En résumé :
- Les médias locaux ont rapporté samedi des sirènes d’avertissement anti-bombardement sur l’ensemble du territoire ukrainien, notamment les grandes villes Kyiv, Odessa, Dnipro et Kharkiv. A Mykolaïv, des hôpitaux ont été visés tandis que les abords d’une mosquée de Marioupol, où des civils sont réfugiés, ont été bombardés.
- La crise humanitaire s’étend, avec plus de 2,5 millions de personnes ayant fui l’Ukraine depuis le lancement de l’invasion russe le 24 février, selon les chiffres publiés vendredi par les Nations unies. Lire notre reportage dans un bus au départ de la Pologne, direction Paris.
- Au lendemain du sommet de Versailles, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz se sont entretenus aujourd’hui une nouvelle fois avec le président russe Vladimir Poutine. Le président russe a dénoncé «des violations flagrantes» du droit humanitaire par les soldats ukrainiens. «Des mensonges», selon l’Elysée qui a appelé la Russie à lever le siège de Marioupol.
A suivre. Pour continuer à suivre les dernières nouvelles autour de la guerre en Ukraine, vous pouvez vous reporter à notre direct de ce dimanche.
Vers un «faux référendum» d’autodétermination à Kherson? Les Russes veulent mettre en scène un référendum pour créer une république indépendante à Kherson, ville proche de la Crimée, dont ils ont pris le contrôle le 3 mars, ont accusé ce samedi plusieurs responsables ukrainiens. « Après le scénario de 2014, les Russes essaient désespérément d’organiser un faux ‘référendum’ pour une fausse république du peuple à Kherson », estime sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.
Following 2014 playbook, Russians now desperately try to organize a sham ‘referendum’ for a fake ‘people’s republic’ in Kherson. Given zero popular support, it will be fully staged. Severe sanctions against Russia must follow if they proceed. Kherson is & will always be Ukraine.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 12, 2022
Il faisait référence au référendum organisé en Crimée en 2014 après l’annexion de la péninsule par la Russie, considéré comme illégal par Kiev et les Occidentaux. « Compte-tenu du fait qu’il n’y a aucun soutien populaire, cela sera entièrement mis en scène », pronostique-t-il, appelant à infliger de « sévères sanctions » contre la Russie si cela était le cas. « Actuellement, les envahisseurs appellent les députés du conseil régional pour leur proposer de coopérer et créer une ‘république indépendante’», détaille, de son côté, la représentante parlementaire ukrainienne pour les droits humains, Liudmyla Denisova, sur Telegram.
Un général russe déplore une situation «catastrophique» dans certaines villes. « La situation en Ukraine, malheureusement, continue de se dégrader rapidement et, dans certaines villes, elle a atteint des proportions catastrophiques », estime le général russe Mikhaïl Mizintsev, cité ce samedi par les agences de presse russes. Il accuse les « nationalistes » ukrainiens de miner les zones résidentielles et de détruire des infrastructures clés telles que les routes et les ponts, privant les civils de voies d’évacuation et les laissant sans électricité, sans eau, nourriture et médicaments. La situation est particulièrement grave à Marioupol, où « des centaines de milliers de personnes dont des étrangers » sont pris au piège, poursuit Mikhaïl Mizintsev, blâmant là encore les « nationalistes » ukrainiens pour cette situation.
Le point sur la situation militaire. Ce samedi, au dix-septième jour de leur offensive en Ukraine, les forces russes n’ont obtenu aucune avancée territoriale majeure, mais poursuivi avec grosse intensité les affrontements aux alentours de Kyiv et les bombardements dans les grandes villes ukrainiennes des fronts du Sud et du Nord-Est. Retrouvez les développements militaires de la journée dans notre article dédié.
Les Ukrainiens accusent les Russes d’avoir tué des civils près de Kyiv. Les soldats russes ont tiré vendredi sur des civils qui empruntaient un couloir d’évacuation près de Kyiv, tuant 7 personnes dont un enfant, affirment ce samedi les services de renseignement militaire ukrainiens sur Facebook. «Les Russes ont tiré sur une colonne de femmes et d’enfants dans la région de Kyiv, qui essayaient d’être évacués par un couloir approuvé à l’avance, avancent les renseignements ukrainiens. Le bilan de cet acte brutal est de 7 morts. L’un d’eux est un enfant».
