad est le dernier train russe à traverser un pays de l’Union européenne, la Lituanie. En gare de Vilnius, des images de la guerre en Ukraine ont été affichées pour confronter les passagers russes. De même qu’à chaque arrivée en gare, un annonceur répète en russe dans les hauts-parleurs : «Chers passagers du train Moscou-Kaliningrad. Aujourd’hui, Poutine tue des civils en Ukraine. Approuvez-vous cela ?».
Des soldats russes bien imprudents à Tchernobyl. Les soldats russes qui se sont emparés du site de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ont conduit leurs véhicules blindés sans protection contre les radiations dans une zone hautement toxique soulevant des nuages de poussière radioactive, ont déclaré des travailleurs sur le site cités par Reuters. Les deux sources ont déclaré que les soldats du convoi n’avaient pas utilisé d’équipement anti-radiation affirmant que c’était «suicidaire» pour les soldats. Et pour cause, la poussière radioactive qu’ils ont inhalée est susceptible de provoquer des radiations internes dans leur corps. Le 25 février, l’inspection nucléaire ukrainienne déclarait justement qu’il y avait eu une augmentation des niveaux de radiation à Tchernobyl en raison de la perturbation du sol par des véhicules militaires lourds.
March 28 (Reuters) - Russian soldiers who seized the site of the Chernobyl nuclear disaster drove their armoured vehicles without radiation protection through a highly toxic zone called the "Red Forest", kicking up clouds of radioactive dust, workers at the site said.
— Idrees Ali (@idreesali114) March 28, 2022
Londres met en garde contre un règlement revenant à «brader» l’Ukraine. Le Royaume-Uni a alerté ce lundi sur le fait que les négociations avec la Russie ne doivent pas revenir à «brader» l’Ukraine, estimant que tout accord mettant fin à l’invasion russe devrait prévoir un mécanisme de retour des sanctions contre Moscou en cas de nouvelle «agression». «Nous savons que Poutine ne veut pas négocier sérieusement», a tancé devant les députés britannique la cheffe de la diplomatie, Liz Truss, accusant Vladimir Poutine de «bombarder des innocents» malgré la tenue de pourparlers et estimant qu’il fallait «en faire plus» pour l’arrêter. Il ne faut pas «répéter les erreurs du passé», a-t-elle souligné, rappelant que les accords précédents n’avaient pas permis d’apporter à l’Ukraine «une sécurité durable».
Un oligarque russe et des négociateurs ukrainiens empoisonnés ? C’est ce que rapporte le Wall Street Journal ce lundi : l’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible «empoisonnement». La vie du milliardaire, propriétaire du club de football anglais Chelsea, ainsi que celles d’au moins deux hauts responsables de l’équipe des négociateurs ukrainiens ne seraient pas en danger, selon le média américain. Les sources du quotidien soupçonnent les partisans d’une ligne dure à Moscou qui voudraient saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
L’ONU cherche à mettre en place un «cessez-le-feu humanitaire». Le secrétaire des Nations unies, António Guterres, annonce ce lundi avoir «demandé à Martin Griffiths [le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, ndlr] d’étudier immédiatement avec les parties impliquées la possibilité d’accords et d’arrangements pour un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine». Plusieurs fois ces dernières semaines, la Russie n’a pas respecté les accords de cessez-le-feu, pourtant promis pour que l’Ukraine puisse évacuer ses civils. Jeudi, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution «historique» mais non contraignante exigeant de la Russie l’arrêt «immédiat» de son «agression» contre l’Ukraine.
Les réfugiés en Pologne «encouragés» à aller dans d’autres Etats membres. À l’occasion d’une réunion extraordinaire des ministres de l’Intérieur des 27 à Bruxelles, la commissaire européenne Ylva Johansson estime ce lundi qu’il faut «encourager» les réfugiés d’Ukraine actuellement en Pologne à aller vers des pays de l’Union européenne moins sous pression. Sur les 3,8 millions de personnes qui ont fui l’offensive russe en Ukraine, près de 2,3 millions sont arrivées en Pologne, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le nombre d’arrivées dans l’Union a ralenti, pour s’établir désormais à quelque 50 000 par jour, contre 200 000 au pic de l’afflux, selon la Commission européenne.
