En résumé
- Vladimir Poutine a ordonné la mise en alerte de la «force de dissuasion» russe, qui peut comprendre une composante nucléaire.
- Une rencontre entre des délégations russe et ukrainienne a lieu ce dimanche à la frontière avec le Bélarus
- L’Union européenne a décidé de fermer son espace aérien aux avions russes et doit livrer des armes à l’Ukraine prochainement, une première.
Des Etats membres de l’Union européenne sont disposés à fournir des avions de combat aux forces armées ukrainiennes, a annoncé dimanche le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. «Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a dit avoir besoin d’avions que les Ukrainiens peuvent piloter. Certains états membre disposent de ce genre d’avions et nous allons les fournir avec d’autres armements nécessaires à une guerre», a précisé Josep Borrell à l’issue d’une réunion en visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE, précédé d’un entretien avec le ministre ukrainien. Merci de nous avoir suivi tout au long de cette journée, retrouvez notre nouveau direct de ce cinquième jour de guerre en Ukraine.
Ukraine : accord politique des 27 pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe. Les ministres européens des Affaires étrangères se sont entendus dimanche, en accord avec les puissances du G7, pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe, a annoncé le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. L’accord politique des ministres ouvre la voie à la mise en œuvre de la mesure d’ici l’ouverture des marchés lundi, a-t-il indiqué devant la presse, estimant que «plus de la moitié des réserves» de l’institution (évaluées à 460 millions de dollars), placées dans des banques de pays du G7 seraient paralysées. Les membres du G7 et l’UE s’étaient mis d’accord samedi pour bloquer les opérations de la Banque centrale russe sur leur sol, ce qui revient à restreindre drastiquement ses capacités de convertir ses réserves de change (devises étrangères, obligations souveraines libellées dans des devises occidentales…). L’objectif est d’empêcher Moscou d’y recourir pour financer le conflit en Ukraine et contrer l’impact des sanctions occidentales sur l’économie russe.
UE : large soutien à une protection temporaire pour les Ukrainiens fuyant la guerre. Les ministres européens de l’Intérieur ont soutenu dimanche à une «grande majorité» le projet d’octroyer une protection temporaire aux Ukrainiens fuyant l’offensive russe, qui pourraient se chiffrer par «millions». Jusqu’à présent 300 000 Ukrainiens sont arrivés dans l’UE, selon la Commission européenne, dont la moitié en Pologne selon Varsovie. Les ministres réunis en urgence ont discuté de la possibilité d’apporter une protection temporaire à ces Ukrainiens, en recourant à une directive de 2001, qui leur permettrait de séjourner jusqu’à trois ans dans l’UE et d’y travailler. «J’ai constaté une très grande majorité pour que nous puissions très rapidement utiliser cette possibilité», a déclaré le ministre français Gérald Darmanin.
Macron a appelé Zelenski en fin d’après-midi pour prendre de ses nouvelles. Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec Volodymyr Zelensky aujourd’hui en fin d’après-midi, a fait savoir l’Elysée. Le chef de l’Etat français a souhaité de nouveau prendre des nouvelles de son homologue ukrainien. L’occasion de faire le point sur les derniers développements sur le terrain. Et de revenir sur les initiatives internationales de soutien à l’Ukraine, et sur les enjeux d’acheminement de l’aide dans le pays. Les deux dirigeants restent en contact étroit, précise Paris.
L’UE débloque 450 millions d’euros pour fournir des armes à l’Ukraine, a annoncé a annoncé le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. «Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre Facilité de paix et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire», a-t-il précisé.
Bilan du front ce dimanche. Le scénario d’une guerre éclair, qui aurait fait tomber le gouvernement ukrainien en quelques jours, est déjà écarté. En partie à cause des ratés de l’opération aéroportée sur Kiev, des défaillances de la chaîne logistique russe, et de la résistance – sans doute sous-estimée – des forces de défense ukrainienne. Cependant, sur aucun front, l’armée russe n’a été repoussée durablement. Surtout, Moscou dispose encore d’une immense réserve d’hommes et de matériel. La Russie a largement les moyens de poursuivre son invasion, même au prix de nombreuses pertes. Dans ces circonstances, la guerre pourrait devenir plus féroce. Par Célian Macé.
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L’équipe de foot russe sans hymne, ni drapeau, ni match à domicile. La Fédération internationale de football (Fifa) a imposé dimanche à la Russie de jouer ses matches sous bannière neutre et de disputer ses rencontres à domicile hors de son territoire, suite à l’invasion de l’Ukraine. La Fifa se réserve le droit de prendre «des sanctions additionnelles, y compris une exclusion potentielle des compétitions», alors que l’exclusion des Russes du Mondial a été évoquée ces dernières heures, notamment par la Fédération française.
Pécresse et Zemmour se disputent Sarkozy. Le candidat d’extrême droite et celle des Républicains ont tous deux demandé que Nicolas Sarkozy serve de représentant pour la paix en Ukraine. Eric Zemmour a déclaré dans l’après-midi qu’il voulait que l’ancien président et qu’Hubert Vedrine soient nommés «émissaires de la France pour la paix». Valérie Pécresse demande, elle, que «la France et l’Union européenne le désignent comme «Médiateur européen pour l’Ukraine»». Le fait que Nicolas Sarkozy n’ait pour l’heure pas encore annoncé publiquement soutenir un candidat à la présidentielle n’y est probablement pas pour rien.
La menace nucléaire de Poutine, un aveu de faiblesse pour Berlin. La mise en alerte de la force nucléaire russe par Vladimir Poutine témoigne du fait que son offensive en Ukraine ne se passe pas aussi bien qu’escompté, estime la ministre allemande de la Défense : «Sa mégalomanie, l’invasion rapide de l’Ukraine a été stoppée par des actions courageuses et déterminées de l’Ukraine.»
