En résumé :
- Après avoir passé quelques heures lundi dans la capitale ukrainienne pour une visite hautement symbolique aux côtés de Volodymyr Zelensky, un an après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président américain Joe Biden prononce actuellement son discours à Varsovie, en Pologne.
- Pékin a balayé lundi les accusations survenues la veille selon lesquelles la Chine envisagerait de fournir des «armes» à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine. Une crainte émise par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi.
- Vladimir Poutine a prononcé ce mardi son discours très attendu au Gostiny Dvor, le palais des congrès situé non loin de la place Rouge. A trois jours de l’anniversaire de l’invasion russe, le président russe a promis de continuer «soigneusement» son offensive en Ukraine.
L’Ukraine espère une visite de Macron en mars. L’invitation adressée au président français Emmanuel Macron pour se rendre à Kyiv est «toujours d’actualité» et les responsables ukrainiens espèrent qu’elle aura lieu «éventuellement en mars», a indiqué ce mardi l’ambassadeur d’Ukraine en France Omelchenko Vadym. Interrogé sur la radio RTL sur le fait que le président américain Joe Biden se soit rendu à Kyiv et pas le président français, le diplomate a souligné que «bien sûr», l’invitation avait été envoyée. «Malheureusement, il n’a pas pu venir», a-t-il continué, tout en ajoutant que cette invitation était «toujours d’actualité». A l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky souhaitait recevoir la visite du chef d’Etat français, en guise de symbole au soutien du peuple ukrainien et un signal à Moscou.
New Start : Moscou continuera à respecter la limitation de son arsenal nucléaire. La Russie continuera de respecter la limitation imposée à son arsenal nucléaire par le traité New Start, malgré sa décision de suspendre cet important accord de désarmement russo-américain annoncée par le président Vladimir Poutine. «La Russie entend conserver une approche responsable et continuera, pendant la durée de vie du traité, à respecter strictement les limites quantitatives des armes stratégiques offensives», a précisé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
«L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais.» «Nous pouvons être fiers de beaucoup de choses accomplies durant l’année écoulée. Mais soyons réalistes quant à l’année qui vient. Ce travail de défense de liberté est un travail de long terme […] L’Ukraine lancera sa propre contre-offensive, ce seront des jours de difficultés, de victoire et de tragédie», a prédit le président américain Joe Biden. «L’Ukraine est prête à se battre. L’an prochain je rassemblerai les pays de l’Otan pour notre sommet de 2024, célébrer le 50e anniversaire de la plus puissante alliance militaire du monde. Les engagements des Etats Unis vis-à-vis de l’Otan et de l’article 5 sont solides comme la pierre : tous les membres de l’Otan le savent. Une attaque contre un membre de l’Otan est une attaque contre l’ensemble de l’Otan. C’est ce qui nous pousse à défendre chaque cm² des pays de l’Otan», a rappelé le président Biden. En clair : «L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais.»
Joe Biden s’adresse «au peuple russe» : «Les Etats Unis et les nations européennes ne cherchent pas à contrôler ni détruire la Russie. L’Occident ne complote pas pour attaquer la Russie, comme Poutine l’a dit aujourd’hui. Des millions de citoyens russes ne veulent vivre qu’en paix avec leurs voisins. La guerre n’est pas une nécessité, c’est une tragédie», a affirmé le président américain, avant de fustiger son homologue russe. «Chaque journée de plus de guerre est son choix. [Vladimir Poutine] pourrait mettre un terme à cette guerre d’un seul mot. L’Ukraine n’aura plus à se défendre contre la Russie. Mais si elle arrêtait de se défendre actuellement, ce serait sa fin», a-t-il souligné devant une foule rassemblée devant le château royal de Varsovie. Enfin, il a annoncé que les Etats-Unis allaient continuer de fournir les armes nécessaires pour l’armée de Kyiv, «avec une défense aérienne, des chars, des munitions, des véhicules».
