En résumé :
- Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul ce mardi. Des discussions qui marquent déjà quelques avancées : l’armée russe a assuré en début d’après-midi qu’elle allait relâcher sa pression sur les villes de Kyiv et Tchernihiv.
- Des mercenaires russes du groupe Wagner seraient déployés dans l’est de l’Ukraine, où la Russie dit désormais concentrer ses efforts. Plus de 1 000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient se trouver sur le champ de bataille, selon les renseignements britanniques.
- Les autorités ukrainiennes s’inquiètent de l’aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol, où au moins 5 000 personnes auraient déjà péri. L’armée russe tente de s’en emparer depuis fin février, et environ 160 000 personnes y sont toujours coincées, selon son maire.
Washington évoque un «repositionnement» des forces russes près de Kyiv, mais «pas un vrai retrait». Les forces russes autour de Kiev ont entamé un «repositionnement» mais «pas un vrai retrait», a affirmé mardi le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby. «Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre» de troupes «commencer à se repositionner», a-t-il dit devant la presse. Mais «nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d’autres zones d’Ukraine» et «cela ne signifie pas que la menace contre Kyiv soit terminée», a-t-il prévenu. « Nous devons être lucides sur la réalité de ce qui se passe sur le terrain et personne ne devrait être dupe des annonces de la Russie », a affirmé de son côté Kate Bedingfield, une porte-parole de la Maison Blanche.
Biden attend de voir si la Russie «tient parole» sur une désescalade. Joe Biden a déclaré mardi que les Occidentaux attendaient de voir si la Russie «tenait parole» sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv, en Ukraine. «On verra s’ils tiennent parole», a dit le président américain à des journalistes, peu après s’être entretenu avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien. «Il semble y avoir un consensus sur le fait qu’il faut voir ce qu’ils ont à offrir».
Biden et les alliés européens d’accord pour «continuer d’accroître le coût payé par la Russie». Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d’un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l’Ukraine, a annoncé la Maison Blanche. «Les dirigeants ont affirmé leur détermination à continuer d’accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l’Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l’Ukraine pour qu’elle se défende», selon un communiqué publié après l’échange entre le président américain et ses homologues français, britannique, allemand et italien.
Une opération humanitaire à Marioupol pas possible «à ce stade» selon l’Elysée. Les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l’armée russe, ne «sont pas réunies à ce stade», a annoncé l’Elysée après un entretien entre les présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Le chef de l’Etat français a présenté cette opération d’évacuation - proposée par la France, la Turquie et la Grèce - à son homologue russe qui a dit «qu’il allait y réfléchir» avant de donner une réponse, a ajouté la présidence.
Les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol doivent «déposer les armes», affirme Poutine. Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place. « Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes », a indiqué Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.
Biden et quatre dirigeants européens mettent en garde contre tout «relâchement de la détermination occidentale».Les dirigeants britannique, américain, français, allemand et italien ont mis en garde mardi, lors d’une conversation téléphonique, contre tout «relâchement de la détermination occidentale» face à l’invasion russe de l’Ukraine, selon Downing Street. Boris Johnson, Joe Biden, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi «sont convenus qu’il ne pouvait y avoir aucun relâchement de la détermination occidentale tant que l’horreur infligée à l’Ukraine ne serait pas terminée», a indiqué un porte-parole du Premier ministre britannique dans un communiqué.
Roman Abramovitch, d’oligarque à négociateur secret. Propriétaire du Chelsea FC, le ténébreux milliardaire russe, victime d’un possible empoisonnement, était présent à Istanbul lors de l’ouverture des négociations entre l’Ukraine et la Russie. Son rôle reste encore flou dans cette opaque diplomatie parallèle. Un récit à lire ici.
Plus que «des paroles», Londres attend «des actes» de Moscou. Le gouvernement britannique a averti mardi la Russie qu’il la jugerait «sur ses actes, pas ses paroles» après l’annonce par Moscou d’une réduction «radicale» de ses activités militaires en direction de Kyiv et Tcherniguiv, dans le nord-est de l’Ukraine.
