En résumé :
- Les Premiers ministres polonais, Mateusz Morawiecki, tchèque, Petr Fiala et slovène, Janez Jansa sont arrivés mardi soir à Kyiv (Kiev) pour rencontrer le président ukrainien et affirmer «le soutien sans équivoque» de l’Union européenne à l’Ukraine.
-Les frappes russes se multiplient sur la capitale, qui vit «un moment dangereux et difficile», a déclaré le maire de Kyiv.
- 2 000 véhicules ont pu sortir via un couloir humanitaire de Marioupol selon la municipalité. Mais jusqu’à 300 000 personnes seraient toujours terrées dans des caves, privées de tout.
-Dans une de ses déclarations les plus tranchées sur le sujet depuis le début du conflit, Volodymyr Zelensky a estimé qu’il «faut reconnaître» que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan.
-Une quatrième session de négociations se tient en distanciel, entre les Russes et les Ukrainiens, qui continuent à réclamer un cessez-le-feu. Le Kremlin a estimé prématuré tout «pronostic» sur les négociations avec Kyiv, après qu’un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d’ici mai.
-La chaîne de télévision américaine Fox News a confirmé que son caméraman irlandais Pierre Zakrzewski avait été tué par balles lundi. D’après un ancien membre du Parlement ukrainien, la journaliste ukrainienne Alexandra Kurshinova est aussi morte durant l’attaque.
Quatre frappes, quatre morts. Le double de la veille. La ville de Kyiv (Kiev) est-elle à l’aube d’une campagne de bombardements ? Le maire, Vitali Klitschko, a annoncé un nouveau couvre-feu total pour la journée et la nuit de ce mercredi. Seuls les déplacements pour se rendre aux abris antiaériens, en cas d’alerte, seront autorisés. Cette fois-ci, la nouvelle n’a causé ni panique ni anxiété. «Nous sommes déjà habitués aux alarmes»,avoue Oleg, 71 ans. Comme beaucoup d’habitants de Kyiv, le retraité est descendu se mettre à l’abri les trois premiers jours de la guerre, lorsque sonnaient les sirènes. Il ne prend plus cette peine. «On ne peut pas rester tout le temps là-dessous, il faut bien vivre.» Lire la suite du reportage de notre envoyé spécial à Kyiv. Suivez également notre nouveau direct consacré au 21e jour de l’invasion russe en Ukraine.
Négociations russo-ukrainiennes: des «contradictions profondes» persistent selon Kyiv. Des «contradictions profondes» persistent dans les pourparlers russo-ukrainiens, qui se poursuivront mercredi, mais un «compromis» est encore possible, a estimé mardi un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak. «C’est un processus de négociation compliqué et extrêmement laborieux. Mais, bien sûr, un compromis est possible», a-t-il dit sur Twitter.
We'll continue tomorrow. A very difficult and viscous negotiation process. There are fundamental contradictions. But there is certainly room for compromise. During the break, work in subgroups will be continued...
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) March 15, 2022
Face au bilan humain qui s’alourdit, Zelensky redemande une zone d’exclusion aérienne lors de son intervention devant les parlementaires canadiens. Evoquant les victimes civiles, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a invité mardi les parlementaires canadiens à réaliser la souffrance de son peuple et a enjoint le Canada à un soutien plus fort, redemandant une zone d’exclusion aérienne. «Je sais que vous soutenez l’Ukraine, mais j’aimerais que vous compreniez ce que nous vivons», a-t-il déclaré en direct par vidéo. «Les Russes ont déjà tué 97 enfants» en bombardant «des écoles, des hôpitaux, des habitations», a-t-il affirmé devant les députés canadiens qui l’ont acclamé debout pendant plusieurs minutes. «Nous ne demandons pas grand-chose. Nous demandons un soutien réel, qui nous aidera à l’emporter», a-t-il ajouté.
