En résumé :
- Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a rencontré ce matin à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il a assuré qu’il cherchait à trouver des moyens de trouver une «solution pacifique» le plus rapidement possible.
- La présidente de la Moldavie lance mardi un appel au «calme» et annonce des mesures pour renforcer la sécurité de la Transnistrie après une série d’explosions dans cette région séparatiste prorusse.
- Les Etats-Unis et leurs alliés se réuniront tous les mois pour examiner comment renforcer les capacités militaires de l’Ukraine face à la Russie, a annoncé mardi le ministre américain de la Défense Lloyd Austin.
Gazprom arrête les livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie. Le gazier polonais PGNiG l’a d’abord indiqué mardi soir dans un communiqué, précisant que la Pologne était préparée à obtenir le gaz manquant d’autres sources. Avant que le gouvernement bulgare - fortement dépendant du gaz russe - confirme lui aussi, quelques heures plus tard, la même nouvelle.
Occupation de Tchernobyl : Zelensky accuse Moscou d’avoir mis le monde «au bord de la catastrophe». «Le monde était à nouveau au bord de la catastrophe, car pour l’armée russe, la zone et la centrale de Tchernobyl étaient comme un territoire normal pour la conduite des opérations militaires», a fustigé le président ukrainien lors d’une conférence de presse commune à Kyiv avec le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
La France soutient la Moldavie face «aux risques de déstabilisation». Mardi, Jean-Yves Le Drian a réagi à la série d’explosions dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, voisine de l’Ukraine en guerre. «Le ministre a fait part à son homologue moldave de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ces deux derniers jours en Transnistrie. Il a réitéré dans ce contexte le plein soutien de la France à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie face aux risques de déstabilisation dont elle peut être l’objet. Notre appui à la Moldavie, particulièrement exposée aux conséquences de la guerre en Ukraine, se poursuivra de manière déterminée», selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français.
Poutine dit à Guterres espérer toujours un «résultat positif» dans les négociations. L’autocrate a notamment affirmé lors de sa rencontre avec le chef des Nations Unies que les négociations entre Moscou et Kyiv à Istanbul, en mars, avaient permis une «sérieuse avancée car nos collègues ukrainiens n’avaient pas lié les exigences de sécurité, de la sécurité internationale de l’Ukraine, à une certaine compréhension des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine».
La Russie met en garde la Grande-Bretagne d’une «réponse proportionnelle» immédiate si elle «incite» encore l’Ukraine à attaquer. Le ministère russe de la Défense cite des déclarations du ministre britannique des Forces armées, James Heappey. S’exprimant plus tôt dans la journée, James Heappey a déclaré que ce n’était «pas nécessairement un problème» si l’Ukraine utilisait des armes données par la Grande-Bretagne, rapporte Reuters.
Poutine n’est pas «sérieux» dans ses intentions de négocier avec l’Ukraine, selon Blinken. Mardi, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a estimé ne pas avoir vu «de signe jusqu’ici que le président Poutine est sérieux à propos de négociations significatives.» Les Etats-Unis soutiendront les autorités ukrainiennes dans leurs efforts diplomatiques pour négocier un accord de paix, a ajouté le chef de la diplomatie américaine, expliquant que «notre objectif est de nous assurer qu’elles ont la capacité de repousser l’agression russe et, en effet, de renforcer leur position à une éventuelle table de négociation».
Le Mondial 2023 masculin de hockey retiré à la Russie. «En se souciant de la sécurité et du bien-être de tous les joueurs, officiels, médias et supporters, l’IIHF (la Fédération internationale de hockey sur glace) a décidé de retirer l’organisation du Mondial-2023 à la Russie», explique mardi l’instance basée à Zurich, en Suisse. Pour la même raison, la fédération internationale avait retiré à la Russie début avril l’organisation du Mondial 2023 juniors, qui devait se jouer à Omsk et Novosibirsk. «Bien entendu, cette décision n’est pas juste, même s’il y avait un espoir que la direction de l’IIHF soit plus mature et commence à réfléchir dans l’intérêt du sport. Il est vraiment dommage que le nouveau président de l’organisation, Luc Tardif, commence par tuer le hockey, regrette Valeri Kamensky, membre du comité de direction de la Fédération russe de hockey, auprès de l’agence de presse Ria Novosti. Nous n’avons pas le droit de nous rendre et nous ne prévoyons pas de le faire.»
L’ONU adopte une obligation de justifier tout veto. L’Assemblée générale des Nations unies vient d’adopter mardi par consensus une résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto. Une réforme rare saluée par des applaudissements et qui a été relancée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ciblant directement les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du veto, la mesure initiée par le Liechtenstein a vocation à leur «faire payer un prix politique plus élevé» lorsqu’ils y auront recours, résume un ambassadeur d’un pays n’en disposant pas et demandant à garder l’anonymat. Poussera-t-elle les cinq membres permanents à moins utiliser le veto prévu par la Charte des Nations unies ? Ou aura-t-elle un effet incitatif à en provoquer sciemment davantage contre des textes d’emblée inacceptables ? L’avenir le dira. Certains pays pourraient pousser les Etats-Unis à utiliser leur veto sur des textes liés à Israël. De l’autre côté, Washington pourrait mettre au vote au Conseil de sécurité un projet de résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, en discussions depuis plusieurs semaines maintenant, en sachant pertinemment que Moscou et Pékin y mettraient leur veto.
Washington et ses alliés se rencontreront tous les mois pour aider militairement l’Ukraine. Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin l’a annoncé mardi, après une rencontre avec une quarantaine de pays en Allemagne, ajoutant que le groupe en question souhaite ainsi coordonner l’action des «nations de bonne volonté pour intensifier nos efforts, coordonner notre assistance, et se concentrer sur la victoire du combat d’aujourd’hui et des combats à venir».
Kyiv démolit un monument historique dédié à l’amitié ukraino-russe. La mairie de Kyiv a commencé mardi la démolition d’un monument historique d’époque soviétique. Les journalistes de l’AFP ont vu s’effondrer la tête de l’une des deux figures d’une statue représentant un travailleur russe et un travailleur ukrainien tenant ensemble dans les mains un symbole soviétique avec l’inscription «amitié entre les peuples», qu’une grue tentait de démonter en plein centre de Kyiv. «Huit mètres de métal de la soi-disant «amitié des deux peuples» démantelé. Et ce qui est symbolique […] la tête de l’ouvrier russe est tombée», déclare sur Telegram le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko. Un autre monument de cet ensemble installé à l’époque soviétique en 1982 pour commémorer la «réunification de la Russie et de l’Ukraine» sera démonté à une date ultérieure, tandis que le troisième, une arche, sera rebaptisé et éclairé aux couleurs ukrainiennes. Selon Klitschko, 60 autres monuments, bas-reliefs et signes associés à l’URSS et à la Russie seront démantelés prochainement. Plus de 460 rues seront également rebaptisées.
Le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe «dans la normale». Fausse alerte : le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine est «dans la normale», et non «anormal» comme avait cru le comprendre un confrère de l’AFP quelques heures plus tôt. Une information que Libé a temporairement relayé. «Le niveau de radioactivité se situe, je dirais, dans la normale», a donc bel et bien déclaré Rafael Grossi à des journalistes sur le site, qui avait été occupé par l’armée russe entre le 24 février et fin mars.
#Tchernobyl l'AIEA que je viens d'avoir par téléphone dément la dépêche #afp faisant état de la déclaration de son directeur concernant un niveau "anormal" de radiations. Dans mon interview j'entends au contraire "normal". J'étais sur place @afpfr #ukraine @iaeaorg
— Matthieu Boisseau (@MattBoisseau) April 26, 2022
Les «arrestations» loufoques du Kremlin. Plus c’est gros, plus c’est censé passer. Les services de sécurité russes ont publié lundi après-midi une vidéo de la supposée arrestation de six militants néonazis téléguidés par l’Ukraine, à Moscou. Les agents l’affirment : ce groupe de citoyens russes était «contrôlé par le SBU», les services de renseignements ukrainiens. Avec deux missions : assassiner plusieurs propagandistes phares du régime du Kremlin et brûler des centres de recrutement de l’armée russe. Problème : cette vidéo est pleine de détails croustillants laissant penser que l’ensemble n’est qu’une opération de communication, assez mal ficelée, anti-ukrainienne. De notre correspondant à Moscou, Paul Gogo.
La présidente de la Moldavie lance un appel au «calme». Alors qu’une série d’explosions se sont produites lundi et mardi en Transnistrie, Maïa Sandu annonce des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l’Ukraine. «Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité», déclare la présidente Maïa Sandu après une réunion du Conseil suprême de la Sécurité. La présidente pro-européenne moldave a en outre annoncé un renforcement des patrouilles aux frontières et des contrôles dans les transports, notamment le long du fleuve Dniestr qui sépare la Moldavie du territoire séparatiste de Transnistrie. Elle appelle également à augmenter le niveau de préparation des organes chargés de l’ordre public. «La Moldavie condamne fermement toute tentative de déstabilisation de la situation», ajoute Maïa Sandu.
Les organisateurs de Wimbledon n’avaient d’autre «option» que de bannir Russes et Bélarusses. Pour participer au tournoi (27 juin-10 juillet) prévu en juin prochain, les joueurs russes et bélarusses auraient dû remplir «une déclaration écrite (contre l’invasion en Ukraine), une situation qui aurait pu faire courir un risque aux joueurs et à leur famille», a justifié le président du All England Club (où a lieu le tournoi du Grand Chelem londonien), Ian Hewitt, précisant qu’il s’agissait d’une condition posée par le gouvernement britannique. Dans ces conditions, «nous croyons que nous avons pris la décision la plus responsable possible et qu’il n’y avait aucune (autre) option», a-t-il indiqué, une semaine après l’annonce de cette exclusion en raison du conflit.