Un million d’euros pour les artistes ukrainiens et «russes dissidents». Le ministère de la Culture a annoncé ce samedi la mise en place d’un fonds d’un million d’euros pour accueillir les artistes et professionnels de la culture ukrainiens qui le souhaiteraient, dispositif également «ouvert aux artistes russes dissidents». A ce fonds de soutien s’ajoute «une enveloppe de 300 000 euros pour l’accueil des étudiants» dans les écoles, d’art notamment, qui sont sous la tutelle du ministère de la Culture», précisent les services de Roselyne Bachelot dans un communiqué. Les artistes seront aidés, en russe et en ukrainien, pour s’orienter via une plateforme téléphonique. Avec leurs proches, ils pourront être accueillis dans des résidences d’artistes de trois mois. Outre l’accueil d’urgence, les fonds doivent permettre le soutien à la création artistique, via par exemple des bourses de recherche ou encore des aides à la diffusion de spectacles.
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Paris et Berlin veulent «mettre Vladimir Poutine au pied du mur». Lors de leurs échanges avec le président russe, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et Emmanuel Macron ont appelé à un cessez-le-feu. Les Européens préparent un nouveau cycle de sanctions. Plus d’informations dans notre article dédié.
Kyiv se prépare à l’assaut tandis que Marioupol est à court de nourriture. Les forces russes ont passé la journée de samedi à resserrer l’étau autour de la capitale ukrainienne, continuant sans répit de bombarder les autres villes du pays. Dont plusieurs hôpitaux à Mykolaïv ainsi que la cité portuaire stratégique de Marioupol, assiégée depuis douze jours. Quasiment dévastée, la ville, à court de nourriture, est aussi privée d’eau, de gaz, d’électricité, de communications. Une situation «quasi désespérée», selon Médecins sans frontières (MSF). «La pire catastrophe humanitaire sur la planète», selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba qui a chiffré vendredi à 1 582 le nombre de civils tués. Lors de sa conférence de presse samedi, le président ukrainien a pour la première fois donné un chiffre sur le nombre de militaires ukrainiens tués depuis l’invasion russe le 24 février. «Nous avons environ 1 300 militaires qui ont péri», a-t-il dit, affirmant que l’armée russe a perdu «environ 12 000 hommes». Près de 2,6 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février et environ deux millions de personnes sont aussi déplacées à l’intérieur du pays, selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés.
A Paris, Rennes ou Lille, plusieurs centaines de personnes rassemblées pour soutenir l’Ukraine et dénoncer l’invasion russe. «Aidons l’Ukraine, boycottons le gaz et le pétrole russe», réclamaient les manifestants, dont de nombreux Ukrainiens et Russes opposés à la guerre, réunis à Paris, Lille, Rennes et dans de nombreuses autres villes de France ? «Il faut fermer le ciel ukrainien sinon Poutine détruira toute l’Ukraine», soutient Halyna, Ukrainienne de 65 ans résidant à Paris depuis une trentaine d’années. «L’achat du gaz et du pétrole russe finance directement la guerre d’invasion russe en Ukraine et nous rend tous complices de cette guerre», affirmaient de nombreux manifestants arborant un badge aux couleurs ukrainiennes appelant au boycott du gaz et du pétrole russe réunis place de la République à Paris. A Lille, Rennes et dans d’autres villes de France, des centaines de personnes ont affiché leur soutien à l’Ukraine.
17h50 - Place de la République, quelques centaines de personnes sont rassemblées pour protester contre la situation en #Ukraine️ 🇺🇦
— Martin D. (@martindufo) March 12, 2022
On aperçoit sur le boulevard Voltaire la tête de la #MarcheLookUp qui devrait arriver d’ici quelques dizaines de minutes ! pic.twitter.com/dVtOj23d6Y
Place de la République parce que nous ne nous habituerons pas à voir s’abattre les bombes de #PoutineAssassin sur le peuple ukrainien. Parce que l’#Ukraine c’est l’Europe. Parce que la liberté ne se négocie pas. Parce que si nous ne l’arrêtons pas Poutine continuera d’avancer. pic.twitter.com/LjeM3i0pYL
— Olivier Faure (@faureolivier) March 12, 2022
Restons mobilisés pour #Ukraine️, pour que cesse cette guerre et le massacre des populations civiles. @lillefrance continue de préparer l’accueil des réfugiés qui fuient la guerre et les persécutions. N’hésitez pas à aider, not. en faisant un don via @fondationlille pic.twitter.com/AtRKkMul91
— Arnaud Deslandes (@Ardeslandes) March 12, 2022
Des convois humanitaires à Marioupol. Ce matin, après une nuit de bombardement à Marioupol, de nouveaux convois se sont dirigés vers la ville assiégée. Après l’attaque mercredi par les forces russes de l’hôpital de Marioupol, les photos d’Evgeniy Maloletka, de l’agence de presse AP, ont fait le tour du monde. «Libération» en publie une série.