Le coup de fil entre Macron et Poutine toujours en cours. L’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine est «en cours», a annoncé mardi l’Elysée, au moment où Washington et Londres ont exprimé des doutes sur l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul. Le président français Emmanuel Macron avait auparavant déclaré qu’il voulait discuter avec son homologue russe «pour sécuriser l’opération humanitaire à Marioupol», précisant que l’objectif était de la lancer «dans les prochains jours», en reprochant à la Russie un «non-respect du droit humanitaire international».
Le club de Bath va envoyer neuf rugbymen en Pologne. Bon dernier du championnat anglais du rugby, le club de Bath a décidé de s’engager à sa manière pour aider les victimes ukrainiennes de la guerre. Mercredi, les habitants de la petite ville du sud-ouest de l’Angleterre seront invités à donner des sacs de couchage, des vêtements et des jouets pour les personnes ayant fui l’Ukraine. Trois fourgonnettes seront ainsi positionnées devant les locaux du club pour réceptionner le tout. Une fois la collecte terminée neuf joueurs de l’équipe, dont la star Tom Ellis transporteront l’ensemble des dons, eux-mêmes, en Pologne où transitent de nombreux réfugiés. Soit un aller-retour de plus de 3 000 kilomètres.
We are asking for donations to be delivered to those affected by the war in Ukraine 🇺🇦
— Bath Rugby (@BathRugby) March 28, 2022
Following the collection on Wednesday at the Rec, a group of Bath Rugby players will drive vans to a Red Cross Centre in Poland to distribute the goods to Ukrainian refugees in need.
La Russie n’a pas convaincu la Maison Blanche. Les Etats-Unis doutent encore du «réel sérieux» de la Russie dans les négociations avec l’Ukraine, a affirmé mardi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken après l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul. «Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie», a déclaré le chef de la diplomatie américaine en visite au Maroc, lors d’une conférence de presse. «Mais si l’Ukraine considère qu’il y en a [du mouvement], c’est bien et nous soutiendrons cela», a toutefois nuancé le diplomate américain.
L’Irlande expulse quatre diplomates russes. Après les Pays-Bas et la Belgique, l’Irlande a annoncé elle aussi mardi expulser quatre diplomates russes expliquant que leurs activités «ne correspondent pas aux standards internationaux du comportement diplomatique». L’ambassadeur russe à Dublin a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour se voir signifier ces expulsions, a précisé la diplomatie irlandaise dans un communiqué, précisant vouloir «garder ouverts les canaux diplomatiques» avec Moscou dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine.
Le ferry «Méditerranée» accueille ses premiers réfugiés. De bateau de croisière à hôtel flottant pour réfugiés ukrainiens. Le ferry de la compagnie Corsica linea reconverti en centre d’hébergement doit accueillir ses premiers réfugiés ce mardi. Selon le projet de la région Provence-Alpes-Cote-d’Azur et de la compagnie, le bateau qui durant des années reliait Marseille à Alger, «1 700 réfugiés pourraient ainsi être logés et nourris à bord du ferry», estiment le président de la Région Renaud Muselier et le DG de Corsica Linea Pierre-Antoine Villanova dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. Une capacité qui pourrait être portée à 3 000 réfugiés dès septembre 2022 avec l’ajout d’un second ferry ajoutent-ils.
[Tout chaud] Moments d’Histoire à #Marseille ce midi avec l’arrivée des réfugiés ukrainiens qui seront hébergés sur le ferry #Méditerranee de @CorsicaLinea
— Gomet' (@Gometmedia) March 29, 2022
Bienvenue à eux ! 🇫🇷🇺🇦 ▶️ https://t.co/OX240BtWqb pic.twitter.com/druevmsbuR
Les Pays-Bas expulsent 17 Russes accusés d’espionnage. Les Pays-Bas vont expulser 17 officiers de renseignement russes qui s’adonnaient «secrètement» à des activités d’espionnage, a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères néerlandais. La Haye a pris cette décision sur la base d’informations des services de renseignement néerlandais selon lesquelles les personnes concernées, «accréditées en tant que diplomates auprès des représentations russes aux Pays-Bas, sont secrètement actives en tant qu’officiers de renseignement», a déclaré le ministère dans un communiqué. Dans le même temps, la Belgique a décidé, elle, d’expulser 21 Russes accusés eux-aussi d’espionnage.
