En résumé :
- Les Etats-Unis vont renforcer leur soutien militaire à l’Ukraine, avec «l’envoi de missiles plus avancés», a annoncé Joe Biden mardi soir.
- Les troupes russes poursuivent leur offensive à l’est de l’Ukraine, dans le Donbass, et s’apprêtent à prendre Sievierodonetsk, ville stratégique de la région, où son usine chimique a été bombardée.
- Le Danemark vote, ce mercredi, son entrée dans la politique de défense de l’Union européenne après 30 ans d’exception, pour tourner, ou non, la page de trois décennies d’exception.
Sanctions : recours de trois oligarques dont Abramovitch devant la justice de l’UE. Trois oligarques russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, ont saisi la justice européenne pour obtenir l’annulation des sanctions prises à leur encontre par l’UE à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, a-t-on appris mercredi auprès du tribunal de l’Union. Les deux autres hommes d’affaires, réputés proches de Vladimir Poutine, sont Petr Aven et Mikhaïl Fridman, mis sur la liste noire de l’UE en février-mars à la suite de l’offensive russe. Roman Abramovitch était propriétaire depuis 2003 du club de football de Chelsea qui a été mis en vente quelques jours avant que l’oligarque ne soit sanctionné par le gouvernement britannique.
Plus de 8 millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), plus de 8 millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays. S’y ajoutent 6,8 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié (3,6 millions) en Pologne. Avant l’invasion russe, l’Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement.
Le défaut de paiement plane au-dessus de la Russie après une échéance manquée. Un potentiel défaut de paiement russe a refait surface mercredi après l’échec de Moscou à honorer des intérêts sur sa dette, alors que la pression économique s’accentue sur la Russie au quatrième mois de la guerre en Ukraine. L’annonce que la Russie est officiellement incapable de rembourser ses créanciers semble se rapprocher inexorablement aux yeux de la plupart des analystes, Moscou ayant de plus en plus de difficultés à honorer ses dettes à mesure que les sanctions occidentales se durcissent.
Le conflit pourrait durer «de nombreux mois» selon Washington. «Cela pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression», mais «nous ne voyons aucun signe dans cette direction à ce stade», a estimé mercredi le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken lors d’une conférence de presse aux côtés du secrétaire général de l’ONU Jens Stoltenberg à Washington. Cette appréciation sur la durée de la guerre a été confirmée mercredi par un responsable sécuritaire occidental sous couvert d’anonymat : «Le conflit devrait durer jusqu’à la fin de cette année, et probablement au-delà.»
La Poste va se retirer de Russie. La Poste va se retirer du marché russe, où une filiale de sa branche GeoPost-DPDGroup est l’un des premiers acteurs dans la livraison de colis, selon un communiqué publié sur son site Internet. «Dès le 28 février 2022, nous avons suspendu tous les flux de GeoPost-DPDgroup en direction et en provenance de Russie. Aujourd’hui, nous prenons la décision de nous retirer du marché russe», annonce la direction. «Nous sommes solidaires des sanctions internationales et les appliquons sans restriction.» Numéro deux ou trois du colis dans le pays, selon les sources, la filiale DPD Russie emploie quelque 3 000 personnes. Elle réalisait un chiffre d’affaires de l’ordre de 225 millions d’euros par an, mais l’effondrement du e-commerce en Russie depuis le début de la guerre a fortement réduit son activité.
Amsterdam et Berlin vont procéder à des forages en commun en Mer du Nord après la suspension des livraisons du russe Gazprom au Néerlandais GasTerra. Au lendemain de l’annonce par le russe Gazprom de la suspension de ses livraisons au fournisseur néerlandais GasTerra, les Pays-Bas et l’Allemagne ont annoncé mercredi procéder à des forages en commun sur un nouveau champ gazier en Mer du Nord. Le secrétaire d’État chargé des industries extractives néerlandais, Hans Vijlbrief, «a délivré des permis pour la partie néerlandaise aujourd’hui », selon un communiqué, qui ajoute qu’« une procédure accélérée pour les permis requis est en cours» en Allemagne.
Les armes envoyées en Ukraine risquent de profiter au crime organisé, alerte Interpol. A écouter Jürgen Stock, le secrétaire général d’Interpol, il est urgent que les Occidentaux qui fournissent l’Ukraine travaillent à des bases de données permettant le suivi des armes envoyées. «La grande disponibilité des armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit», ce qui renforcera «les groupes criminels» prévient l’Allemand, devant l’Association de la presse anglo-américaine à Paris, où il s’était rendu depuis Lyon, le siège d’Interpol. «Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela», poursuit-il, voyant dans l’Union européenne «une destination probable pour ces armes, car les prix de ces armes à feu sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves».
