En résumé :
-La Russie a désormais totalement évacué le nord de l’Ukraine pour basculer son effort vers l’Est, laissant derrière elle des villes ravagées et des accusations de violences extrêmes contre les civils.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande «une réponse mondiale ferme» après la frappe de missiles qui s’est abattue vendredi sur la gare de Kramatorsk, point de passage central du Donbass, faisant 52 morts dont 5 enfants et plus d’une centaine de blessés. Ce samedi, il a toutefois affirmé que l’Ukraine était «toujours prête» à négocier avec la Russie.
- La Russie continue de démentir être l’autrice de la frappe affirmant ne pas disposer du type de missile qui aurait été utilisé contre la gare de Kramatorsk, avant de dénoncer une «provocation» ukrainienne.
- Boris Johnson a rencontré Volodymyr Zelensky en Ukraine lors d’une visite surprise de la capitale ukrainienne Kyiv samedi, faisant de lui le premier dirigeant du G7 à fouler le sol ukrainien.
#Horenka, nord-ouest de Kyiv. Beaucoup d'images me touchent. Mais cette vidéo plus personnellement. Horenka, sa forêt, son lac, un paradis des enfants, était devenu un de mes refuges lors des journées chaudes de l'été. Tout est détruit. https://t.co/XGzxElibaT
— Stéphane Siohan (@stefsiohan) April 10, 2022
Le chancelier autrichien rencontre Poutine lundi à Moscou. Karl Nehammer va devenir lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, annonce ce dimanche la chancellerie autrichienne. «Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien Volodymyr Zelensky », pour encourager le dialogue, précise un porte-parole du chef d’Etat, qui se trouvait samedi en Ukraine. Karl Nehammer, en visite samedi en Ukraine, déclare ce dimanche avoir «l’intention de tout faire pour que des mesures soient prises en faveur de la paix», tout en reconnaissant que les chances d’y parvenir sont minces.
«La guerre de siège n’était pas une option de premier choix pour la Russie». Incapables de s’emparer des villes ukrainiennes par l’assaut, les forces russes ont opté pour la guerre de siège, comme elles l’avaient déjà fait lors des deux guerres de Tchétchénie. Alexander Downes, directeur de l’Institut d’études sur la sécurité et les conflits au sein de l’Université George Washington, décrypte pour Libération les avantages militaires de la guerre de siège, moins coûteuse que la guerre urbaine, que mène la Russie en Ukraine. L’interview à lire ici.
L’Allemagne craint une importation du conflit sur son sol. Des magasins russes barbouillés de peinture aux injures dans la rue, les agressions envers la communauté russe en Allemagne se multiplient depuis l’invasion de l’Ukraine. Pour s’y opposer, des manifestations «contre la russophobie» s’organisent dans le pays, encore ce dimanche à Francfort et Hanovre, la veille à Lübeck et Stuttgart, rassemblant plusieurs centaines de personnes. Mais elles créent la polémique pour leur manque de distanciation face à l’agression militaire russe. Les autorités du pays, qui abrite 1,2 million de personnes originaires de Russie et 325 000 d’Ukraine, auxquelles s’ajoute l’arrivée depuis un mois de plus de 316 000 réfugiés ukrainien, «surveillent de près dans quelle mesure les citoyens russes, mais aussi ukrainiens, sont en danger en Allemagne», selon la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser. Ajoutant : «nous devons veiller très attentivement à ce que cette guerre ne soit pas importée dans notre société». Depuis le début de la guerre, 383 délits anti-russes et 181 délits anti-ukrainiens ont été rapportés officiellement à la police allemande.
Analyse
A ce jour, plus de 1 200 corps découverts dans la région de Kiev. Sur la chaîne britannique Sky News, la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova a annoncé ce dimanche ce bilan, dans une zone en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes. Elle n’a pas précisé si les corps découverts étaient exclusivement ceux de civils. Il y a une semaine, Iryna Venediktova avait fait état de 410 civils morts retrouvés dans les territoires libérés de la région de Kiev. La procureure avait alors laissé entendre qu’il y avait sans doute beaucoup d’autres cadavres qui n’avaient pas encore été ramassés et expertisés. Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, devenue un symbole des atrocités de la guerre, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, selon un bilan annoncé par les autorités ukrainiennes le 2 avril.
L’Ukraine a ouvert 5 600 enquêtes pour crimes de guerre commis par la Russie. C’est ce qu’a indiqué dimanche la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News. Qualifiant Vladimir Poutine de «principal criminel de guerre du XXIe siècle», la procureure générale ukrainienne a affirmé avoir identifié 5600 cas de crimes de guerre présumés, ainsi que 500 criminels de guerre russes. Elle a notamment cité l’attaque ayant visé la gare de Kramatorsk dans laquelle 52 civils dont cinq enfants ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe. «Absolument, c’est un crime de guerre», a déclaré Iryna Venediktova, affirmant avoir des «preuves» que la Russie était derrière l’attaque : «Ces personnes voulaient juste sauver leur vie, elles voulaient être évacuées.»
Nouveau bombardement de l’aéroport de Dnipro, «complètement détruit». L’aéroport de la plus grande ville de l’est de l’Ukraine a subi un nouveau bombardement dimanche par les forces russes. «Nouvelle attaque contre l’aéroport de Dnipro. Il n’en reste plus rien. L’aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler», a écrit sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. On est en train de déterminer le nombre de victimes.»
🚩Large convoy of Russian forces visible on satellite images heading south near the Ukrainian town of Velykyi Burluk, east of Kharkiv pic.twitter.com/zyJnv4dm3a
— Michael A. Horowitz (@michaelh992) April 10, 2022
Jeunes Ukrainiens accueillis en France : «J’ai une vraie chance d’être ici, voire un sentiment de culpabilité». Depuis le début de la guerre, une famille d’Aix-en-Provence, qui recevait depuis des années des enfants ukrainiens dans le cadre de colonies de vacances, en héberge désormais dans un contexte tout autre. Malgré les difficultés administratives, elle se démène pour leur offrir un bon cadre de vie. Notre reportage, à lire ici.
La Russie change son général en charge de l’invasion et choisit un tortionnaire. Aleksandr Dvornikov, général russe connu pour ses interventions barbares durant la guerre civile en Syrie, a été désigné par Moscou pour mener sa nouvelle stratégie, rassembler ses forces et mener une nouvelle offensive dans l’est et le sud de l’Ukraine. En 2015, sous son commandement, les forces russes en Syrie avaient largement été accusées par des ONG d’avoir bombardé des quartiers civils et ciblé des hôpitaux. Sur le New York Times, Rami Abdulrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, estime par exemple que «Bachar al-Assad n’est pas le seul à être tenu pour responsable du meurtre de civils en Syrie : le général Aleksandr Dvornikov devrait l’être aussi. En tant que commandant des opérations militaires, cela signifie qu’il est derrière le meurtre de civils syriens».
L’UE va discuter lundi d’un sixième paquet de sanctions contre Moscou. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE vont discuter lundi à Luxembourg d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l’arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l’effort de guerre russe divise les 27. Josep Borrell, le chef de la diplomatie, a annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, «mais une proposition formelle n’est pas sur la table», a reconnu vendredi un haut fonctionnaire européen. L’unanimité est nécessaire pour l’adoption des sanctions. Or on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs Etats membres.» L’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et la Hongrie sont très dépendantes du gaz russe.
A Kramatorsk, l’évacuation de 4 500 civils. Deux jours après le massacre de la gare de Kramatorsk, où 52 civils, dont cinq enfants, qui se préparaient à fuir ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe, l’évacuation de la population se poursuivait. Dimanche, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a par ailleurs indiqué que 4 500 civils avaient pu être évacués. La majorité ont quitté la région de Zaporijjia, a-t-elle ajouté, précisant que près de 200 personnes ont pu quitter la ville portuaire assiégée de Marioupol et plus d’un millier ont fui Melitopol, Lysychansk, Severodonetsk, Roubijne, Kreminna et Popasna dans la région de Lougansk.
Pour Boris Johnson, les atrocités à Boutcha ont détruit à jamais la réputation de Poutine. «Ce que Poutine a fait à Boutcha et Irpin sont des crimes de guerre et ont entaché de façon permanente sa réputation et la représentation de son gouvernement», a fustigé le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d’une déclaration conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Poutine «a subi un revers. […] Il va intensifier la pression maintenant dans le Donbass et l’Est», a mis en garde Johnson. «C’est pourquoi il est si vital […] que nous, vos amis, continuions à offrir le soutien que nous pouvons», a-t-il ajouté s’engageant à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires. Le responsable britannique a par ailleurs promis d’intensifier «semaine après semaine» les sanctions contre la Russie et de «s’éloigner de l’utilisation des hydrocarbures russes».