Le patriarche orthodoxe de Constantinople témoigne sa solidarité aux Ukrainiens. Bartholomée, le patriarche orthodoxe de Constantinople a rencontré mardi à Varsovie des réfugiés ukrainiens pour leur témoigner sa solidarité et dénoncer l’agression russe contre leur pays. Dans un discours à l’université catholique Stefan Wyszynski, il a qualifié «d’inimaginables» les destructions causées «par cette invasion horrible, dans la nation ukrainienne et dans le monde entier». «Si toute guerre mérite condamnation, une guerre entre orthodoxes est absolument inacceptable», a dit le dignitaire religieux de 82 ans venu dans une église orthodoxe à Varsovie pour prier pour la paix, avant de déplorer «la crise d’unité» traversée actuellement par les chrétiens orthodoxes.
Londres saisit un yacht russe en représailles à la guerre en Ukraine. Oh la belle prise ! Un yacht de luxe avec piscine et cave à vin appartenant à un ressortissant russe a été saisi à Londres dans le cadre des représailles à l’invasion russe en Ukraine, a annoncé mardi l’agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA). Une fois l’identité du propriétaire établie - un homme d’affaires russe dont le nom n’a pas été révélé -, l’information a été transmise au ministre des Transports Grant Shapps, qui a ordonné mardi la «première saisie d’un superyacht dans les eaux britanniques jamais réalisée», selon un communiqué de la NCA. Pas mécontent de la saisie, le ministre a publié sur Twitter une photo de lui posant devant le Phi, troisième plus grand yacht construit par les chantiers navals néerlandais Royal Huisman, avec 58 mètres de long, d’une valeur de 38 millions de livres sterling (45 millions d’euros).
🚨BREAKING: Russian superyacht detained.
— Rt Hon Grant Shapps MP (@grantshapps) March 29, 2022
I have worked closely with @NCA_UK & the @UKBorder’s Maritime investigation Bureau to intercept the £38m - Phi.
This Government will continue to take robust action against anyone benefiting from connections to Putin’s regime. pic.twitter.com/enp9M2tmBB
Nouvelles discussions entre Joe Biden et plusieurs dirigeants européens. Le président américain Joe Biden doit s’entretenir avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien ce mardi après-midi à propos de la guerre en Ukraine. Concrètement, cet échange vise à «discuter des derniers développements concernant l’invasion russe de l’Ukraine», a précisé un porte-parole de la Maison Blanche alors le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a qualifié les pourparlers du jour entre Russes et Ukrainiens de «discussions substantielles».
Pour Kyiv, les conditions sont réunies pour une rencontre Poutine-Zelensky. Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine sont désormais «suffisantes» après la nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens ce mardi en Turquie, affirme le négociateur en chef ukrainien. «Les résultats de la réunion d’aujourd’hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat», déclare David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kyiv.
Kiev acceptera la neutralité si elle obtient un «accord international» garantissant sa sécurité. Alors que la question de son éventuelle neutralité est au cœur des négociations en cours à Istanbul, l’Ukraine veut voir sa sécurité garantie par un «accord international», dont seraient signataires plusieurs pays garants. «Nous insistons pour qu’il s’agisse d’un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité, déclare ce mardi après-midi David Arakhamia, le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers. Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l’Otan et même de façon plus ferme», ajoute-t-il.
L’armée russe annonce relâcher la pression sur Kyiv et Tchernihiv. La Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kyiv et Tchernihiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens «substantiels» à Istanbul, ont indiqué mardi des négociateurs russes. «Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique […], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l’activité militaire en direction de Kyiv et Tchernihiv», a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a, lui, fait état de «discussions substantielles».