En résumé :
- Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se rend jeudi dans la banlieue de Kyiv, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d’exactions imputées à l’armée russe par les Ukrainiens.
- L’Union européenne a accusé mercredi la Russie de «chantage» après qu’elle eut cessé la fourniture de gaz à la Pologne et à la Bulgarie.
- La Grande-Bretagne a appelé mercredi les alliés de l’Ukraine à augmenter leur aide militaire à l’Ukraine.
Antonio Guterres «est en sécurité» mais «choqué» après les frappes à Kyiv. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, en visite à Kiev, «est en sécurité» mais «choqué» après que la capitale ukrainienne a été touchée par des frappes russes un peu plus tôt dans la soirée, a déclaré jeudi un porte-parole de l’organisation. «Nous sommes en sécurité», a écrit Saviano Abreu à des journalistes, précisant ensuite à l’AFP sur WhatsApp que «c’est une zone de guerre mais c’est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions».
La Russie «devra payer pour la reconstruction», selon la Slovaquie. Après la fin de la guerre en Ukraine, «l’agresseur devra payer pour la reconstruction» de ce pays, a affirmé jeudi à l’ONU la vice-Première ministre de la Slovaquie, Veronika Remisova. «L’agresseur, a-t-elle poursuivi, a détruit des villes, des nations, des vies, et qu’il devra payer pour les dégâts causés.» «Nous aidons l’Ukraine non seulement avec des armes pour qu’elle puisse se défendre, mais aussi avec une aide humanitaire et avec de l’argent. Nous le faisons en tant que Slovaquie, nous le faisons en tant qu’Union européenne», a-t-elle précisé. «Et nous le ferons quand la guerre s’arrêtera.»
«Ils ont besoin d’une issue de secours pour éviter l’apocalypse», déclare Antonio Guterres depuis Kyiv. Le secrétaire général de l’ONU s’est exprimé aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse ce jeudi soir à l’issue d’une visite en Ukraine. «Marioupol est une crise dans la crise. Des milliers de civils ont besoin d’une aide vitale. Beaucoup sont âgés, ont besoin de soins médicaux ou ont une mobilité réduite», s’est inquiété Guterres. Selon Reuters, il a affirmé que des discussions intenses se poursuivaient pour permettre l’évacuation d’une usine sidérurgique de Marioupol où des combattants et des civils sont retranchés. Mardi, Guterres a déjà eu un entretien avec le président russe Vladimir Poutine, à Moscou, au cours duquel ce dernier a accepté «en principe» la participation de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge à l’évacuation de l’usine Azovstal.
«Poutine n’a pas peur de la guerre», selon François Hollande. L’ancien président de la République a accordé un entretien à la chaîne américaine CNN. L’occasion d’aborder la guerre en Ukraine. «Il [Poutine] croit que la guerre est un bon moyen d’influencer le monde et de prendre un avantage territorial. Les dirigeants occidentaux ne doivent donc pas eux-mêmes avoir peur de la guerre», a déclaré l’ancien chef d’Etat. Pour François Hollande, «toute forme de dialogue ou de négociation» avec le président russe est pour le moment «hors de question». Celui qui était à l’Elysée lors de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, assure que «Poutine ne comprend que la force». L’ex-président socialiste a profité de ce passage sur CNN pour adresser un tacle à son ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Ce dernier est «intelligent [...] et capable d’initiatives audacieuses», dit Hollande. Avant d’envoyer une pique : «Mais il n’a pas réussi à construire une force politique derrière lui, ce qui signifie que la situation [en France] est beaucoup plus fragile que vous ne le pensez».
“Putin isn’t frightened of war,” former French President @fhollande tells me. “He believes that war is a good way of influencing the world and to take territorial advantage. So Western leaders mustn’t be frightened of war themselves.” pic.twitter.com/LeSBBX2k86
— Christiane Amanpour (@amanpour) April 28, 2022
La villa de l’ex-gendre de Poutine placée par Bercy sur la liste des biens immobiliers «gelés». Située à Biarritz, la villa Alta Mira figure désormais sur la liste des biens immobiliers appartenant aux plus de 500 personnes et entités sous le coup des sanctions prises par l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et faisant l’objet d’un gel pour empêcher leur vente. Son propriétaire, Kirill Chamalov, est présenté par les médias internationaux comme l’ancien gendre du président russe après son mariage avec Katerina Tikhonova, cadette de Vladimir Poutine. Mi-mars trois hommes qui s’étaient introduits par effraction dans cette villa et y avaient déployé le drapeau ukrainien. Fin février, l’extérieur de la Villa Suzanna, bâtie face à l’océan à Anglet près de Biarritz, avait également été dégradée. Elle appartient à une société civile immobilière aux noms de l’ex-épouse du président russe Lioudmila et de son mari l’homme d’affaires russe Arthur Ocheretny.
La capitale ukrainienne ciblée par des frappes russes. En pleine visite du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à Kyiv, un immeuble a été touché par des frappes russes. Une première depuis la mi-avril. Des journalistes de l’AFP ont vu l’étage d’un bâtiment en feu, des fenêtres brisées et une forte présence policière ainsi que des secouristes. Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a confirmé sur Telegram «deux frappes» sur l’un des quartiers de la capitale. «C’est la preuve que nous avons besoin d’une victoire rapide sur la Russie et que tout le monde civilisé doit s’unir autour de l’Ukraine. Nous devons agir rapidement. Plus d’armes, plus d’efforts humanitaires, plus d’aide», a déclaré de son côté le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak. Antonio Guterres s’était entretenu mardi avec le président russe Vladimir Poutine, à Moscou. «L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies», a-t-il dénoncé jeudi, à Kyiv, aux côtés de Volodymyr Zelensky.
#Breaking: We’ve heard 2 powerful explosions just now in Kyiv
— Ashleigh Stewart (@Ash_Stewart_) April 28, 2022
UN General Secretary António Guterres and Prime Minister of Bulgaria Kiril Petkov both here today
pic.twitter.com/DLWPAUHokh
Le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, ce jeudi, lors d’une visite près de Kyiv, la capitale ukrainienne.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a «échoué à empêcher et mettre fin» à la guerre en Ukraine. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a estimé lors d’une conférence de presse à Kyiv que «le Conseil de sécurité [de l’ONU] a échoué à faire ce qui était en son pouvoir pour empêcher et mettre fin» à la guerre en Ukraine. Aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, il a ajouté que c’était une «source d’une grande déception, [de] frustration et [de] colère».
L’OSCE officialise la fin de sa mission d’observation en Ukraine. Après huit ans de mandat, l’organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) «va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre» l’arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne. «La position de la Russie ne nous a pas laissé d’autre choix», a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau. Toutes les décisions de l’OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d’un mois, la prolongation du mandat de cette mission. Ce processus avait été mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l’application du cessez-le-feu entre l’Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l’est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk.
L’usine Azovstal à Marioupol intensément bombardée, selon les autorités de la ville. Selon un responsable local cité par le Guardian, les forces russes ont effectué des frappes violentes sur l’usine sidérurgique Azovstal, située dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol. Des centaines de combattants et de civils seraient encore pris au piège dans cette vaste usine. «La nuit dernière [de mercredi à jeudi], l’usine a été frappée par la plus forte attaque jusqu’à présent», a déclaré à CNN Mykhailo Vershynin, le chef de la patrouille de police de Marioupol. «Les bombardements ont été infligés à l’endroit où se trouvent les blessés graves, à l’hôpital, a-t-il ajouté. Les gens sont enterrés sous les décombres. […] Il y a des morts et des blessés. C’est-à-dire que les blessés sont à nouveau blessés.»
Un Britannique tué en Ukraine. Un Britannique a été tué et un autre est porté disparu en Ukraine, a déclaré ce jeudi le ministère britannique des Affaires étrangères. Aucune autre information n’a été apportée. Selon Sky News, ces deux hommes auraient combattu l’armée russe en tant que volontaires au sein de l’armée ukrainienne. Cette information n’a pas été confirmée par les autorités britanniques. Peu de temps après l’invasion de son pays par la Russie le 24 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé à la formation d’une «légion internationale» de volontaires étrangers pour l’aider à défendre l’Ukraine. Londres avait alors formellement déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Ukraine pour combattre.
«Plus de 8 000 cas» de crimes de guerre présumés. Les enquêteurs ukrainiens ont identifié «plus de 8 000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l’invasion russe, affirme ce jeudi la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova. «Il s’agit en fait de 8 600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4 000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre», a-t-elle précisé. Ces crimes présumés comprennent «le meurtre de civils, le bombardement d’infrastructures civiles, les tortures» et les «crimes sexuels» signalés dans le «territoire occupé de l’Ukraine», selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur «l’utilisation d’armes interdites».
Menacer d’un recours à l’arme nucléaire est «irresponsable», estime Joe Biden. Lors d’une allocution à la Maison Blanche, le président américain a souligné que les Etats-Unis «n’attaquent pas» la Russie, mais qu’ils «aident l’Ukraine». La superpuissance a ainsi déjà livré 10 armes anti-char à l’Ukraine, pour chaque blindé russe. Joe Biden assure que les Etats-Unis ne peuvent pas «rester à l’écart» du conflit, malgré le coût de leur aide militaire à Kyiv face aux «atrocités et à l’agression» de la Russie. Par ailleurs, le président a également déclaré que Washington ne laissera pas Moscou «intimider» l’Europe en coupant les livraisons de gaz.
L’Ukraine, un «abattoir au cœur de l’Europe», selon Amal Clooney. L’Ukraine est un «abattoir au cœur de l’Europe», a déclaré l’avocate des droits de l’homme Amal Clooney à l’ONU alors qu’elle poussait l’organisation à mieux rendre justice pour les crimes de guerre.