Bientôt une réunion à l’Otan pour accélérer l’adhésion de la Suède et la Finlande. Au détour d’une conférence de presse à laquelle il participe avec le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken à Washington, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg annonce ce mercredi qu’une réunion aura lieu dans les prochains jours, à Bruxelles, pour avancer dans le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande. Y participeront des représentants de la Turquie, qui a fait part ces derniers jours de ses réticences à un tel élargissement de l’alliance militaire. L’ancien Premier ministre de Norvège se dit «confiant» qu’un accord pourra être trouvé et que celui-ci «renforcera l’alliance».
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Une star du ballet russe charge Poutine. «Votre monde russe est un monde de la peur.» Adressée à Vladimir Poutine, la déclaration est signée Mikhaïl Baryshnikov, légende du ballet qui a quitté l’URSS dans les années 1970. Le célèbre danseur russe s’est exprimé ce mercredi, après que le site du projet caritatif «Nastoïachtchaïa Rossia» («La vraie Russie»), soutenu par plusieurs personnalités de la culture en exil opposées aux opérations militaires en Ukraine, a été bloqué en Russie. «Votre monde russe - un monde de la peur, un monde qui brûle les livres en langue ukrainienne - n’a pas d’avenir tant que nous serons là, nous qui avons été vaccinés pendant notre enfance contre cette peste», a-t-il poursuivi. Le projet caritatif «La vraie Russie» a récolté 1,2 million d’euros pour les réfugiés ukrainiens.
Face au risque de crise alimentaire, l’ONU espère des actions «rapides et décisives». En déplacement à Stockholm ce mercredi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres appelle la communauté internationale à réagir au risque de crise alimentaire suscité par la guerre en Ukraine, quatrième exportatrice mondiale de blé et de maïs avant le début du conflit. Le diplomate portugais souligne la nécessité «d’actions rapides et décisives destinées à garantir un flux régulier des denrées alimentaires et de l’énergie», comme «la levée des restrictions à l’export, l’affectation des surplus et des réserves [budgétaires] aux populations vulnérables et la prise de mesures contre la hausse des prix de l’alimentation pour calmer l’agitation des marchés». La production de blé devrait chuter de 40% lors de la saison 2022-2023, selon des chiffres publiés ce jour par l’Association céréalière ukrainienne.
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L’Ukraine n’utilisera pas les armes américaines pour attaquer le territoire russe, selon Washington. Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken l’affirme : Kyiv a donné des «assurances» aux Etats-Unis pour garantir qu’elle n’utiliserait pas les nouveaux systèmes de missiles promis par Washington pour viser des cibles en territoire russe. «C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées», déclare ce mercredi le Secrétaire d’Etat, en réponse aux critiques de Moscou relatives à la fourniture de ces nouvelles armes américaines.
La Russie souhaite poursuivre la coopération dans le cadre de l’Opep+. Frappée par un embargo sur son pétrole décidé par l’Union européenne, Moscou souhaite poursuivre la coopération dans le cadre de l’accord Opep+, qui réunit treize États membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a assuré mercredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l’issue de consultations en Arabie saoudite. De leur côté, les dirigeants de l’Union européenne ont trouvé un accord lundi, qui devrait permettre de réduire drastiquement leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année, dans le cadre d’un sixième paquet de sanctions contre la Russie. Bruxelles espère ainsi priver Moscou d’une importante source de revenus pour financer son offensive en Ukraine.
Effondrement à prévoir de la production ukrainienne de blé. Selon l’Association céréalière ukrainienne, l’Ukraine devrait voir sa production de blé baisser de 40% pour la saison 2022-2023 - conséquence de la guerre avec la Russie. Les exportations devraient quant à elles baisser de 50%. «En dépit de l’occupation de territoires et de champs minés, l’Ukraine sera approvisionnée en céréales et pourra exporter une partie de la récolte», souligne cependant l’organisation dans un communiqué publié ce mercredi. La récolte de maïs de la saison 2022-2023 devrait elle atteindre 26,1 millions, contre 37,6 millions de tonnes l’an dernier (-30%). Nation agricole, l’Ukraine était avant la guerre le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs.
Une sénatrice appelle le gouvernement français à protéger les Ukrainiennes victimes de viol. «J’appelle votre gouvernement à agir dans les plus brefs délais, et en concertation avec nos voisins européens, pour inclure l’accès aux soins et aux droits sexuels et reproductifs dans notre réponse humanitaire à la guerre en Ukraine.» Dans une tribune publiée ce mercredi par l’hebdomadaire L’Obs, la sénatrice EELV Mélanie Vogel interpelle la Première ministre Elisabeth Borne sur la situation des femmes victimes de viol depuis le début de l’agression russe, fin février. Nombre d’entre elles sont réfugiées en Pologne, où les restrictions relatives à l’avortement comptent parmi les plus sévères en Europe. Pour l’élue, la France doit notamment oeuvrer à «la mise en place d’un mécanisme coordonné au niveau européen prenant en charge le transit depuis la Pologne, l’accueil et l’accès aux soins en France ou dans les autres pays qui le permettraient, pour les personnes désirant avorter dans leur second trimestre ou nécessitant une prise en charge avant celui-ci».