«Je reviens de Kyiv et je peux vous dire qu’elle se tient debout». Le président américain Joe Biden a commencé son discours à Varsovie. Face à la foule polonaise, il est revenu sur sa visite à Kyiv lundi 20 février. «Il y a un an le monde s’attendait à ce que Kyiv tombe. Je reviens de Kyiv et peux vous dire qu’elle se tient debout, fière et surtout libre», a déclaré le président américain salué par les centaines de Polonais présent face à la tribune. «Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, c’est le monde entier qui a fait face à une épreuve historique. L’Europe, l’Amérique, l’Otan ont fait face à l’épreuve. Et à des questions : allions nous réagir ou allions-nous détourner le regard ? Serions nous unis nous les Alliés ou divisés ? Un an après, les réponses sont connues : nous avons été fort, uni et le monde n’a pas détourné les yeux», a-t-il avancé. Et Biden de marteler : «notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas.»
Traité New Start : la France et l’Angleterre appellent Vladimir Poutine à revenir sur sa «décision irréfléchie». Le gouvernement britannique appelle Vladimir Poutine à revenir sur sa «décision irréfléchie» de suspendre la participation russe au traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire. «Nous espérons que Poutine reviendra sur sa décision irréfléchie de suspendre la participation de la Russie au traité New Start. Le contrôle des armements est vital pour la sécurité de notre planète», a déclaré à la presse un porte-parole du Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Même son de cloche du côté français : Paris a appelé Moscou à faire «preuve de responsabilité».
À la mode des espions. «C’est un agent des services secrets. Les annonces tonitruantes ne sont pas son style. Quand tout le monde s’y attend, il ne fera rien. Il le fera quand tout le monde ne s’y attend plus», a écrit Sergueï Markov, politologue, ancien conseiller de Vladimir Poutine et fan inconditionnel du président, sur sa chaîne Telegram. Autre preuve que le discours du président en a convaincu quelques-uns : selon l’agence russe Ria Novosti, Vladimir Poutine a été applaudi à 53 reprises pendant son allocution. Il a même eu droit à quatre standing ovations.
Le FMI salue la détermination de l’Ukraine à lutter contre la corruption. La cheffe du Fonds monétaire international (FMI) a salué mardi la détermination du gouvernement de Kyiv à lutter contre la corruption en Ukraine après un récent scandale ayant secoué le gouvernement, en pleine invasion russe. «Les autorités ukrainiennes sont très ouvertes sur les problèmes de corruption et déterminées à les combattre. Comme l’est aussi toute la société», s’est félicitée la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Elle s’est dite «optimiste» sur les chances des Ukrainiens d’enrayer ce fléau endémique «parce ce que les gens ne vont pas (le) tolérer», au lendemain de sa première visite à Kyiv depuis le déclenchement de l’offensive russe il y a presque un an.
«BLA-BLA-BLA. Ça ne vaut pas le coup d’écouter». Igor Guirkine, dit «Sterlkov», n’a pas beaucoup aimé le discours de Vladimir Poutine. L’un des principaux artisans de l’annexion de la Crimée et de la guerre au Donbass en 2014, aujourd’hui détracteur du Kremlin, s’est montré très critique envers le discours de son président sur sa chaîne Telegram. «En 40 minutes il n’a quasiment rien dit. Il a passé plus de 15 minutes à se plaindre de ses partenaires», a-t-il râlé pendant l’allocution. Sur les annonces de Vladimir Poutine, Igor Guirkine préfère ironiser : «on n’a pas entendu un mot sur les défaites militaires, les échecs et les difficultés sur le terrain. L’industrie militaire se porte bien, l’économie en général encore mieux. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes».
Pour le patron du rail ukrainien, transporter Joe Biden en train a été «un honneur et un privilège». Dans une longue publication de messages sur twitter, le patron du réseau ferroviaire public ukrainien est revenu ce mardi sur les déplacements en train du président américain Joe Biden lors de sa visite en Ukraine lundi. Ce fut un «honneur et un privilège», écrit Oleksandr Kamyshin. Joe Biden aurait passé 20 heures dans le train, il était donc important de «s’occuper de lui de manière appropriée». Cette mission secrète était un «projet compliqué», précise Kamyshin qui a baptisté l’entreprise «Rail Force One», un clin d’œil direct à Air Force One, l’avion de la présidence américaine. Fier de la ponctualtié de son réseau, Kamyshin s’est excusé du fait que «seulement 90 %» de ses services sont arrivés à l’heure hier, les horaires ayant été adaptés pour accueillir le président Biden.
So, here is the story of @POTUS's visit to #Kyiv and how #RailForceOne was born.
— Alexander Kamyshin (@AKamyshin) February 21, 2023
Grab some 🍿, @Amtrak.
Danger: long 🧵 ahead. pic.twitter.com/EFCE3PN7hx
Le président Duda a salué le «geste extraordinaire» de Joe Biden. Pour le président Polonais, la visite de son homologue américain en Ukraine est un «geste extraordinaire». Une visite qui a non seulement remonté le moral des Ukrainiens qui luttent contre l’invasion de leur pays par la Russie depuis un an, mais qui fait aussi également office de «signe significatif que le monde libre ne les a pas oubliés, qu’un monde libre et son plus grand dirigeant, le président des États-Unis, les soutiennent». Le président polonais a également déclaré que la visite de Joe Biden envoyait un signal à Moscou alors que la Russie continue de violer les règles internationales et d’attaquer les résidences et les infrastructures ukrainiennes. Enfin, le président Duda a exprimé sa gratitude au nom des citoyens de son pays, «car je crois que le peuple polonais y voit également une appréciation de la contribution que nous avons apportée à la construction d’une sécurité dans notre partie de l’Europe».
Les écoles d’Ukraine vont enseigner à distance pour deux jours. Le ministère de l’Éducation a ordonné ce mardi aux écoles ukrainiennes d’enseigner à distance par crainte d’une attaque anniversaire. Ainsi, du 22 au 24 février, en raison du risque de frappes de missiles russes à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion de Moscou en 2022, les écoles seront fermées. La Russie a régulièrement procédé à des frappes de missiles et de drones depuis octobre, et Kyiv estime que Moscou pourrait déclencher une nouvelle salve de tirs de missiles pour marquer l’anniversaire de vendredi. Une recommandation faite aux écoles «pour protéger la vie et la santé de tous les participants au processus éducatif, à titre de mesure préventive avant l’anniversaire».
Olena Zelenska pleure les victimes de Kherson. Dans un message publié sur son compte Twitter, la première dame d’Ukraine Olena Zelenska a dénoncé la frappe russe tombée sur Kherson aux alentours de midi ce mardi 21 février. «Kherson. Une ville qui est bombardée quotidiennement par les Russes. Aujourd’hui, une station de transport public a été touchée - une frappe sur des civils qui avaient des projets, étaient pressés d’aller quelque part ou vivaient simplement. Au moins 12 morts. L’agresseur a pris leurs vies uniquement parce qu’il le peut - jusqu’à ce qu’il soit arrêté», a-t-elle écrit.
Kherson. A city that is being shelled by Russians daily. Today a public transport station was hit – a strike on civilians who had plans, were in a hurry to get somewhere or were simply living. At least 12 dead. Aggressor took their lives only because it can — until it is stopped. pic.twitter.com/pbbcZBZTMn
— Олена Зеленська (@ZelenskaUA) February 21, 2023
Pour l’Allemagne, il est important de continuer de progresser vers le désarmement nucléaire. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock déclaré ce mardi que la communauté internationale avait exhorté à plusieurs reprises le président russe Vladimir Poutine à ne pas recourir à la menace nucléaire dans son bras de fer avec l’Occident au sujet de la guerre en Ukraine. Alors qu’elle est en visite dans une région de Turquie dévastée par le récent séisme, la ministre a rappelé que la décision de Vladimir Poutine de suspendre un traité historique de contrôle des armes nucléaires soulignait l’importance de progresser vers le désarmement nucléaire.
Pour Joe Biden, «l’Ukraine n’a jamais été dans une si bonne position». Le président américain Joe Biden a remercié le président polonais Andrzej Duda pour l’engagement de son pays à soutenir le peuple ukrainien, qualifiant la relation entre les deux nations de «critique, critique, critique». «J’ai dit clairement que l’engagement des États-Unis est réel et qu’un an plus tard, je dirais que l’OTAN est plus forte qu’elle ne l’a jamais été», a déclaré Joe Biden. «Le lien entre les peuples polonais et américain est extrêmement fort et profond», a-t-il ajouté.
Le patron de la milice Wagner dénonce une pénurie de munitions et accuse le ministère de la Défense russe de «trahison». Evguéni Prigojine, le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, a reproché mardi au ministre de la Défense et au chef d’état-major russes de priver ses combattants de munitions, les accusant de vouloir détruire son groupe paramilitaire. «Il y a une opposition frontale, qui n’est rien de moins qu’une tentative de détruire Wagner. Cela peut être assimilé à une trahison de la patrie, alors que Wagner combat pour Bakhmout, essuyant des pertes par centaines chaque jour», a déclaré Evguéni Prigojine sur la messagerie Telegram, précisant qu’il s’agissait d’une «tentative de destruction de Wagner». «Le chef d’état-major et le ministre de la Défense distribuent des ordres à tout-va demandant non seulement de ne pas donner de munitions au groupe paramilitaire Wagner, mais également de ne pas l’aider en matière de transport aérien», a-t-il martelé dans un enregistrement vocal publié par son service de presse sur Telegram. Lundi, déjà, l’ancien chef cuistot du Kremlin s’était plaint que des fonctionnaires, non identifiés, refusaient d’approvisionner son groupe paramilitaire par animosité personnelle à son égard.
More madness from Prigozhin this morning who declares there's "direct work to destroy Wagner" as even the sapper shovels are not provided to the PMC anymore. "These officials decided it is their country, their people, they will decide when they die", he adds. pic.twitter.com/YZ70XS8Z4x
— Dmitri (@wartranslated) February 21, 2023
L’Otan est «plus forte que jamais» selon Joe Biden. Arrivé à Varsovie, le président américain Joe Biden a salué le rôle pris par l’Otan depuis l’invasion russe le 24 février 2022 : «un an plus tard, je dirais que l’Otan est plus forte que jamais», a déclaré le président américain un jour après sa visite surprise à Kyiv. La visite du président américain Joe Biden en Pologne est un signe important de l’engagement des États-Unis à maintenir la sécurité en Europe, selon le président polonais Andrzej Duda. «Votre visite est un signe important de sécurité, un signal de la responsabilité des États-Unis pour la sécurité du monde et de l’Europe. L’Amérique peut maintenir l’ordre mondial», a déclaré le président Duda à Joe Biden lors de leur rencontre bilatérale.
Le géant du fret maritime Maersk va quitter la Russie. L’armateur danois prépare son départ. «Nous sommes ravis d’avoir trouvé un nouveau propriétaire pour nos deux sites logistiques en Russie et de rendre possible ainsi notre décision de céder tous nos actifs dans le pays», a déclaré le directeur commercial Karsten Kildahl dans un communiqué publié lundi. L’entreprise basée à Copenhague doit encore vendre quatre remorqueurs de sa marque Svitzer, un processus qui est en cours, a déclaré un porte-parole de Maersk à Reuters. Une fois cette cession finalisée, Maersk n’aura plus d’activité en Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonce la frappe sur Kherson. Après un premier bilan qui a fait état d’au moins 5 morts, le président ukrainien a déclaré que l’armée russe «tue sans pitié» des civils dans cette ville du sud de l’Ukraine reconquise par l’armée ukrainienne en novembre. «L’armée russe tire massivement sur Kherson. Une fois de plus, elle tue sans pitié la population civile», a-t-il déploré dans un message posté sur Telegram après le bombardement. Aux alentours de midi ce mardi, les districts de Suvorovsky et Korabelny ont été la cible de tirs de l’armée russe. Des roquettes tirées par un lance-roquette multiple monté sur camion de type BM - 21 Grad selon l’armée ukrainienne. D’après les autorités locales, des incendies sont toujours en cours dans la ville tandis que les obus ont touché des maisons, des hôpitaux, un jardin d’enfants ainsi que des infrastructures essentielles.
Pour Blinken, le revirement de la Russie sur New Start est «très décevant et irresponsable». Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken fustige la décision de la Russie de suspendre sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire. «L’annonce par la Russie qu’elle suspend sa participation à New Start est très décevante et irresponsable, a-t-il indiqué à quelques journalistes à l’ambassade des Etats-Unis à Athènes. Mais bien évidemment nous restons prêts à discuter sur la limitation des armes stratégiques à n’importe quel moment avec la Russie.»