Amal Clooney pushes for #Ukraine war crimes justice | #UniteWithUkraine @UWCongress pic.twitter.com/W1VKuSyZ8L
— Unite With Ukraine 🇺🇦 (@UniteWithUKR) April 28, 2022
La Russie utiliserait des dauphins entraînés pour protéger la base navale de la mer Noire. La Russie a déployé des dauphins entraînés à l’entrée d’une base navale clé du Kremlin en mer Noire, selon des images satellites fournies au Washington Post. Les images de Maxar Technologies montrent deux enclos à dauphins situés dans le port de Sébastopol en Crimée annexée. Les enclos auraient été placés dans la région en février selon un expert, qui explique que les forces du Kremlin pourraient utiliser les dauphins pour se défendre contre les plongeurs ukrainiens qui tentent de saboter les navires de guerre russes. Les dauphins possèdent naturellement un sonar sophistiqué et peuvent facilement trouver des mines et d’autres objets potentiellement dangereux au fond de l’océan.
António Guterres continue son déplacement en Ukraine. Après s’être rendu à Moscou, le secrétaire général des Nations unies visite l’Ukraine en guerre. «Plus vite cette guerre prendra fin, mieux ce sera pour le bien de l’Ukraine, de la Russie et du monde entier», a-t-il déclaré sur Twitter.
War is evil. pic.twitter.com/LUKYqLTnyB
— António Guterres (@antonioguterres) April 28, 2022
Le président Joe Biden veut débloquer 33 milliards de dollars. Le président américain va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire à Kyiv, indique ce jeudi un haut responsable américain. Cette énorme «assistance militaire et sécuritaire» équivaut à «des armes et des munitions allant au peuple ukrainien». De plus, 8,5 milliards de dollars devront soutenir économiquement Kyiv et 3 milliards de dollars seront mobilisés pour de l’aide humanitaire. Enfin, des fonds permettront d’augmenter la production américaine de cultures vivrières et de minéraux stratégiques afin de compenser l’impact de la guerre sur l’approvisionnement mondial.
L’aciérie de Marioupol subit «les frappes aériennes les plus lourdes à ce jour». Le chef de la police de patrouille de Marioupol Mykhailo Vershynin affirme que le dernier bastion des forces ukrainiennes à Marioupol – le complexe sidérurgique d’Azovstal – a été bombardé massivement. «Il y a des décombres, il y a des gens sous les décombres. Il y a des morts et des blessés». Pourtant, le président russe Vladimir Poutine déclarait il y a une semaine qu’il n’était pas nécessaire de prendre d’assaut l’aciérie d’Azovstal. Le président russe affirmait que la zone industrielle devait être bouclée et que ceux qui restaient dans l’usine devaient se voir proposer de se rendre en échange de leur vie et d’un «traitement digne». Les défenseurs d’Azovstal ont refusé à plusieurs reprises de rendre leurs armes. Il y aurait encore plusieurs centaines de soldats et des centaines de civils à l’intérieur.
TotalEnergies n’a «jamais dit» qu’il resterait en Russie, affirme son patron. «Nous n’avons jamais dit que nous resterions en Russie. Nous n’avons simplement pas dit que nous en partirions, c’est un peu différent», affirme sans ciller le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné ce jeudi. Il a également indiqué que sa société serait capable de trouver des substituts au gaz naturel liquéfié (GNL) venu de Sibérie si Total devait quitter la région. Désormais, «notre activité en Russie tourne essentiellement autour du GNL venu de Yamal LNG. Le volume sur ce contrat est énorme, il représente beaucoup d’argent et nous devons l’honorer tant que les sanctions nous permettent de le faire. Le groupe annonçait mercredi qu’il dépréciait ses actifs dans Arctic LNG 2, renonçant à ce projet gazier en construction en raison du durcissement des sanctions de l’UE contre Moscou.
Les députés allemands demandent plus d’armes lourdes pour l’Ukraine. Ce jeudi, les députés allemands ont voté à une large majorité une motion demandant à leur gouvernement, jusqu’ici prudent sur la question, d’accélérer les livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine face à la Russie, un vote salué par Kyiv. Intitulée «Défendre la paix et la liberté en Europe - Soutien global à l’Ukraine», la motion a été défendue par les groupes parlementaires des trois partis au pouvoir - sociaux-démocrates, écologistes et libéraux - ainsi que par l’opposition conservatrice. Selon la cheffe du groupe parlementaire des Verts Britta Hasselmann, l’Ukraine a un «droit illimité à l’autodéfense». Les députés souhaitent que les futures armes livrées par l’Allemagne restent principalement «de type soviétique ou russe», permettant d’être «utilisées immédiatement».
Germany has said its word. 586 votes for providing Ukraine with heavy weapons! Impressive unity of the Bundestag. This vote will go down in history as one of the last nails in the coffin of Putin's lobbying in Europe and as the return of 🇩🇪 leadership.
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) April 28, 2022