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Sanctions maintenues contre l’oligarque Evguéni Prigojine. La justice européenne confirme, ce mercredi, les sanctions décidées en 2020 - déjà prorogées en 2021 - contre l’oligarque russe Evguéni Prigojine, réputé proche du président Vladimir Poutine, pour son implication dans la déstabilisation de la Libye avec le groupe de mercenaires Wagner. Précisément, il est accusé par l’UE de soutenir financièrement le groupe militaire privé. Pourtant, Evguéni Prigojine avait bien demandé au Tribunal de l’Union européenne l’annulation de cette décision. Mais l’homme d’affaires reste interdit d’entrée dans l’UE et ses fonds sont gelés.
L’Allemagne va livrer un système perfectionné de défense aérienne. Critiquée par l’Ukraine et l’opposition pour ses envois très limités d’armes, l’Allemagne tente de corriger le tir. Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé, ce mercredi, qu’il allait «envoyer le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système Iris-T». Des armes susceptibles, développées par le fabricant allemand Diehl, de «protéger une grande ville des raids » russes, a-t-il poursuivi devant le Bundestag.
L’Ukraine simplifie les procédures d’adoption d’enfant. 17 000 petits attendent d’être adoptés en Ukraine, a déclaré le vice-ministre ukrainien de la Politique sociale, Kostiantyn Koshelenko, aux journalistes à Kyiv. Problème : il y a moins de parents adoptifs potentiels. «Nous changeons la procédure pour mettre en place un processus numérique rapide. Il suffit de cinq minutes pour soumettre une demande de consultation initiale», a précisé le vice-ministre. En France, les démarches d’adoption d’enfants ukrainiens ont elles été suspendues au début du conflit, compliquant encore un peu l’adoption.
L’oligarque russe Boris Rotenberg privé de compte en banque. L’homme d’affaires de soixante-cinq ans a fait fortune dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Il est résident monégasque et détenteur d’un passeport russe et finlandais. Et a saisi un tribunal de Monaco pour contraindre une banque à lui ouvrir un compte après la fermeture du sien en début d’année, a-t-on appris ce mercredi auprès de son avocate. Boris Rotenberg a été inscrit, avec son frère Igor, sur la liste des proches du régime russe frappés de sanctions individuelles par l’Union européenne, le 8 avril dernier, en raison de l’invasion russe en Ukraine.
Dans le Donbass, les séparatistes prorusses disent progresser près d’Avdiivka. Les forces ukrainiennes du Donbass, soutenues par la Russie, ont affirmé ce mercredi avoir progressé vers la ville d’Avdiïvka, en ayant coupé l’une des deux seules routes y menant. Elles s’approchent ainsi du bastion de Donetsk. Le village de Novosselovka 2, situé en périphérie d’Avdiïvka, «a été libéré de l’occupation ukrainienne» et les forces séparatistes «ont pris le contrôle d’une portion» de l’autoroute voisine, a déclaré sur Telegram la «milice populaire» des autorités séparatistes de la région de Donetsk. La ville d’Avdiïvka, peuplée avant l’offensive russe d’environ 30 000 habitants, est située dans la banlieue de Donetsk, l’une des deux «capitales» des séparatistes prorusses. Depuis fin mars, la Russie concentre ses efforts dans cette région, théâtre de combats acharnés, notamment dans la ville de Severodonetsk.
Le Kremlin indique ne pas avoir d’informations quant aux circonstances de la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff. «Pour tirer des conclusions, il faut des informations détaillées sur où cela a eu lieu, dans quelles circonstances, ce qui est la vérité, ce qui ne l’est pas. Nous n’avons pas de telles informations», a dit ce mercredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Le porte-parole a également renvoyé vers «le ministère de la Défense» russe, compétent selon lui en la matière. Deux jours après la mort du journaliste français, ce dernier ne s’est pas encore exprimé. La déclaration de M. Peskov est la première d’un responsable russe depuis la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste travaillant pour la chaîne française BFMTV, tué lundi dans l’est de l’Ukraine par un éclat lors d’un bombardement, alors qu’il suivait une opération humanitaire. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a dit de son côté que le reporter avait été «tué par un bombardement russe». A Paris, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre.