En résumé :
- Moscou annonce interdire l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives.
- Confirmant des informations du Pentagone, l’agence nucléaire ukrainienne a annoncé que les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl.
- Les forces russes «ne se retirent pas mais se repositionnent» en Ukraine et l’Otan s’attend à des «offensives supplémentaires» de la part de Moscou, a déclaré jeudi le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.
Gérard Depardieu dénonce les «folles dérives inacceptables» de Poutine. L’acteur dénonce dans un communiqué transmis à l’AFP jeudi les exactions de son ancien grand ami, Vladimir Poutine, annonçant que la totalité des recettes de ses trois prochains concerts «reviendra aux victimes ukrainiennes» : «Le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine.» Depardieu, rattrapé ces dernières semaines par une affaire de viol, doit se produire au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, de vendredi à dimanche. «J’ai toujours eu un penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d’autres artistes… Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch», écrit celui qui a reçu un passeport russe en janvier 2013, sur fond de désaccord avec la politique fiscale de François Hollande. Depuis, Gérard Depardieu n’a eu de cesse de vanter sa nouvelle patrie, la Russie, une «grande démocratie», et de faire les éloges de Vladimir Poutine, qu’il a notamment comparé au pape Jean Paul II.
A Marioupol, un infime espoir d’échappatoire. Malgré l’envoi d’un convoi de 45 autobus et l’instauration d’un cessez-le-feu, l’évacuation de la ville, au positionnement stratégique pour les forces russes, fait face à de nombreux défis logistiques et sécuritaires. Lire notre récit de la situation.
Le Pentagone table désormais sur un conflit «prolongé». Si les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl et ont «abandonné» l’aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, c’est dans l’optique «d’un repositionnement», a déclaré à la presse un responsable du Pentagone, sous couvert d’anonymat. «Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux, ou qu’ils sont écartés définitivement des combats. Ce que nous continuons à penser, c’est que ces forces seront ré-équipées et renvoyées en Ukraine [...] pour continuer le combat conformément à ce que nous pensons être leur objectif, c’est-à-dire globalement l’Est», notamment les régions séparatistes de Lougansk et Donetsk, dans le Donbass, a-t-il ajouté.
Face au prix du pétrole, Biden promet de «soulager les ménages». Le président américain promet ce jeudi une mise à contribution sans précédent des réserves stratégiques du pays. Soulignant qu’une augmentation de la production pétrolière prendrait «des mois», Biden a indiqué lors d’un discours à la Maison Blanche qu’un million de barils seraient injectés sur le marché chaque jour au cours des six prochains mois, soit «plus de 180 millions de barils» : «Il s’agit d’une transition en temps de guerre afin d’augmenter l’approvisionnement de pétrole jusqu’à ce que la production accélère plus tard dans l’année.»
Le Royaume-Uni, tête de pont des livraisons d’armes à l’Ukraine. En Ukraine, sur les terres dévastées par la guerre, il ne serait pas rare d’entendre des soldats ukrainiens lâcher un «God save the Queen !» avant le lancement d’un missile en direction de chars russes. L’anecdote a été racontée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Premier ministre britannique, Boris Johnson, lors d’un appel téléphonique début mars, rapportait la semaine dernière le Sunday Times. Londres, qui a déjà fourni à Kyiv des milliers de missiles, organise une conférence des donateurs pour accentuer l’aide militaire. Une manière pour le pays de peser diplomatiquement. Plus d’informations à lire ici.
Le groupe Mulliez persiste, les syndicats s’alignent. Le groupe nordiste peine à justifier sa décision de maintenir son activité en Russie malgré la guerre en Ukraine. Tout en dénonçant les agressions de certains clients, les représentants syndicaux des différentes enseignes s’accommodent de la ligne de la direction, au nom de l’emploi. Notre article est à lire ici.
Un mort dans des tirs sur un convoi humanitaire près de Tcherniguiv. Une personne a été tuée et quatre blessées dans des tirs sur un convoi de cinq bus amenant des volontaires vers la ville du nord de l’Ukraine, assiégée depuis plusieurs semaines. L’information est donnée par Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. «Les combattants russes ont tiré sur un convoi de volontaires près de Tcherniguiv. Cinq bus qui se dirigeaient vers la ville pour évacuer des civils ont été l’objet de tirs», a-t-elle annoncé, accusant les troupes russes de «ne pas laisser la moindre possibilité d’évacuer les civils de Tcherniguiv assiégée, en laissant des dizaines de milliers de civils sans nourriture, sans eau, sans chauffage». Après Marioupol dans le sud, Tcherniguiv, qui comptait 280 000 habitants avant la guerre, est la ville la plus durement frappée par les bombardements depuis le début de la guerre. Le maire de la ville a indiqué mardi que 350 personnes y avaient été tuées, des civils pour la plupart.
La Russie sanctionne les dirigeants de l’UE et la plupart des députés européens. Moscou annonce interdire l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives. «Les restrictions s’appliquent aux plus hauts dirigeants de l’Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d’organes militaires européens, ainsi qu’à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses», déclare le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Greenpeace bloque une livraison de pétrole russe au large du Danemark. En kayak ou même à la nage, une dizaine de militants de Greenpeace bloquent jeudi le transbordement d’une cargaison de pétrole russe entre deux navires au large du Danemark, annonce l’ONG. L’organisation écologiste a organisé cette action pour réclamer l’interdiction de l’importation des énergies fossiles en provenance de Russie. «A partir de 11 heures, des militants ont initié le blocus du supertanker Pertamina Prime, empêchant l’approche de l’autre bateau Seaoath [en provenance de Russie] et bloquant le transfert du pétrole», a expliqué à l’AFP une porte-parole de Greenpeace, Emma Oehlenschläger. «Oil fuels war» («le pétrole alimente la guerre») ont notamment peint les activistes sur la coque du Pertamina Prime.
Les Russes ont commencé à se retirer du site de Tchernobyl. Confirmant des informations du Pentagone, l’agence nucléaire ukrainienne annonce que les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de leur invasion. Les troupes qui occupaient le site sont parties «en deux colonnes vers la frontière» entre l’Ukraine et le Bélarus, a indiqué Energoatom sur Telegram, ajoutant qu’il ne reste plus qu’un «petit nombre» de soldats russes sur place.
France et Allemagne se «préparent» à un arrêt potentiel des livraisons de gaz russe. L’Allemagne et la France se «préparent» à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré jeudi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, à Berlin. «Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe. C’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons», a-t-il détaillé, lors d’une conférence de presse avec le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a de son côté assuré que les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars, comme cela est «écrit dans les contrats».
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Selon un général ukrainien, l’armée russe s’apprête à réattaquer Kharkiv. Le chef de la 92e brigade et défenseur de la ville, la deuxième plus grande du pays, estime auprès de l’AFP que l’armée russe est en train de «regrouper ses forces pour attaquer» dans l’est et le sud de l’Ukraine. «Les Russes ont cru qu’ils passeraient en Ukraine comme ils l’ont fait en Crimée. Mais cela n’a pas marché, c’est pourquoi l’ennemi s’est retiré et est en train de se regrouper, déclare ainsi le général Pavlo «Maestro», distingué le 3 mars par Zelensky comme héros pour sa défense de Kharkiv. Ils se regroupent pour attaquer et mettre le maximum de forces dans la région ou la direction de Slobozhanshchyna», la partie nord-est du pays allant de Kharkiv à Lougansk. Repoussée des faubourgs, l’armée russe campe toujours aux périphéries nord et nord-est de la ville, d’où elle bombarde quotidiennement des zones résidentielles à portée de son artillerie.
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Volodymyr Zelensky devant le Parlement belge. Le président ukrainien a appelé jeudi la Belgique à livrer des armements pour aider son peuple à combattre les troupes russes, notamment à Marioupol. Il a fait une allusion au commerce de diamants dont la ville belge d’Anvers est une place forte en Europe. «Je pense que la paix a beaucoup plus de valeur que les diamants, que les accords avec la Russie, que les bateaux russes dans les ports, plus aussi que le pétrole et le gaz russes, donc aidez-nous !» a-t-il lancé.
Plus de 4 millions de réfugiés selon l’ONU. Quelque 40 000 réfugiés ukrainiens sont venus s’ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine. L’ONU évoque ce jeudi une «crise humanitaire massive». «Nous sommes confrontés aux réalités d’une crise humanitaire massive qui ne fait que croître chaque seconde», a souligné le Haut commissariat aux réfugiés. Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L’ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.
Un blogueur ukrainien placé en détention préventive pour «trahison». Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé ce jeudi qu’un blogueur et «expert politique» ukrainien a été placé en détention après avoir soutenu l’invasion russe du pays. Il est accusé de «trahison». Le blogueur, qualifié de «journaliste à scandale» se serait livré «à des activités illégales au détriment de la sécurité de l’Ukraine», a indiqué sur Facebook la branche de Lviv (Ouest) du SBU. «Utilisant les médias, le traître a soutenu les actions du pays agresseur», poursuit le communiqué du SBU, selon lequel «cette propagande a été utilisée avec succès par les médias russes pour justifier les actions criminelles de la Fédération de Russie contre l’Ukraine». L’homme, identifié par les médias ukrainiens comme Gleb Liachenko, un blogueur de 33 ans intervenant parfois à la télévision, a été placé en détention préventive pour 60 jours. Il est susceptible d’être libéré sous caution contre le paiement de quatre millions de roubles, soit 122 000 euros.