Au moins 5 000 morts à Marioupol. Assiégée depuis le début de la guerre par les troupes russes, Marioupol est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Une conseillère de la présidence ukrainienne, en charge des couloirs humanitaires, a annoncé ce lundi qu’au moins 5 000 personnes étaient mortes depuis le début de l’invasion du pays. «Environ 5 000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus», a déclaré Tetiana Lomakina, estimant qu’«au vu du nombre de personnes encore sous les décombres […] il pourrait y avoir autour de 10 000 morts».
Le président tchétchène en Ukraine. Le très controversé Ramzan Kadyrov, président ultra-autoritaire et pro-Poutine de la république de Tchétchénie, serait arrivé à Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes. Accusé de crimes de guerre, il dirige une armée de «kadyrovtsy», des unités paramilitaires semant la terreur pour traquer ses ennemis. «L’armée russe n’attaque pas […] elle souhaite que les Ukrainiens puissent déterminer leur propre destin», a-t-il déclaré à propos de l’invasion russe. Accusant les autorités ukrainiennes d’être nazies et «terroristes», il a appelé les «citoyens paisibles d’Ukraine» et les «forces militaires d’Ukraine» à «libérer [ensemble] le pays» des «traîtres et des bandits».
Kadyrov serait à Marioupol. https://t.co/bti5LWYLDv
— Paul Gogo (@Paugog) March 28, 2022
Le président Biden met 7,9 milliards de dollars sur la table. Le projet de budget des Etats-Unis proposé par Joe Biden comprend 6,9 milliards de dollars pour l’Initiative européenne de dissuasion, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l’agression russe» ainsi qu’un milliard supplémentaire en faveur de l’Ukraine. «J’appelle à la poursuite des investissements pour répondre avec force à l’agression de [Vladimir] Poutine contre l’Ukraine avec le soutien des États-Unis pour les besoins économiques, humanitaires et de sécurité de l’Ukraine», a ainsi souligné Joe Biden. Le Président a également appelé à procéder à d’importants investissements dans la sécurité nationale américaine «pour garantir que nos militaires restent les mieux préparés, les mieux entraînés et les mieux équipés au monde».
Selon son maire, Irpin serait libéré des Russes. L’armée ukrainienne aurait repris le contrôle d’Irpin. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Oleksandr Markushyn, le maire de la petite ville aux portes de Kyiv dans une courte vidéo publiée sur Telegram lundi après-midi. «Nous avons de bonnes nouvelles aujourd’hui : Irpin a été libéré, affirme-t-il, treillis militaires sur le dos. Nous comprenons qu’il y aura d’autres attaques contre notre ville et nous la défendrons courageusement». Depuis le début du conflit, la résistance de l’armée ukrainienne s’organise dans cette ville particulièrement ciblée par Moscou. C’est ici qu’une famille ukrainienne qui tentait de fuir la guerre avait été totalement décimée par un tir de mortier russe.
#Ukraine 🇺🇦: the mayor of #Irpin claimed Ukrainian forces are in full control of the town, having succesfully pushed back the Russian invasion force on the NW #Kyiv front. pic.twitter.com/dm8NNL4tBn
— Thomas van Linge (@ThomasVLinge) March 28, 2022
Une œuvre de Banksy vendue au profit d’un hôpital ukrainien. Le quotidien britannique The Guardian rapporte qu’une œuvre de l’artiste Banksy mise aux enchères a permis de récolter 81 000 livres. La somme sera reversée à un hôpital pour enfants en Ukraine. L’œuvre en question, intitulée CND Soldiers et datant de 2005, représente deux soldats peignant le symbole de la campagne pour le désarmement nucléaire sur un mur.
#ABanksy4Ukraine 🇺🇦
— MyArtBroker (@myartbroker) March 20, 2022
8 days to go until bidding closes on Banksy’s CND Soldiers, helping to raise money for Ukraine’s largest children’s hospital, Ohmatdyt.
Read more on Banksy’s anti-war activism here - https://t.co/o6xgvpB55p pic.twitter.com/XrBfqZWHTj
En Allemagne, la lettre «Z» symbole du soutien à la guerre et source de poursuites judiciaires. Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur allemand, les personnes qui affichent la lettre «Z» pour symboliser leur soutien à la guerre de la Russie en Ukraine pourront être poursuivies en justice. La lettre «Z» a été aperçue sur plusieurs véhicules militaires russes en Ukraine. Elle a également été adoptée par les Russes soutenant la guerre et inscrite sur des drapeaux et affiches lors de rassemblements pro-Kremlin. Plusieurs autorités fédérales, à Berlin, en Bavière et en Basse-Saxe ont déjà annoncé qu’elles allaient sanctionner l’utilisation du symbole.