Kyiv accuse Moscou de chercher à «déstabiliser» la Transnistrie. Après une série d’explosions qui fait craindre un débordement de la guerre sur cette région séparatiste moldave prorusse, frontalière de l’Ukraine, le gouvernement ukrainien, par l’intermédiaire de son conseiller de la présidence Mikhaïlo Podoliak, accuse la Russie de vouloir «déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s’attendre à recevoir des «invités»», déclare-t-il sur Twitter, faisant référence aux soldats russes qui ont envahi l’Ukraine depuis le 24 février.
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Les prix des produits de base resteront élevés jusqu’à fin 2024, selon la Banque mondiale. «La guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde», note l’institution qui a publié mardi un rapport. Ses auteurs estiment notamment que «les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024». Ils soulignent que la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. «Ce choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais», estime Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions, ajoutant que cela fait planer le «spectre de la stagflation (une croissance au plus bas conjuguée à une inflation conséquente)».
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Poutine et Erdogan ont discuté «situation humanitaire». Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté mardi de la situation «humanitaire» en Ukraine, lors d’un entretien téléphonique, a indiqué le Kremlin. Les deux dirigeants ont «évoqué en détail la situation en Ukraine dans le contexte de l’opération militaire spéciale pour défendre le Donbass et les efforts entrepris en permanence par la partie russe pour assurer la sécurité des civils, y compris l’organisation de couloirs humanitaires», a dit la présidence russe dans un communiqué.
Au moins neuf morts dans des bombardements en Ukraine. Au moins neuf civils ont péri mardi dans des bombardements de l’armée russe dans l’Est et le Sud de l’Ukraine, selon des bilans diffusés ce mardi par les autorités locales. Trois civils ont perdu la vie sous les décombres d’un immeuble frappé par un bombardement dans la ville de Popasna, a annoncé le gouverneur de la région de Lougansk (Est), Serhiy Gaidaï. «Ils s’abritaient des missiles russes dans une cave et l’immeuble a été touché», a-t-il précisé. Dans un bombardement à Kharkiv (Est), deuxième plus grande ville d’Ukraine, trois personnes ont été tuées et sept blessées, dont deux grièvement, a annoncé le gouverneur régional Oleg Synegoubov. «Nous appelons les habitants à être très prudents, et si possible à ne pas quitter les abris», a-t-il exhorté. Au moins deux civils ont été tués et six blessés mardi dans la région de Donetsk, a par ailleurs annoncé sur Telegram son gouverneur Pavlo Kyrylenko. Les autorités dénoncent une journée particulièrement violente dans l’est du pays.
Pour Lavrov, «les négociations se poursuivent». Aux côtés d’Antonio Guterres, le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la Russie était prête à «coopérer» avec l’ONU pour aider les civils en Ukraine. Il en a profité pour revenir sur les relations entre l’ONU et la Russie. «Cette situation se détériore petit à petit. Et il y a eu un contexte décisif : quand nos collègues américains et leurs alliés ont pris la voie d’un élargissement sans limite et du renforcement du monde unipolaire. Notre vision est que tout cela a été fait pour contenir la Fédération de Russie». Il a une nouvelle fois rappelé les raisons de «l’opération spéciale militaire» en Ukraine motivée par «la protection des populations civiles», avant d’ajouter : «nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances des populations civiles».
"Nous allons continuer notre coopération" avec l'"#ONU.
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) April 26, 2022
🔴 Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï #Lavrov a pris la parole lors d'une conférence, ce mardi, de presse, après des discussions avec le secrétaire général des Nations unies Antonio #Guterres pic.twitter.com/Eu3Zj9udff
Guterres et Lavrov tiennent une conférence de presse commune. La réunion entre les deux hommes s’est achevée et désormais, place à la conférence de presse. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré qu’il se rendait à Moscou en tant que «messager de la paix» et que son objectif était «strictement lié au fait de sauver des vies et de réduire la souffrance». Il a déclaré avoir eu une discussion «très franche» avec Sergueï Lavrov, et qu’il était «clair qu’il existe deux positions différentes sur ce qui se passe en Ukraine». Selon la Fédération de Russie, ce qui se passe est une opération militaire spéciale avec les objectifs qui ont été annoncés. Or, selon l’ONU, conformément aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue une violation de son intégrité territoriale et va à l’encontre de la charte des Nations unies. L’ONU a une nouvelle fois demandé l’instauration de «couloirs humanitaires». A Marioupol, l’ONU a reconnu faire face à «une crise». «Des milliers de civils ont désespérément besoin d’une aide humanitaire pour sauver leur vie, et beaucoup d’entre eux doivent être évacués, a souligné Guterres. Les Nations Unies sont prêtes à mobiliser pleinement leurs ressources humaines et logistiques pour aider à sauver des vies à Marioupol».