Humanitarian convoy headed to besieged Mariupol this morning. pic.twitter.com/13fgtAUsfK
— Loveday Morris (@LovedayM) March 12, 2022
«Dommage que la ville soit si vide». Les proches conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky se promènent dans le centre de Kyiv, tandis que les troupes russes ont intensifié leur bombardement autour de la capitale ukrainienne.
Brave. Zelensky close advisors go walkabout in central Kyiv. It’s a shame the city is so empty, they say — “but we did find coffee!”
— Oliver Carroll (@olliecarroll) March 12, 2022
pic.twitter.com/jgf79Mixye
Joe Biden va envoyer 200 millions de dollars en armes et autres aides à l’Ukraine. Une nouvelle enveloppe américaine vers l’Ukraine. Ces nouveaux fonds pourront être utilisés pour l’achat d’armes, d’articles de défense provenant du stock du ministère de la défense et pour l’éducation et la formation militaires. Cette décision intervient après que le Congrès américain a approuvé une aide d’urgence de 13,6 milliards de dollars pour l’Ukraine.
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«Un maire qui défendait courageusement sa ville et ses citoyens». Dans une vidéo publiée ce samedi, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois dénoncé l’enlèvement du maire de Maritopol Ivan Fedorov survenu vendredi dans l’après-midi. «a-t-il déclaré. «C’est un signe de faiblesse de l’envahisseur. Ils sont passés à un nouveau stade de la terreur en essayant d’éliminer physiquement les représentants légitimes ukrainiens.» Vendredi à Maritopol, Ivan Fedorov a été emmené par une dizaine d’hommes en armes alors qu’il se trouvait au centre de crise de la ville, située à environ 120 km au sud de Zaporijia, pour s’occuper de questions d’approvisionnement.
#VIDEO According to the Ukrainian president and parliament, mayor Ivan Fedorov was abducted on Friday by Russian soldiers occupying Melitopol, a town in southern Ukraine halfway between Mariupol and Kherson, because he “refused to cooperate with the enemy” https://t.co/ulDHfL5e03 pic.twitter.com/cVaKfp2MU4
— AFP News Agency (@AFP) March 12, 2022
Une dernière nuit dans le bus avant une nouvelle vie en France. Les convois humanitaires prennent la route, loin des combats. Ce samedi, un bus affrété par des bénévoles a quitté Przemysl, en Pologne, traversé l’Allemagne et doit rejoindre la France et Paris. A bord, les réfugiés sont encore hébétés par les événements des deux dernières semaines. Certains laissaient derrière eux plusieurs jours de galère : ils ont traversé leur pays sous les bombes, abandonné leurs maisons et les leurs pour trouver du repos à Przemysl, en Pologne. En vain : chaque jour, plusieurs dizaines de milliers d’Ukrainiens affluent vers ce point chaud, les capacités d’accueil dans la ville sont saturées. C’est ce qui a décidé la plupart d’entre eux, principalement des mères et leurs enfants, à grimper dans un autocar affrété par les convois solidaires de bénévoles français. Lire le reportage de notre envoyé spécial Gurvan Kristanadjaja.
Les accusations de Vladimir Poutine sur des «violations flagrantes» du droit humanitaire par les soldats ukrainiens sont des «mensonges». Telle est la réponse de l’Elysée à la suite d’un nouvel échange samedi entre le président russe, Emmanuel Macron et Olaf Scholz. Au cours de cet appel téléphonique d’une heure et demie, le président français et le chancelier allemand ont de nouveau appelé la Russie à «un cessez-le-feu immédiat» et à «lever le siège» de Marioupol où la situation est «humainement insoutenable», a indiqué la présidence française. «Les exactions de l’armée russe devaient cesser» et que les «violations» de «la pire des manières» pouvaient être, «au sens du droit international et sous réserve de l’enquête en cours», «qualifiées de crimes de guerre», a ainsi déclaré Emmanuel Macron pendant l’entretien. Au terme de cette conversation, qualifiée de «très franche et difficile» dans un «moment dramatique», l’Elysée a indiqué que de nouvelles sanctions allaient être examinées, «sans tabou», «de nature historique» avec «une mise au ban» de la Russie.
