En résumé
- La guerre est entrée dans sa deuxième année ce vendredi 24 février, premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine. Selon des estimations occidentales, les deux camps comptent plus de 150 000 personnes tuées ou blessées depuis le début du conflit.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit prononcer un discours à Kyiv au Palais Mariinsky. «Le 24 février, des millions d’entre nous ont fait un choix. Pas le drapeau blanc, mais le drapeau bleu et jaune. Ne pas fuir, faire face», a écrit le président ukrainien sur Twitter en début de journée. Lire notre article.
- Jeudi 23 février, l’Assemblée générale de l’ONU a exigé le retrait «immédiat» des troupes russes d’Ukraine et appelé à une paix «juste et durable» entre l’Ukraine et la Russie. Une résolution qui a recueilli 141 voix pour, sept contre, et 32 pays se sont abstenus, dont la Chine et l’Inde.
Notre reportage à Kyiv. Offensive russe, jour 365. Le ciel est gris au-dessus de Kyiv. La capitale est déserte et silencieuse, baignée d’une atmosphère de circonspection. Les grandes artères, généralement chargées le vendredi d’un flot ininterrompu de voitures quittant la ville en direction de la campagne, sont vides. Hormis quelques soldats en vadrouille et une nuée de journalistes, venus faire des directs sur le Maïdan (la place de l’Indépendance), le centre-ville est resté dépeuplé toute la journée. Le récit de cette journée à lire ici.
Selon l’ONU, le plan chinois est une «importante contribution». «Je pense que le plan présenté par le gouvernement chinois est une importante contribution. Je pense que l’appel sur la nécessité d’éviter l’utilisation des armes nucléaires est particulièrement important», a déclaré à la presse le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, soulignant la «responsabilité collective» de parvenir à «une paix juste» comme demandé par l’écrasante majorité de l’Assemblée générale de l’ONU.
Zelensky va rencontrer Xi Jinping. Le président ukrainien affirme prévoir une rencontre avec son homologue chinois, proche partenaire de Poutine, après des propositions de Pékin en vue d’un règlement du conflit avec Moscou. «J’ai l’intention de rencontrer Xi Jinping. Ce sera important pour la sécurité mondiale. La Chine respecte l’intégrité territoriale et doit tout faire pour que la Russie quitte le territoire de l’Ukraine», a expliqué Volodymyr Zelensky.
Pour Macron, la Turquie doit accroître sa pression sur la Russie. Le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qu’il fallait «accroître la pression et l’isolement de la Russie» pour qu’elle «renonce» à son «agression» contre l’Ukraine, a rapporté l’Elysée. «A cet égard, le chef de l’Etat a souligné l’enjeu de lutter contre tout contournement des sanctions mises en place», a ajouté la présidence française après un appel entre les deux dirigeants un an jour pour jour après l’invasion russe de l’Ukraine.
La Russie apprécie les efforts chinois. Le Kremlin a dit vendredi «apprécier» les efforts chinois pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes que Moscou revendique. «Nous partageons les considérations de Pékin», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, tout en estimant que Kyiv devait «reconnaître les nouvelles réalités territoriales», alors que les propositions de Pékin incluent le respect de «l’intégrité territoriale» de l’Ukraine.
«Qui m’a déçu ? Réponse : tous ceux qui ont quitté Kyiv le 24 février». Interrogé sur les personnes qui l’ont déçu depuis le début du conflit, le président ukrainien a déploré l’attitude de ceux qui ont fui le pays le 24 février. «Tous ceux qui ont quitté les villes et les villages, tous ceux qui étaient censé gérer la situation qui ont quitté leur poste, tous ceux-là m’ont déçu», a listé le président. Au moment de choisir le moment le plus effrayant vécu depuis le début de la guerre, le président ukrainien a répondu : «peut-être Boutcha. Peut-être ce que j’ai vu au moment de la désoccupation de cette ville. C’était très effrayant. a déclaré le président ukrainien visiblement très ému. Très effrayant de voir cela. Nous avons vu le vrai visage du diable».
Volodymyr Zelensky souhaite que son pays se rapproche de l’Afrique et de l’Amérique latine. Le président ukrainien a dit vendredi souhaiter se rapprocher des pays d’Afrique et d’Amérique latine, deux régions où l’influence de Moscou reste forte, au premier anniversaire de l’invasion russe. «L’Ukraine doit vraiment faire un pas en avant pour rencontrer les pays du continent africain», a affirmé le président Zelensky lors d’une conférence de presse, disant également vouloir «organiser un sommet entre les pays d’Amérique latine et l’Ukraine».