Le match Lille-Chelsea en sursis ? Ce serait une décision sans précédent à cette échelle dans le monde du football. Selon l’Equipe, la présence de Roman Abramovitch dans la «liste noire» des personnalités russes sanctionnées par l’Union européenne pourrait provoquer l’annulation du match Lille-Chelsea en Ligue des champions, prévue ce mercredi soir. «S’il n’y a pas d’exception inscrite dans les textes qui doivent être publiés au Journal officiel de l’UE concernant ces sanctions, je pense qu’il y a un risque réel pour la tenue du match à Lille et les joueurs qui participent à cette rencontre», explique au journal sportif un observateur avisé. Dans son article 2, le texte européen de mars 2014 traitant des sanctions contre la Russie explique que «sont gelés tous les fonds et ressources économiques appartenant aux personnes physiques, entités ou organismes qui leur sont associés» énumérés dans la liste des personnalités soumises aux sanctions. Le document précise qu’«aucun fonds ni ressources économiques ne sont mis, directement ou indirectement, à la disposition des personnes physiques […], des entités ou des organismes qui leur sont associés […], ni dégagés à leur profit». Lille, qui a perdu 2-0 au match aller, pourrait-il se qualifier sans même jouer la rencontre ?
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Kyiv vit «un moment dangereux» selon son maire. Les frappes russes se multiplient à Kyiv, la capitale, qui vit «un moment dangereux et difficile», a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, en décrétant un couvre-feu de mardi 20 heures (18 heures GMT) à jeudi 7 heures (5 heures GMT). Une frappe contre un immeuble d’habitation a causé la mort d’au moins quatre personnes, selon le maire de Kiev, encerclée par les forces russes et vidée d’au moins la moitié de ses 3,5 millions d’habitants. Dans cette région, l’aéroport de Dnipro a subi des «destructions massives» après deux bombardements russes, d’après les autorités régionales.
La quatrième session de négociations s’est tenue en distanciel, entre les Russes et les Ukrainiens, qui continuent à réclamer un cessez-le-feu. Le Kremlin a estimé prématuré tout «pronostic» sur les négociations avec Kyiv, après qu’un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d’ici mai. Le président Zelensky a estimé que les Russes avaient «déjà commencé à comprendre qu’ils ne parviendront à rien par la guerre».
Les Premiers ministres polonais tchèque et slovène ce soir à Kyiv pour rencontrer Zelensky. Les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène sont arrivés mardi soir à Kiev, pour affirmer «le soutien sans équivoque» de l’Union européenne à l’Ukraine, a annoncé le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki sur Facebook. Les trois chefs de gouvernement ont voyagé par train, en passant par Lviv, à l’ouest de l’Ukraine. Ils devaient rencontrer le président, Volodymyr Zelensky, dans la soirée. «Nous devons faire cesser le plus rapidement possible cette tragédie qui se déroule à l’Est. C’est pourquoi, avec le vice-Premier ministre (polonais) Jaroslaw Kaczynski, et les Premiers ministres (tchèque et slovène) Petr Fiala et Janez Jansa, nous sommes à Kiev», a écrit Mateusz Morawiecki. Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, qui a confirmé leur arrivée dans un message sur Twitter, a salué «le courage des vrais amis de l’Ukraine» et indiqué que leurs discussions porteraient sur «le soutien à l’Ukraine et le renforcement des sanctions contre l’agression russe». Ce sont les premiers chefs de gouvernement à se déplacer en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février.
It is here, in war-torn Kyiv, that history is being made. It is here, that freedom fights against the world of tyranny. It is here that the future of us all hangs in the balance. EU supports UA, which can count on the help of its friends - we brought this message to Kyiv today. pic.twitter.com/Us7k9xTq5f
— Mateusz Morawiecki (@MorawieckiM) March 15, 2022
L’UE prive la Russie de ses berlines de luxe, champagne et bijoux pour frapper les élites. L’Union européenne a interdit ce mardi l’exportation en Russie de ses berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles prisés par les élites qui soutiennent le président Vladimir Poutine. Une liste de produits et de biens de luxe approuvée par les Etats membres a été publiée au Journal officiel. Elle compte 14 pages et concerne les produits des secteurs des loisirs, du luxe et des technologies de l’UE.