Situation particulièrement tendue à Kiev. Le maire de la capitale, l’ancien champion de boxe Vitali Klitschko, assure dans une interview accordée à l’agence AP que Kiev est «encerclée» et que les civils ne peuvent désormais plus être évacués en dehors de la ville. «Pour l’instant, nous avons l’électricité, de l’eau et du chauffage. Mais les infrastructures pour acheminer la nourriture et les médicaments sont détruites. Nous sommes proches d’une catastrophe humanitaire», s’est-il inquiété. Avant de rappeler que le couvre-feu était maintenu dans la capitale, et que la police chassait les «saboteurs» dans les rues.
L’image du jour, repérée par notre correspondant en Ukraine : un Ukrainien qui déplace une mine à la main… cigarette à la bouche.
Les démineurs ukrainiens en action, à Berdyansk (région de Zaporizhia), la clope au bechttps://t.co/7mCmLJWI10
— Stéphane Siohan (@stefsiohan) February 27, 2022
BP sort du capital du pétrolier russe Rosnef. La pression monte sur les géants pétroliers occidentaux qui font des affaires avec leurs homologues russes. Alors que l’Union européenne a décidé de nouvelles sanctions économiques et financières pour punir la Russie, la compagnie britannique BP a annoncé dimanche soir qu’elle allait sortir du capital du géant russe Rosneft dans lequel elle détient une participation de 19,75 %. «BP opère depuis plus de 30 ans en Russie […], mais cette action militaire représente un changement fondamental. Elle a conduit le conseil d’administration de BP à conclure, après un processus approfondi, que notre engagement dans Rosneft, une entreprise détenue par l’Etat, ne pouvait tout simplement pas continuer», se justifie l’entreprise. De quoi se poser des questions sur l’engagement de Total en Russie qui exploite notamment l’énorme gisement de gaz de la péninsule de Yamal, dans le cadre d’un consortium opéré par le russe Novatek (50,1 %), le pétrolier français (20 %) et le chinois CNPC (20 %). Total n’a pour l’heure rien dit de ses intentions. Par Jean-Christophe Feraud.
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Encore un Conseil de défense lundi. Emmanuel Macron convoque ce lundi à 11 heures un nouveau Conseil de défense et de sécurité nationale consacré à la situation en Ukraine, après celui qui a eu lieu samedi.
E Macron convoque pour lundi à 11h un Conseil de défense #Ukraine. Ainsi va démarrer sa dernière semaine dans le seul costume de président de la République. Sa déclaration de candidature devrait se faire « dans le dernier quart d’heure »,
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) February 27, 2022
dixit un proche, en fin de semaine. @libe
L’UE s’attend à au moins sept millions de déplacés. Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, estime que «sept millions d’Ukrainiens vont être déplacés» dans ce pays à cause de l’offensive russe. «Nous assistons à ce qui pourrait devenir la plus grande crise humanitaire sur notre continent européen depuis de très nombreuses années», a-t-il averti dimanche.
Nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi. A la demande d’Emmanuel Macron, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence lundi à 15 heures, pour parler de la crise humanitaire en Ukraine. Des responsables du département des Affaires humanitaires de l’ONU et du Haut-commissariat aux Réfugiés participeront à cette session. La demande de réunion de la France, qui a été acceptée par la Russie, présidente en exercice en février du Conseil de sécurité, a été soutenue par l’Irlande, l’Albanie, les Etats-Unis, la Norvège, le Royaume-Uni et le Mexique.
La Suède va à son tour livrer des armes à l’Ukraine. La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a annoncé lors d’une conférence de presse que son pays va rompre avec sa doctrine excluant de livrer des armes à un pays en guerre. La Suède enverra 5 000 lance-roquettes antichars à l’Ukraine, une première depuis 1939, lorsqu’elle avait assisté la Finlande attaquée par l’URSS.
De notre correspondant en Russie, Paul Gogo.
Poutine a agi en réaction au temps que l'ouest voulait prendre pour négocier, pour rappeler que le Kremlin veut du tout de suite et maintenant et pas autre chose. Sauf que maintenant ça va très vite, diplomatie et Kremlin sont son et lumière, l'un doit accélérer, l'autre, freiner
— Paul Gogo (@Paugog) February 27, 2022
Pour François Hollande, «Vladimir Poutine veut impressionner et jouer avec la peur d’une guerre nucléaire». L’ancien président de la République, confronté à plusieurs reprises au cours de son mandat à des crises déclenchées par Vladimir Poutine, réagit dans nos colonnes à l’invasion russe en Ukraine et aux leçons que les Occidentaux doivent en tirer. Pour lui, il ne faut «pas négliger cette menace» nucléaire brandie par le président russe, «sans pour autant rentrer dans la logique guerrière qu’il entretient». Son interview complète est à retrouver en cliquant ici.
Alexandre Loukachenko également visé par l’UE. Dans la série de sanctions annoncée par Ursula Von der Leyen, on trouve aussi Alexandre Loukachenko. Le dictateur bélarusse est décrit comme «l’autre agresseur dans cette guerre» par la présidente de la Commission européenne. Les secteurs des hydrocarbures, du tabac, du ciment, du fer et de l’acier du Bélarus seront concernés par des sanctions.
Profil
L’espace aérien de l’UE fermé aux Russes. «Nous fermons l’espace aérien de l’UE aux aéronefs appartenant à la Russie, immatriculés en Russie ou sous contrôle russe. Ils ne pourront pas atterrir, décoller ou survoler le territoire de l’UE», a déclaré Ursula Von der Leyen ce dimanche, précisant que la mesure concerne également les «jets privés des oligarques».