Carlsberg se retire de la Russie. Après Heineken, c’est au tour du brasseur danois Carlsberg d’annoncer ce lundi son retrait de Russie et la mise en vente de ses importantes activités dans le pays, qui comptent 8 400 employés. «Nous avons pris la décision difficile et immédiate de viser une vente complète de nos activités en Russie, ce que nous pensons être la chose à faire dans le contexte actuel, explique le groupe dans un communiqué. Une fois finalisée, nous n’aurons plus de présence en Russie.»
L’entrée des citoyens étrangers en Russie durcie ? Selon le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par le Moscow Times, les autorités russes préparent un décret qui modifierait leur politique en matière de visas. L’entrée des citoyens des «pays hostiles» à la Russie serait limitée. Tous les pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Ukraine et les États-Unis figurent sur la liste des «pays inamicaux» de la Russie, a précisé Sergueï Lavrov.
La fin des «passeports dorés» accordés aux citoyens russes et bélarusses ? La Commission européenne a recommandé ce lundi aux pays membres de l’Union européenne ayant accordé des «passeports dorés» à des citoyens russes ou bélarusses d’envisager de les retirer pour les personnes faisant l’objet de sanctions en lien avec la guerre en Ukraine. Ces programmes ont permis à des étrangers d’obtenir la nationalité du pays dans lequel ils investissaient massivement. Une «citoyenneté par l’investissement» controversée et dont Bruxelles souhaite mettre fin. Le Parlement bulgare a d’ores et déjà approuvé jeudi deux amendements législatifs mettant fin à cette pratique. Le gouvernement maltais a annoncé début mars suspendre «jusqu’à nouvel ordre» l’octroi aux ressortissants russes et bélarusses de ce type de passeports. Chypre, de son côté, n’accorde plus ce type de naturalisations depuis novembre 2020.
A Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, un immeuble résidentiel lourdement endommagé. La ville est en proie à d’incessants bombardements depuis plusieurs semaines.
Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta annonce suspendre sa publication. Dans un communiqué publié sur son site, le journal a annoncé ce lundi suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu’à la fin de «l’opération militaire en Ukraine», selon le vocabulaire employé par le Kremlin, au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques. Le rédacteur en chef du journal, Dmitri Mouratov, qui a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les «agents de l’étranger». Le journal est célèbre pour sa couverture de la réalité russe contemporaine et pour ses enquêtes sur la guerre en Tchétchénie. Depuis 2000, sept de ses journalistes ont été assassinés, dont Anna Politkovskaïa, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou.
La Novaya Gazeta se met en pause "jusqu'à la fin de l'opération spéciale en Ukraine".
— Paul Gogo (@Paugog) March 28, 2022
Il n'y a plus un seul média capable de critiquer le pouvoir en Russie. https://t.co/NdES3epkWP
La Russie expulse trois diplomates slovaques. Moscou a annoncé ce lundi l’expulsion de trois diplomates slovaques, en réaction à une décision similaire prise en mars par la Slovaquie à l’égard de trois diplomates russes. Les trois diplomates slovaques ont été déclarés «persona non grata» de l’ambassade de Slovaquie et «doivent quitter le territoire de la Fédération de Russie dans les 72 heures», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Plus de 500 milliards de dollars de dégâts pour l’Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe. La ministre ukrainienne de l’Economie, Yulia Svyrydenko, a annoncé ce lundi que la guerre en Ukraine a déjà coûté 564,9 milliards de dollars en termes de dommages des infrastructures et de perte de croissance économique notamment. Près de 8 000 kilomètres de routes et 10 millions de mètres carrés de logements ont ainsi été endommagés. La ministre de l’Economie estime également à 80 milliards de dollars les pertes d’entreprises et d’organisations et à 54 milliards les pertes d’investissements directs dans l’économie ukrainienne. «Chaque jour les chiffres changent et malheureusement ils augmentent», a ajouté Yulia Svyrydenko sur les réseaux sociaux.