En résumé :
- La Russie accuse l’Ukraine d’avoir mené une attaque contre un «dépôt de pétrole» dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
- Prévue ce vendredi, la nouvelle tentative d’évacuation de civils à Marioupol, port ukrainien assiégé depuis six semaines par les forces russes, risque ne pas avoir lieu selon le Comité international de la Croix-Rouge.
- Dès ce vendredi, Moscou impose aux acheteurs de gaz russe de pays «inamicaux» de posséder des comptes en roubles, faute de quoi la Russie ne les livrera pas.
Le Bolchoï va présenter à Moscou un ballet «héroïque» ce samedi en soutien de l’invasion russe en Ukraine. Arabesque pro-Poutine au Bolchoï, premier théâtre a devoir afficher son soutien à «l’opération militaire» menée en Ukraine par le Kremlin. «Le ballet Spartacus d’Aram Khatchatourian sera présenté le 2 avril 2022 sur la scène historique du Bolchoï», a indiqué le théâtre dans un communiqué. «Le Bolchoï va remettre les revenus de ce spectacle légendaire mis en scène par Iouri Grigorovitch aux familles des soldats tués au cours de l’opération militaire russe en Ukraine». Selon le communiqué, le spectacle va marquer le début d’une vaste campagne caritative «Rideau levé» lancée par le ministère russe de la Culture pour soutenir «ceux qui aident notre armée», ainsi que pour apporter l’assistance aux personnes évacuées du Donbass (Est de l’Ukraine). Les artistes, sportifs et célébrités russes sont dans une situation délicate depuis le début de la guerre, le 24 février. Sommés en Russie d’afficher leur patriotisme ou, à défaut, de garder le silence, ils sont au contraire sous pression dans les pays occidentaux pour prendre publiquement leurs distances avec l’opération militaire et le régime russe.
Kyiv et Moscou se sont échangés 86 soldats prisonniers. Dans une vidéo Kyrylo Timochenko le chef adjoint du cabinet du Président Zelinsky indique que l’Ukraine et la Russie ont procédé à l’échange de 86 soldats dont 15 femmes, coté ukrainien.
Deputy Head of Zelensky’s Presidential Office Kyrylo Tymoshenko says Ukraine and Russia have exchanged 86 captured soldiers each, including 15 women on the Ukrainian side. pic.twitter.com/TkMkThjbAo
— Christopher Miller (@ChristopherJM) April 1, 2022
Environ 3000 civils évacués ce vendredi de Marioupol. Selon un message posté sur Telegram par Kyrylo Timochenko le chef adjoint du cabinet du Président ukrainien environ 6 266 civils ont pu être évacués de villes ukrainiennes ce vendredi, dont 3 071 de la ville portuaire de Marioupol, indique le New York Times. Et ce, alors que l’opération d’évacuation de plus grande ampleur encadrée par la Croix Rouge n’a pas pu être menée à bien faute de garanties de sécurité.
200 membres de la garde ukrainienne faits prisonniers à Tchernobyl. Interrogé par la BBC, le maire de Slavutych, la ville où vivent la plupart des travailleurs de Tchernobyl, a assuré qu’environ 200 membres de la garde nationale ukrainienne ont été faits prisonniers par les troupes russes qui se sont retirées de la centrale nucléaire. Aucun contact avec ces gardes n’a pu être effectué depuis jeudi. Le maire indique travailler à un échange de prisonniers.
L’Ukraine à l’origine d’une attaque en territoire russe ? Des hélicoptères ukrainiens auraient mené un raid éclair sur le territoire russe, à Belgorod. Kyiv ne confirme pas, mais CheckNews a authentifié des images de l’attaque qui laissent penser que l’Ukraine en serait bien à l’origine.
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Le flou sur les évacuations à Marioupol. Selon le New York Times, citant le cabinet du maire de Marioupol, un convoi de bus aurait quitté la ville en transportant des civils. Sans préciser le nombre de personnes et de véhicules concernés. Mais une équipe de la Croix Rouge en route pour Marioupol pour encadrer une évacuation de plus grande ampleur a dû rebrousser chemin les conditions de sécurité n’étant pas réunies. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chargé de l’ensemble de l’opération humanitaire, a affirmé que l’évacuation, «extrêmement complexe», était «impossible». Les tentatives précédentes avaient été empêchées par la reprise des combats. Marioupol, cette cité portuaire du sud-est du pays, assiégée et bombardée sans cesse depuis des semaines par les forces russes, est devenue le symbole de l’agonie de l’Ukraine.