«Repose en paix, ma douce ville natale». Il ne reste rien de Volnovakha, ville de plus de 23 000 habitants située dans l’oblast de Donetsk.
My hometown Volnovakha has ceased to exist as a human settlement.
— Illia Ponomarenko 🇺🇦 (@IAPonomarenko) March 12, 2022
Russia has completely destroyed a rapidly developing, 100% Russian-speaking city of Donbas.
1881-2022.
Rest In Peace, my sweet old hometown. pic.twitter.com/8H7jjg2xvQ
L’ancienne député européenne Rebecca Harms appelle à l’unité européenne face à l’enlèvement de Ivan Fedorov. Les autorités ukrainiennes sont toujours sans nouvelle du maire de Maritopol. «Un groupe de dix occupants a enlevé le maire de Melitopol, Ivan Fedorov. Il refusait de coopérer avec l’ennemi», a précisé le parlement ukrainien qui a donné l’alerte vendredi après-midi. Lors de son enlèvement, le maire était au centre de crise de la ville pour s’occuper des problèmes d’approvisionnement. Rebecca Harms, ancienne députée européenne et femme politique allemande demande le soutien unanime des maires européens pour leur collègue Ivan Fedorov.
All European Mayors should stand with their colleague Ivan Fedorov, Mayor of #Melitopol @CoR_President #RussianWarCrime pic.twitter.com/I2pqJF0NFs
— Rebecca Harms (@RebHarms) March 12, 2022
La Tour Eiffel sous les bombes, des avions de chasse au-dessus de Paris. Cette vidéo publiée par le compte Twitter officiel du parlement ukrainien est devenue virale. Un montage très réaliste qui montre à quoi pourrait ressembler Paris attaquée. «La célèbre Tour Eiffel à Paris ou la Porte de Brandebourg à Berlin resteraient-elles debout sous les bombardements incessants des troupes russes ? Pensez-vous que cela ne vous concerne pas ? Aujourd’hui c’est l’Ukraine, demain ce sera toute l’Europe. La Russie ne reculera devant rien». La vidéo s’achève avec le message martelé depuis des jours par le président ukrainien Volodymyr Zelensky : «nous nous battrons jusqu’au bout. Donnez-nous une chance de vivre. Fermez l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine ou bien donnez-nous des avions de combat. Si nous tombons. Vous tomberez.»
Would the famous Eiffel Tower in #Paris or the Brandenburg Gate in #Berlin remain standing under endless bombing of Russian troops?
— Verkhovna Rada of Ukraine (@ua_parliament) March 11, 2022
Do you think that does not concern you?
Today it’s #Ukraine, tomorrow it will be the whole of #Europe. Russia will stop at nothing. pic.twitter.com/vi6z5UWV8q
Les dernières avancées des troupes russes en Ukraine. Le ministère de la Défense britannique suit de près la guerre menée par la Russie en Ukraine. La carte montre notamment la concentration des assauts russes vers la capitale ukrainienne Kyiv.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 12, 2022
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 12 March 2022
Find out more about the UK government's response: https://t.co/ICBvnseRb4
🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/kMu26GBH35
Pour Zelensky, la Russie ne pourra prendre Kyiv que si elle «rase la ville». Lors de sa conférence de presse qui s’est tenue ce samedi à Kyiv, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit ouvert à des discussions avec le président russe Vladimir Poutine. Il a également déclaré que la Russie devrait avoir honte du traitement réservé au maire de Molitopol, Ivan Fedorov, enlevé vendredi après-midi. «Un crime contre la démocratie», «du simple terrorisme», selon lui. «Ils ont tué un maire et maintenant ils en capturent un autre. Cela signifie que tous les maires, quelles que soient les villes dans lesquelles les forces russes entrent, s’ils ne confirment pas leur collaboration, ils sont tués», ajoute Zelensky.
❗ Warning ❗
— Verkhovna Rada of Ukraine (@ua_parliament) March 11, 2022
A group of 10 occupiers kidnapped the mayor of #Melitopol (Zaporizhzhya region) Ivan Fedorov. He refused to cooperate with the enemy.#StopRussia #StopPutin
👇 pic.twitter.com/nV6OPlbGfh