Moscou ordonne l’enrôlement de plusieurs dizaines de milliers de conscrits. Le président Vladimir Poutine a signé ce jeudi un décret ordonnant l’enrôlement de 134 500 nouveaux conscrits dans l’armée, rapporte Reuters. Cette décision a été prise dans le cadre de la conscription annuelle de printemps de la Russie et n’aurait pas de lien avec la guerre en Ukraine, a précisé le ministère de la Défense. Alors que le 9 mars le ministère de la défense avait reconnu que certains conscrits ont été envoyés en Ukraine, le ministre russe de la défense, Sergueï Shoigu, a déclaré mardi qu’aucune des personnes appelées récemment ne serait envoyée dans un «point chaud» en Ukraine. La question reste sensible en Russie, Poutine ayant démenti à plusieurs reprises l’envoi de conscrits en Ukraine. Selon lui, seuls des soldats et des officiers de carrière ont été envoyés. La conscription militaire annuelle de printemps concerne les hommes russes âgés de 18 à 27 ans, selon le décret de Poutine. Le ministre de la Défense a indiqué que les appelés seront envoyés dans différentes bases de l’armée à la fin du mois de mai.
Pour Moscou, les Etats-Unis ne «comprennent pas» Vladimir Poutine. Les services de renseignement américain et britannique ont récemment pointé des dysfonctionnements dans l’entourage du président russe, étayant le fait que ce dernier serait induit en erreur dans sa prise de décision en Ukraine. Selon le Kremlin, «ils [les Occidentaux] ne comprennent pas le président Poutine, ne comprennent pas le mécanisme de prise de décision, ne comprennent pas notre travail». «Ce n’est pas seulement dommage, c’est préoccupant, car lorsqu’il y a un tel degré d’incompréhension, cela conduit à des prises de décision erronées qui ont ensuite de graves conséquences», a ainsi déclaré ce jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
L’Otan s’attend à des «offensives supplémentaires» de la part de Moscou. Alors que la Russie a annoncé mardi réduire «radicalement» ses opérations militaires à Kyiv notamment, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré ce jeudi que les forces russes «ne se retirent pas mais se repositionnent». Il a ajouté que l’Alliance s’attend à des «offensives supplémentaires» de la part de Moscou. «Selon nos informations», a-t-il complété, la Russie «essaie de regrouper [ses forces] et de renforcer son offensive sur la région du Donbass et dans le même temps elle maintient la pression sur Kiev et d’autres villes».
Le Premier ministre norvégien réclame à Poutine la fin des «hostilités» en Ukraine. Le dirigeant norvégien Jonas Gahr Støre a demandé au président russe la fin des hostilités en Ukraine, le retrait de ses troupes et la garantie d’un accès humanitaire, a annoncé le gouvernement norvégien ce jeudi. «L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une attaque brutale contre un pays libre et un peuple innocent qui sont maintenant soumis à des souffrances inimaginables», a dénoncé le Premier ministre après un entretien avec le président russe. «La population civile de Marioupol [doit] bénéficier d’un accès humanitaire», a-t-il également réclamé. C’est la première fois que les deux dirigeants échangent depuis le 24 février. En réponse à l’invasion de l’Ukraine, la Norvège, qui n’est pas membre de l’Union européenne, a adopté quasiment les mêmes sanctions que les pays membres de l’Union européenne à l’égard de Moscou.
Londres sanctionne des «propagandistes et médias d’Etat» russes. Le gouvernement britannique a annoncé ce jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des «propagandistes et médias d’Etat» russes, dont les structures gérant les médias Russia Roday et Sputnik. Londres vise ainsi à contrer les «mensonges» du Kremlin en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Figurent également parmi les cibles Alexandre Jarov, le dirigeant de Gazprom-Media ou encore Sergueï Briliov, un journaliste connu de la télévision publique ayant interviewé Vladimir Poutine. «La guerre [du président russe Vladimir] Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges», a déploré la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss. «Nous continuerons d’infliger davantage de sanctions pour accroître la pression sur la Russie et assurer que Poutine perde en Ukraine, a-t-elle ajouté. Rien ni personne n’est exclu.» Plus de 1 000 individus et entités russes ou bélarusses sont désormais sanctionnés par le Royaume-Uni.