Moscou salue la position de l’Inde. Lors d’un déplacement à New Delhi ce vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a salué l’approche équilibrée selon lui de l’Inde au sujet de la guerre en Ukraine. S’exprimant après une rencontre avec son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar, Sergueï Lavrov a déclaré : «Nous sommes amis», ajoutant que l’Inde voyait «l’intégralité des faits». «Nous serons prêts à fournir toutes les marchandises que l’Inde voudra acheter. Je ne doute pas qu’un moyen sera (trouvé pour) contourner les obstacles artificiels créés par les sanctions unilatérales illégales de l’Occident.» De son côté, le président américain Joe Biden a qualifié la nation indienne d’«hésitante» dans sa réponse à l’invasion de l’Ukraine lorsque le pays a refusé de se joindre aux votes des Nations unies pour condamner Moscou.
Pas moins de 53 sites culturels ont été endommagés par l’invasion russe. L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) rapport ce vendredi qu’au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier. Parmi ces lieux figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l’Unesco a pu vérifier les dégâts par images satellitaires et des acteurs sur place. Selon un porte-parole de l’Unesco, cette liste «n’est pas exhaustive».
Echange de 86 militaires ukrainiens avec la Russie. L’Ukraine annonce ce vendredi avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers. «Un échange vient d’avoir lieu, 86 militaires ukrainiens dont 15 femmes sont déjà en sécurité», indique sur Telegram le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko.
10 milliards de dollars pour réparer Marioupol. Le conseil municipal de Marioupol estime qu’il coûterait au moins 10 milliards de dollars pour reconstruire les infrastructures endommagées de la ville, après des semaines de bombardements intenses. Appartements, écoles, hôpitaux, la dévastation est totale dans la cité portuaire du sud-est du pays, assiégée et bombardée continuellement par Moscou. En attendant, des milliers de personnes sont sans électricité ni eau courante depuis des semaines, tandis que les convois humanitaires peinent à atteindre la ville. «Chaque crime, chaque meurtre et acte de destruction commis par l’agresseur doivent être enregistrés et transmis à la Cour internationale (de justice)», a déclaré le maire Vadym Boichenko.
La centrale de Tchernobyl intacte mais les Russes se seraient exposés aux radiations. La centrale nucléaire de Tchernobyl n’a pas subi de dommages durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, mais ceux-ci se sont exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont indiqué les autorités ukrainiennes ce vendredi. La centrale, site en 1986 de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire lors de l’explosion d’un de ses réacteurs, a été libérée jeudi lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. «Tout l’équipement de la centrale de Tchernobyl fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel», a déclaré le directeur de la centrale Valery Seïda. Malgré tout, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé l’«irresponsabilité» de Moscou concernant la sécurité générale des installations.
Le président Zelensky s’est entretenu avec Emmanuel Macron. Au cours de l’appel téléphonique, les deux dirigeants ont discuté du processus de négociation, de l’importance des garanties de sécurité et des couloirs humanitaires depuis la ville portuaire de Marioupol, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Pendant ce temps, les pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie ont repris en ligne aujourd’hui – quelques jours seulement après une rencontre entre les deux parties en Turquie, pour des négociations en face-à-face.
Continued talks with 🇫🇷 President @EmmanuelMacron. Told about countering Russian aggression. Discussed the negotiation process - the course and prospects, the importance of security guarantees. The initiative of 🇫🇷 on humanitarian corridors from Mariupol must be implemented!
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 1, 2022
Un soutien à Moscou «ternira gravement» la réputation de la Chine en Europe. L’Union européenne appelle ce vendredi Pékin à «ne pas interférer» dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou «ternira gravement sa réputation» sur le Vieux Continent, selon les mots de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. «Les entreprises regardent comment les pays se positionnent […] Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre» en Ukraine, a-t-elle ajouté aux côtés du président du Conseil européen Charles Michel, à l’issue d’un sommet en visioconférence avec le président chinois Xi Jinping.
Emmanuel Macron exprime son soutien au maire de Melitopol. Le président français a exprimé ce vendredi son soutien à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l’Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu’il a reçu à l’Elysée avec quatre députées ukrainiennes. «On est heureux de vous voir ici, libre, et je n’ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé», a soutenu Emmanuel Macron à l’élu ukrainien, détenu quelques jours par les forces russes avant d’être libéré à l’occasion d’un échange de prisonniers. «Vous recevoir, c’est aussi vous dire, au-delà de ce que nous avons pu faire depuis un mois, que nous allons poursuivre les efforts à vos côtés», a ajouté le président français. Interrogées par la presse à l’issue de la réunion, les députées ukrainiennes ont rapporté des cas de viols de guerre par les Russes. Sur la situation actuelle dans la ville assiégée de Marioupol, elles ont décrit «une dévastation totale».