En visite à Kyiv, Boris Johnson offre à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. «Nous mettons en place de nouvelles aides financières et militaires qui témoignent de notre engagement dans la lutte de son pays contre la campagne barbare de la Russie» a déclaré le Premier ministre britannique ce samedi lors de sa visite surprise de la capitale ukrainienne, qui a commencé par un entretien avec Volodymyr Zelensky. Sur sa chaîne Telegram, le président ukrainien a posté la phrase «Bienvenue à Kiev, mon ami !», accompagné de plusieurs photos de la rencontre. «Le Royaume-Uni est le leader dans le soutien militaire de l’Ukraine, leader de la coalition antiguerre, leader des sanctions contre l’agresseur russe» a déclaré Andriï Sybyga, le chef adjoint de la présidence ukrainienne, qui a salué «une visite riche et constructive». De son côté, le porte-parole de Downing Street a affirmé que Boris Johnson s’était rendu en Ukraine «pour rencontrer le président Zelensky en personne, dans un geste de solidarité avec le peuple ukrainien» et pour «présenter un nouvel ensemble d’aide financière et militaire». Depuis le début de l’invasion russe, Boris Johnson est le premier dirigeant du G7 à fouler le sol ukrainien.
Today I met my friend President @ZelenskyyUa in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.
— Boris Johnson (@BorisJohnson) April 9, 2022
We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign. pic.twitter.com/KNY0Nm6NQ3
Plus de 10 milliards d’euros récoltés pour l’Ukraine, selon Ursula von der Leyen. Ce samedi, la présidente de la Commission européenne a annoncé à Varsovie qu’une collecte internationale de fonds a permis de réunir 10,1 milliards d’euros destinés à soutenir l’Ukraine. Lancée par l’organisation internationale Global Citizen avec le soutien de l’Union européenne, la campagne Stand Up for Ukraine a été rejointe par de nombreuses célébrités à travers le monde comme les artistes Elton John, Alanis Morrissette, ou encore Billie Eilish. «Le monde a finalement promis 9,1 milliards d’euros dans le cadre de la campagne. En outre, la Commission, en collaboration avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, ajoute un milliard supplémentaire pour les personnes déplacées en Ukraine. C’est fantastique. Donc 10,1 milliards d’euros», a déclaré Ursula von der Leyen, tout en assurant que d’autres fonds viendront prochainement s’y ajouter. «La solidarité des pays, des entreprises et des personnes du monde entier offre un peu de lumière en cette heure sombre» a-t-elle estimé lors de la cérémonie de conclusion de la campagne Stand Up for Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également pris la parole dans un message vidéo, en assurant que «le courage ukrainien a déjà uni l’ensemble du monde démocratique».
🔴 En direct de Varsovie 🇵🇱, @vonderleyen & @JustinTrudeau organisent une conférence mondiale des donateurs en faveur de l'aide humanitaire 🤝#StandUpForUkraine #StandWithUkrainehttps://t.co/BFASrMUhDJ
— Commission européenne | #StandUpForUkraine🇺🇦🇪🇺 (@UEFrance) April 9, 2022
Des habitants de Sarajevo adressent un message de soutien à l’Ukraine. Ce samedi, plusieurs centaines d’habitants de Sarajevo ont agité des drapeaux ukrainiens et des pancartes sur lesquels on pouvait lire «gloire de l’Ukraine» ou encore «l’amour de Sarajevo pour Kiev» dans la capitale bosnienne. «Toute image de guerre qui nous parvient aujourd’hui de l’Ukraine fait revenir nos souvenirs et des images qui partaient de notre pays dans les années 1990. Elles sont identiques : des enfants en larmes qui partent dans des convois, des foyers incendiés, des bébés naissant dans des abris, le sang sur le sol. Nous comprenons peut-être le mieux en Europe ce qui ce passe aujourd’hui là-bas» a lancé aux manifestants le metteur en scène bosnien Dino Mustafic. Sarajevo marque cette semaine le 30e anniversaire du début de son siège, le 5 avril 1992. Pendant 44 mois, la ville et ses 360 000 habitants avaient connu un siège sous le feu des bombardements de l’artillerie des forces serbes bosniennes. Plus de 11 500 personnes, dont 1 600 enfants et adolescents, y ont été tuées et plus de 50 000 personnes ont été blessées. De son côté, le maire de Sarajevo, Benjamina Karic, a déploré pour sa part «la souffrance terrible du peuple courageux de l’Ukraine qui est en train de vivre quelque chose que nous connaissons si bien».
🙏🙏🙏 #Sarajevo!
— Johann Sattler (@josattler) April 9, 2022
Few understand better than people in #Sarajevo what is happening in Ukraine.#StandWithUkraineNOW pic.twitter.com/9pkhJ9Tn6L
L’Ukraine «toujours prête» à des pourparlers avec la Russie, selon Zelensky. Malgré l’échec des négociations et la découverte de massacres dans les villes ukrainiennes récemment libérées, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi : «Nous sommes prêts à nous battre et chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l’instant, nous envisageons parallèlement un dialogue», au cours d’une conférence de presse avec le chancelier autrichien Karl Nehammer, en visite à Kiev et à Boutcha. Le président ukrainien s’est dit toutefois inquiet d’une offensive russe imminente dans l’Est de l’Ukraine. «Dans l’Est et dans le Sud, nous observons une concentration d’armes, d’équipements et de troupes qui s’apprêtent à occuper une autre partie de notre territoire» a-t-il souligné. D’après lui, un tel scénario dépendra de plusieurs facteurs, parmi lesquels «la rapidité de nos partenaires pour nous fournir des armes, et de la volonté du dirigeant russe d’aller plus loin». La dernière session de pourparlers directs russo-ukrainiens s’est tenue le 29 mars à Istanbul, au cours desquels l’Ukraine a détaillé ses principales propositions en vue d’un accord avec Moscou dont sa «neutralité» en échange d’un accord international pour garantir sa sécurité.
Danke für das offene und ehrliche Gespräch sowie den freundschaftlichen Empfang in Kyijw @ZelenskyyUa. Österreich weiß, was das ukrainische Volk derzeit erleiden muss. Wir werden helfen, wo wir können, um das humanitäre Leid zu lindern und diesen Krieg zu beenden. pic.twitter.com/0OhtvmroFK
— Karl Nehammer (@karlnehammer) April 9, 2022
Point militaire. Après avoir totalement évacué le nord de l’Ukraine autour de Kyiv, les forces russes se sont regroupées à l’Est. «Les opérations russes continuent de se concentrer sur la région du Donbass, Marioupol et Mykolaïv, soutenues par des lancers en Ukraine de missiles de croisières par les forces navales», selon le ministère britannique de la Défense. «Mais les ambitions russes d’établir un couloir entre la Crimée et le Donbass continuent d’être contrecarrées par la résistance ukrainienne». «Les forces ukrainiennes continuent de repousser quotidiennement les assauts russes dans les districts de Donetsk et Lougansk», affirme l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW). Au sud, de source militaire occidentale, il resterait encore 3 000 soldats ukrainiens à l’intérieur de la ville de Marioupol, en position défensive, notamment dans une usine sidérurgique équipée de profonds souterrains. Contrôler totalement la ville «prendra du temps», a reconnu vendredi Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes pro-russes de Donetsk, sur la chaîne russe Pervyi Kanal. La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l’Ukraine, a été totalement «libérée» des forces russes, a annoncé vendredi le chef de l’administration régionale Dmytro Jivitsky.
Moscou accuse Youtube d’avoir bloqué Douma-TV. Des responsables russes ont accusé samedi le service vidéo Youtube, propriété du géant américain Google, d’avoir bloqué le compte de la chaîne de la chambre basse du Parlement russe, «Douma-TV», et ont promis des représailles. Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a assuré que Washington violait ainsi «les droits des Russes», tandis que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé que Youtube «avait signé sa propre condamnation». Des journalistes de l’AFP à Moscou ont constaté que le compte en question n’était plus accessible sur la plateforme samedi matin.
Plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays, depuis l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février. Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) recensait exactement 4 441 663 réfugiés ukrainiens samedi. Soit 59 347 de plus que lors du précédent pointage vendredi. L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n’autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU, environ 210 000 non-Ukrainiens ont aussi fui le pays, rencontrant parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d’origine. L’ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays, selon les chiffres de l’OIM publiés le 5 avril. Au total, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.