Joe Biden participera au sommet de l’UE à Bruxelles le 24 mars. Le président américain, Joe Biden, doit participer au prochain sommet des dirigeants de l’Union européenne, à Bruxelles le 24 mars, a indiqué ce mardi un responsable européen sous couvert de l’anonymat. Ce Conseil européen, qui doit porter sur la réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, est prévu en présentiel les 24 et 25 mars.
Sommet extraordinaire de l’Otan le 24 mars. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé ce mardi avoir convoqué un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de l’Alliance le 24 mars à Bruxelles, où se tiendra aussi une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE en présence de Joe Biden. Le sommet de l’Otan portera «sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notre ferme soutien à l’Ukraine et le renforcement de la dissuasion et de la défense de l’Otan face à une nouvelle réalité pour notre sécurité», a déclaré Stoltenberg dans un communiqué. Ce mardi le président ukrainien Volodymir Zelinsky a estimé qu’il «faut reconnaître» que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan.
La Russie engage la procédure de «sortie du Conseil de l’Europe». La Russie a décidé ce mardi d’engager la procédure de «sortie du Conseil de l’Europe», accusant l’Otan et l’UE d’en avoir fait un instrument au service de «leur expansion militaro-politique et économique à l’Est». «La notification du retrait de la Fédération de Russie de l’Organisation» a été remise mardi à sa secrétaire générale Marija Pejcinovic Buric, a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
La vente d’équipements militaires à la Russie jusqu’en 2020 «conforme» au droit, selon Macron. Emmanuel Macron a justifié mardi la poursuite de la livraison d’équipements militaires à la Russie entre 2015 et 2020, donc après les sanctions européennes ayant suivi l’annexion de la Crimée, en conformité avec «le droit international». Ces justifications interviennent après que Disclose a affirmé lundi que la France avait délivré au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. «Le président Hollande a pris des décisions, y compris des décisions très fortes et structurantes à l’époque […] L’ensemble des contrats qui étaient couverts par les engagements de la France et qui n’étaient pas conformes à ce moment-là à ce qui a été décidé en 2014 ont été interrompus», a-t-il souligné, évoquant la simple poursuite de «fins de contrats dans des montants très réduits». Et d’insister : «La France a pris les décisions qu’elle devait prendre en 2014 et je les défends ici, même si ce n’est pas moi qui les ai prises, nous nous y sommes scrupuleusement tenus et c’est qu’il convenait de faire.» Parmi les matériels livrés figurent des caméras thermiques pour équiper les blindés, selon Disclose qui ajoute que ces matériaux peuvent être utilisés par l’armée russe en Ukraine.
La protestataire de la télé russe condamnée à une amende et libérée. Marina Ovsiannikova, employée d’une chaîne télé russe qui a fait irruption lundi pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l’invasion en Ukraine, a écopé d’une amende et a été libérée, a indiqué ce mardi un tribunal moscovite. La prévenue risquait dix jours de détention pour avoir participé à une manifestation illégale. Bémol, elle se retrouve libre concernant le délit de «manifestation non autorisée», mais il est possible qu’elle soit poursuivie pour avoir utilisé le mot «guerre», et risque donc toujours quinze ans de prison, selon le funeste article de loi sur la «propagation de fausses informations sur l’utilisations des forces armées russes», adopté au début de la guerre et passible.
Une journaliste ukrainienne également tuée. Alexandra Kurchinova, une journaliste ukrainienne, a également été tuée ce lundi selon des sources ukrainiennes, dans la même attaque qui a entraîné la mort d’un cameraman de Fox News, Pierre Zakrzewski. Selon la chaîne d’information américaine, ces deux journalistes ont été victimes de tirs russes à Horenka, au nord-ouest de Kyiv.