«La tragédie doit cesser», implorent les Nations unies. Alors que 4,1 millions de civils ont fui l’Ukraine déchirée par la guerre depuis plus d’un mois, l’ONU a déclaré que les femmes et les enfants représentant 90 % de ceux qui se sont échappés. «Forcés de courir pour sauver leur vie. Contraints de quitter leur domicile. Contraints d’être séparés de leur famille. Cette tragédie doit cesser», affirme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Les autorités de Kyiv estiment qu’au moins 148 enfants ont été tués dans des frappes aériennes russes depuis le début de l’invasion en Ukraine.
Des «énormes» batailles en cours près de Kyiv, selon le maire. Vitali Klitschko, le maire de la ville a déclaré que des batailles «énormes» se déroulaient au nord et à l’est de la capitale ukrainienne. Klitschko a lancé un avertissement aux habitants qui ont fui la ville : «Le risque de mourir (à Kyiv) est assez élevé, et c’est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est : s’il vous plaît, prenez un peu plus de temps.» Le gouverneur régional de Kyiv a déclaré plus tôt ce vendredi que les forces russes se retiraient de certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d’autres. Un conseiller du président Zelenskiy, affirme de son côté que les forces ukrainiennes repoussent les troupes russes au nord-est et au nord-ouest de Kyiv.
Un dirigeant ukrainien «ne peut ni confirmer ni rejeter» la responsabilité de Kyiv dans la frappe aérienne à Belgorod. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, déclare ce vendredi qu’il ne peut «ni confirmer ni rejeter l’affirmation» selon laquelle l’Ukraine serait impliquée dans une frappe aérienne présumée sur un dépôt de carburant dans la ville russe de Belgorod, plaidant qu’il «ne possède pas toutes les informations militaires». Plus tôt dans la journée, le gouverneur régional de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, affirmait que le dépôt avait été frappé par deux des hélicoptères militaires ukrainiens après avoir traversé la frontière russe à basse altitude.
La Russie a perdu 17 700 soldats lors de l’invasion, selon l’Ukraine. Le gouvernement ukrainien a fourni ce vendredi sa dernière mise à jour sur le nombre de pertes subies par la Russie depuis le début de la guerre. Selon les dires de Kyiv, 17 700 soldats russes auraient été tués et 1 751 véhicules blindés de transport de troupes auraient été détruits. Les autres équipements militaires qui ont été anéantis comprendraient 131 hélicoptères, 625 chars et 143 avions. La semaine dernière, la Russie affirmait que 1 351 de ses soldats étaient morts au combat en Ukraine, l’Otan de son côté, avance le chiffre de 15 000. Dans tous les cas, ces chiffres sont difficilement vérifiables.
Information on Russian invasion
— MFA of Ukraine 🇺🇦 (@MFA_Ukraine) April 1, 2022
Losses of the Russian armed forces in Ukraine, April 1 pic.twitter.com/PvssxTp6oL
Le Kremlin veut «expliquer» le conflit en Ukraine à Gérard Depardieu. Jeudi, le monstre sacré du cinéma français, d’habitude élogieux à l’égard du président russe, a critiqué l’offensive en Ukraine, estimant que «le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de (ses) dirigeants comme Vladimir Poutine». Réponse cinglante du Kremlin qui lui propose ce vendredi de lui «expliquer» le conflit en Ukraine, estimant qu’il ne «comprenait» pas la situation. «Il ne comprend pas […] ce que sont [les régions séparatistes prorusses en Ukraine de] Donetsk et Lougansk, il n’est pas au courant des bombardements de civils», dont Moscou accuse Kyiv, a persiflé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Signe de l’agacement suscité à Moscou par les critiques de Depardieu, un député russe, Soultan Khamzaev, a appelé les autorités à lui retirer la nationalité russe et à transférer ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives.
Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence. Selon le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski, les positions de la Russie sur la Crimée et le Donbass «n’ont pas changé», alors que les négociations reprennent ce vendredi. Des deux régions ukrainiennes, l’une a été annexée par la Russie en 2014 et l’autre est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses. De son côté, Kyiv propose la neutralité de l’Ukraine et de renoncer à adhérer à l’Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d’autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée. Si Moscou a promis, en gage de bonne foi, de réduire ses opérations militaires en direction des villes de Kyiv et Tcherniguiv, la Russie compte néanmoins renforcer son offensive dans l’Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass.