En résumé :
- La France, avec la Turquie et la Grèce, va lancer une opération humanitaire pour évacuer les civils de Marioupol. L’annonce en a été faite vendredi soir par Emmanuel Macron.
- Lors d’une intervention vidéo au Forum de Doha, organisé par le Qatar, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a reproché à la Russie d’alimenter une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire.
- Le président américain, Joe Biden, poursuit son séjour en Europe. Au deuxième jour de sa visite à la Pologne, il a rencontré deux ministres ukrainiens à Varsovie, réaffirmé l’alliance des pays de l’Otan et étrillé le président russe.
La Maison Blanche tempère les propos de Biden. Peu après le discours du président américain à Varsovie, où ce dernier avait déclaré «Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir», un haut responsable de la Maison Blanche, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a précisé que Joe Biden n’avait pas appelé à un «changement de régime» à Moscou. «Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime», a dit le responsable.
Notre récit
Après avoir été capturé par les Russes, le maire de Slavoutich relâché. Le maire de Slavoutich, Yuriy Fomichev, a été relâché par les forces russes samedi soir, selon la radio publique indépendante ukrainienne Hromadske. L’édile avait été capturé un peu plus tôt par la journée par les Russes, alors qu’ils prenaient le contrôle de la ville, avaient alerté les autorités locales. Yuriy Fomichev a pris la parole face à des habitants de la ville. Les Russes, avec qui il affirme avoir pu discuter, ont promis de quitter la ville, en laissant simplement un barrage routier. Ils «vont passer dans la ville pour vérifier si des personnes cacher des armes. Ils vont circuler mais ensuite ils doivent tous quitter la ville», a-t-il dit. Et de poursuivre: «Nous n’avons pas d’armes, nous n’avons que nos mains, notre cerveau, notre amour pour l’Ukraine et Slavoutich». Il conclut avec une requête: «suite à ce discours, avec peine, cette ville devra communiquer avec l’occupant russe». «Nous n’avons pas d’autres options». a-t-il conclu.
«У нас немає зброї, є лише наші руки, мізки, любов до України та Славутича», — мер Юрій Фомічев
— Громадське радіо (@HromadskeRadio) March 26, 2022
За його словами, на жаль, місту доведеться комунікувати з російськими окупантами, адже вони залишать свій блокпост pic.twitter.com/VOErHEcxAQ
Biden à propos de Poutine: «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir». Le président russe Vladimir Poutine «ne peut pas rester au pouvoir», a affirmé samedi Joe Biden lors d’un discours sur l’Ukraine au château royal de Varsovie. «Nous aurons un avenir différent, un avenir plus brillant, ancré dans la démocratie et les principes, l’espoir et la lumière, la décence et la dignité, la liberté, des possibilités. Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir», a déclaré le président américain.
«Ne pensez même pas à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan», poursuit Biden. «Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m’entendre - vous, le peuple russe, n’êtes pas notre ennemi», a lancé le président des Etats-Unis Joe Biden, samedi, lors de son discours depuis Varsovie. «Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d’enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes», a-t-il poursuivi. Dans le même temps, Joe Biden a affirmé que cette guerre était «d’ores et déjà un échec stratégique pour la Russie». Et s’est montré autoritaire, en s’adressant aux forces de son homologue russe, Vladimir Poutine: «ne pensez même pas à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan».
Biden dit à l’Ukraine: «Nous sommes à vos côtés», un «long combat» nous attend. Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie que la bataille «entre la démocratie et l’autocratie» allait être longue. «Cette bataille ne sera pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous», a dit le chef d’Etat lors d’un discours au château royal de Varsovie, avant d’assurer aux Ukrainiens: «Nous sommes à vos côtés».
La moitié des Ukrainiens prêts à participer aux combats, selon un sondage. Près de la moitié des Ukrainiens de 18 à 55 ans se disent prêts à participer directement aux combats face à l’invasion russe, selon un sondage établi par l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (Prio) avec l’appui du sondeur local Info Sapiens. Pour les hommes, cette part grimpe à environ 70%, tandis qu’elle avoisine 30% pour les femmes. Le centre de recherche norvégien a interrogé plus de plus de 1 000 Ukrainiens considérés comme en âge de résister avec l’objectif d’établir un échantillon représentatif, malgré les difficultés d’établir un sondage en pleine guerre. Questionnés lors de la troisième semaine du conflit (9-12 mars), les sondés - hommes et femmes à parts égales - ont répondu via internet sur leurs attitudes vis-à-vis de quatre options de résistance.