Un journaliste de Fox News tué en Ukraine. Pierre Zakrzewski, un cameraman irlandais qui travaillait pour Fox News, a été tué lundi en Ukraine pendant son travail, a annoncé ce mardi la chaîne d’informations. Il est mort après avoir été touché par des tirs russes à Horenka, au nord-ouest de Kyiv, alors qu’il était en voiture avec le correspondant de Fox News Benjamin Hall. Ce dernier est toujours hospitalisé à Kyiv.
La protestataire de la télé russe encourt dix jours de prison. Elle est devenue en quelques heures un des visages de la lutte contre la guerre en Russie. Marina Ovsiannikova, employée d’une chaîne télé russe qui a fait irruption, lundi, pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l’offensive en Ukraine, est déjà en train d’être jugée a indiqué ce mardi un tribunal moscovite. La prévenue risque dix jours de détention pour avoir participé à une manifestation illégale. Ce qui signifie qu’elle n’a pas – pour l’heure – été inculpée du crime de publication «d’informations mensongères» sur l’armée russe, passible d’une peine de 15 ans de prison.
And here she is in court! Marina Ovsyannikova! https://t.co/6OHalWLRYZ pic.twitter.com/B5R5W1DtRV
— Kevin Rothrock (@KevinRothrock) March 15, 2022
«Il faut reconnaître» que l’Ukraine ne pourra pas intégrer l’Otan, affirme Zelensky. «Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer», a déclaré ce mardi le président ukrainien, à propos de l’Otan, l’alliance politico-militaire qui ressemble des pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Et d’insister : «C’est la vérité et il faut le reconnaître». Volodymyr Zelensky participait à une réunion organisée en visio-conférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition menée par la Grande-Bretagne.
Moscou demande un vote mercredi du Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution «humanitaire». La Russie propose à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU de voter mercredi sur une résolution «humanitaire» liée à «l’opération militaire spéciale» russe en Ukraine, ont annoncé mardi des diplomates russes. Lors d’une rencontre avec la presse, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia, a regretté que la France et le Mexique aient renoncé à soumettre au vote leur projet de résolution sur l’aide humanitaire après quinze jours de discussions, en préférant demander un vote directement à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Emmanuel Macron propose une «protection consulaire» à la journaliste russe Marina Ovsiannikova. Au lendemain de l’arrestation de la journaliste de Pervy Kanal, qui a défié la censure du Kremlin en direct à la télévision russe, Emmanuel Macron réclame à Moscou «toute la clarté» sur sa situation. «Nous allons lancer des démarches visant à offrir une protection, soit à l’ambassade, soit asilaire, à votre confrère», a dit le président français devant la presse, ajoutant qu’il aurait «l’occasion lors de (son) prochain entretien avec le président Poutine de proposer cette solution de manière directe».
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Un Russe enchaîné au McDo. Alors que McDonald’s a annoncé, le 8 mars dernier, la fermeture temporaire de ses 847 restaurants sur le territoire russe, Business Insider rapporte qu’un Russe s’est enchaîné dimanche au McDo de la place Pouchkine, à Moscou. Luka Safronov-Zatravkin, pianiste de profession, aurait déclaré que la décision du géant américain de la fast-food était «un acte d’hostilité envers moi et mes concitoyens». Dans le même temps, des produits McDo ont été mis en vente sur Internet à des prix délirants, a remarqué le site américain : un Big Mac vendu l’équivalent de 32 euros (alors que son prix normal est de 90 centimes) ; un verre McDo vendu plus de 67 euros ; un sac en papier floqué du logo du fast-food mis aux enchères pour environ 400 euros (il n’est pas clair si à ce tarif, le sac est vide ou rempli de burgers, nuggets et autres frites)…
A man in Russia today, pianist Nikas Safronov, chains himself to a McDonald’s and screams, “They don’t have the right to close down!” before he’s carted off by the police. Someone in the crowd yells back, “In six weeks, they’ll reopen under another name!” pic.twitter.com/FhAwronpiS
— Kevin Rothrock (@KevinRothrock) March 13, 2022