Vers une production commune américaine et polonaise de munitions ? Le président polonais Andrzej Duda a déclaré vendredi avoir discuté avec son homologue américain d’une production commune de munitions pour l’Ukraine. «Je peux dévoiler avoir discuté avec le président Joe Biden du lancement d’une production militaire commune, par exemple des munitions […] Ces entretiens vont poursuivre», a souligné le chef de l’Etat polonais à des journalistes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky espère une victoire cette année. Volodymyr Zelensky a estimé vendredi qu’une victoire face à la Russie était possible cette année, si ses partenaires occidentaux tenaient parole concernant leur aide militaire. «Si les partenaires tiennent parole et respectent les délais, une victoire inévitable nous attend […] Je veux vraiment ça cette année», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe.
«Nous sommes invincibles grâce à vous». Le président ukrainien a début sa conférence de presse à Kyiv. Très vite il, a évoqué la situation sur le front. «La victoire est de notre côté […] La victoire sera pour cette année», a prédit Volodymyr Zelensky.
Le Conseil de sécurité de l’ONU observe une minute de silence. En mémoire de toutes les victimes de la guerre en Ukraine et à l’occasion du premier anniversaire du conflit, le Conseil de sécurité de l’ONU a observé vendredi une minute de silence, y compris le représentant de la Russie. C’est d’abord le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba qui s’est levé en demandant une minute de silence «en mémoire des victimes de l’agression» de Moscou, avant que l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia ne se lève à son tour pour «toutes les victimes de ce qui s’est passé en Ukraine depuis 2014».
La Pologne, «prête» à former des pilotes ukrainiens sur des avions de combat F-16. «Oui, nous sommes prêts à mener des formations sur des avions de combat F-16 en Pologne», a déclaré ce vendredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors de sa visite à Kyiv. «Je souligne que cela doit être convenu au sein de la coalition élargie, mais la Pologne est prête à effectuer une telle formation», a-t-il précisé.
La Suède va livrer «environ» dix chars Leopard à Kyiv. Et des systèmes antiaériens. C’est ce qu’a annoncé vendredi le gouvernement suédois. Le pays scandinave compte envoyer à l’Ukraine environ dix chars Leopard 2A5 qu’il détient ainsi que des systèmes antiaériens IRIS-T et HAWK, ont précisé le Premier ministre Ulf Kristersson et le ministre de la Défense Pål Jonson lors d’une conférence de presse. L’Allemagne a annoncé de son côté la livraison de quatre chars Leopard de type 2A6 supplémentaires, en plus de quatorze déjà prévus, selon le ministère de la Défense.
Pour Varsovie, les sanctions européennes ne sont pas assez fortes. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a estimé vendredi que le dernier train de sanctions proposé par l’Union européenne contre la Russie était «trop mou, trop faible». «En ce qui concerne le 10e train de sanctions, nous ne sommes pas satisfaits car il est trop mou, trop faible. Nous proposons que des personnes supplémentaires soient incluses. Nous suggérons depuis longtemps que des produits russes supplémentaires soient inclus», a-t-il déclaré lors de sa visite à Kyiv ce vendredi. Varsovie bloque donc l’adoption de cette nouvelle série de sanctions européennes. Le nouveau paquet comprend notamment de nouvelles restrictions des exportations vers la Russie pour 11 milliards d’euros, le gel des avoirs de trois banques et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes accusées de fournir des drones à Moscou. Jeudi, c’est Washington qui annonçait sa volonté d’appliquer de nouvelles sanctions «considérables» à l’encontre de la Russie. Des banques et l’industrie de défense russes devraient également être ciblés. Plus d’infos ici.
La diplomatie européenne rejette le plan chinois. Le document présenté vendredi par la Chine sur la guerre en Ukraine «n’est pas un plan de paix», a estimé cet après-midi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, précisant toutefois ne pas le «rejeter». «Ce n’est pas un plan de paix, c’est une position où la Chine réaffirme les positions exprimées depuis le début», a déclaré Borrell avant un Conseil de sécurité de l’ONU, notant que pour être un plan de paix, il devrait être «opérationnalisé» et que pour le rendre «crédible», les Chinois devraient aussi se rendre à Kyiv.
Un an. Pour le premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, les manifestations de soutien et de solidarité avec les Ukrainiens se sont multipliées à travers le monde. Les couleurs de l’Ukraine, le bleu et le jaune, ont illuminé plusieurs monuments et bâtiments en Europe, à l’image de la tour Eiffel, du théâtre national de Varsovie ou de la Commission et Parlement européens. Parfois, les gestes ont été un peu plus forts, comme à Berlin, où la carcasse d’un char de l’armée de Poutine a été déposée face à l’ambassade russe. Retrouvez notre diaporama.