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Après deux frappes sur Lviv, au moins 5 blessés, selon le gouverneur régional. La ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu’ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram. Les frappes ont visé un quartier est de la ville, Lytchakivsky, sans qu’on sache exactement quel type de bâtiment ou infrastructure avait été touché. Un journaliste sur place rapporte la présence de grosses volutes noires et de flammes s’élevant au-dessus de ce quartier.
L’Ossétie du Sud envoie des soldats pour aider les Russes en Ukraine. Renvoi d’ascenseur ou vassalisation avancée ? La république autoproclamée d’Ossétie du Sud, qui a fait sécession de la Géorgie avec l’appui de la Russie, annonce ce samedi avoir envoyé des soldats en Ukraine pour «aider à protéger la Russie». «Nos gars vont remplir leur devoir militaire l’étendard fièrement levé», déclare sur Telegram le dirigeant de la république autoproclamée Anatoli Bibilov. Il affirme que les soldats «comprenaient parfaitement bien qu’ils allaient défendre la Russie, qu’ils allaient défendre l’Ossétie également». Anatoli Bibilov n’a pas précisé le nombre de soldats devant être déployés en Ukraine mais il a publié une vidéo montrant quelques autocars et camions déjà en route.
Trois explosions à Lviv. Alors que l’armée russe assurait hier qu’elle allait se concentrer sur l’Est de l’Ukraine, la ville occidentale de Lviv semble avoir été touchée par une frappe aérienne ce samedi après-midi. D’après plusieurs journalistes présents sur place, trois explosions ont été entendues dans cette importante ville ukrainienne, jusqu’ici relativement épargnée et dans laquelle de nombreux civils ont trouvé refuge. Une alarme a été entendue peu de temps avant les explosions, qui auraient eu lieu près d’un dépôt pétrolier et aux abords de la tour locale de la télévision. Plusieurs témoignages font état d’avions de combat visibles dans le ciel peu de temps avant les explosions. Hier, les environs de l’aéroport de Lviv avaient déjà été touchés par des «missiles», d’après les autorités ukrainiennes.
#ukraine 3 fortes explosions secouent le centre-ville de #Lviv (ouest) 15 minutes après une sirène, peu après 16h. Impact de la frappe relativement proche du centre-ville pic.twitter.com/0goviY8FzE
— Stéphane Siohan (@stefsiohan) March 26, 2022
Biden «pas sûr» que la Russie ait changé de stratégie en Ukraine. Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie qu’il «n’était pas sûr» que l’annonce par la Russie de concentrer son offensive sur le Donbass signifiait un changement de sa stratégie en Ukraine. L’armée russe a déclaré vendredi vouloir «concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass», tranchant avec l’intention affichée du Kremlin de «démilitariser» et de «dénazifier» l’Ukraine entière.
Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher». Alors que le président américain, Joe Biden, rencontrait des réfugiés ukrainiens à Varsovie, ce samedi, il a été interrogé sur «ce qu’il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu’il inflige à ces gens». Réponse immédiate, en une phrase : «c’est un boucher». La rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.
Biden rassure la Pologne en évoquant le «devoir sacré» des alliés de l’Otan. Lors de son entretien avec le président polonais, Andrzej Duda, le président américain, Joe Biden, a réaffirmé ce samedi que l’article 5 du traité de l’Otan, stipulant que l’attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les Etats-Unis. «Vous pouvez compter là-dessus», a ajouté Biden, avant de citer une ancienne maxime polonaise «pour notre liberté et la vôtre». Le président américain a aussi déclaré que le président russe Vladimir Poutine «comptait sur une Otan divisée», mais que cette division ne s’est pas produite. De son côté, Andrzej Duda a affirmé que les relations polono-américaines étaient «florissantes» et seraient «immensément renforcées» par la visite de son invité, et enfin que son pays était un allié «sérieux» des Etats-Unis.
Pas de couvre-feu en journée demain à Kyiv. Ordre, contrordre. Le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, a finalement renoncé ce samedi midi à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu’il avait initialement annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s’appliquant que de 20 heures à 7 heures du matin, comme toutes les nuits. «Nouvelle information du commandement militaire : le couvre-feu à Kyiv et dans la région ne sera pas en vigueur demain (dimanche)», indique l’édile sur Telegram. «On pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans la journée», précise-t-il, sans donner d’explication sur ce revirement.
A Prague, des activistes repeignent les marches de l’ambassade russe en rouge sang.
Slavoutitch prise par les Russes, les habitants protestent. Le maire de Slavoutitch, une ville implantée au nord de Kyiv où vivent les employés de la centrale de Tchernobyl, a été enlevé par l’armée russe ce samedi selon les autorités régionales ukrainiennes. Des habitants se sont rassemblés autour d’un gigantesque drapeau ukrainien pour protester contre la prise de contrôle de leur ville par les Russes.
📢 росіяни все ще думають, що стріляючи в повітря нас можна злякати. "Домой!", – вигукують мешканці Славутича під звуки пострілів pic.twitter.com/2paRghLB5i
— Українська правда ✌️ (@ukrpravda_news) March 26, 2022
Joe Biden a rencontré deux ministres ukrainiens à Varsovie. Le président américain, Joe Biden s’est entretenu samedi à Varsovie avec des ministres ukrainiens. Joe Biden, dont c’était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.
La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kyiv. L’armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités régionales ukrainiennes. «Les occupants russes ont envahi Slavoutitch et occupé l’hôpital municipal», a écrit sur Telegram l’administration militaire de la région de Kyiv, qui englobe cette ville de 25 000 habitants à 160 km au nord de la capitale, construite après l’accident de Tchernobyl en 1986. Des habitants de Slavoutitch sont descendus dans la rue en déployant un énorme drapeau bleu et jaune ukrainien et se sont dirigés vers l’hôpital, selon les autorités régionales, qui ajoutent que les forces russes tirent en l’air et lancent des grenades assourdissantes dans la foule. La centrale de Tchernobyl a été prise par l’armée russe le 24 février, au premier jour de l’invasion de l’Ukraine.
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Nouveau couvre-feu à Kyiv de samedi soir à lundi matin. Un nouveau couvre-feu va à nouveau être instauré à Kyiv de samedi soir à lundi matin, a annoncé samedi sur Telegram le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.
Le ministre russe de la Défense réapparaît sur les écrans après deux semaines d’absence. Son absence depuis plusieurs jours inquiétait la communauté internationale. Deux jours après la publication d’images de Sergueï Choïgou à la télévision russe, dont l’authenticité était remise en questions par les observateurs internationaux, le ministre russe de la Défense a fait samedi sa première apparition publique en deux semaines. Le ministère de la Défense a publié une vidéo montrant Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d’armement de la Russie. Les images ne sont pas datées, mais le ministre y fait référence à une réunion avec le ministre des Finances qui, selon les agences russes, a eu lieu vendredi 25 mars. Le Kremlin s’était efforcé de balayer les suspicions entourant son absence, rejetant les spéculations sur son état de santé. «Le ministre de la Défense a beaucoup à faire actuellement […] ce n’est pas vraiment le moment de faire dans l’activité médiatique», avait dit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. A lire aussi : Mais où est Sergueï ? L’étrange discrétion de Choïgou, le ministre russe de la Défense.
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Zelensky accuse la Russie d’alimenter la course aux armes nucléaires. La Russie alimente une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire, a dénoncé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une intervention vidéo au Forum de Doha, organisé par le Qatar. «Ils se vantent de pouvoir détruire avec des armes nucléaires non seulement un pays en particulier, mais aussi la planète entière», a-t-il déclaré dans un message vidéo diffusé devant des dirigeants politiques et économiques, dont les propos ont été traduits en arabe. A lire aussi, notre analyse sur le nucléaire en Ukraine : «Des risques totalement inédits depuis 1945».