A vous les studios. Notre compte rendu en direct de l’intervention d’Emmanuel Macron au Parlement européen s’achève ici. Merci de l’avoir suivi. Si vous voulez retrouver les principaux points de cette intervention, nous vous invitons à lire notre article dédié.
Macron pas mécontent des compliments de Krugman. Face à des députés européens qui ont été plusieurs à remettre en cause les choix économiques français, le chef de l’Etat a insisté sur les premières évaluations des politiques menées pendant la pandémie. «Pour celles et ceux qui s’inquiètent de la France et je les en remercie, un prix Nobel d’Economie a eu l’occasion de s’exprimer ces derniers jours pour dire qu’à ses yeux la politique française n’était sans doute pas la moins bonne», a-t-il déclaré. Emmanuel Macron fait ainsi allusion à la chronique écrite par l’économiste américain Paul Krugman dans le New York Times le 14 janvier. Dans ce texte intitulé «S’en sortir : L’économie française connaît une bonne pandémie», le néokeynésien qui a obtenu le prix Nobel en 2008 qualifie la France de «star performer» des économies avancées. Il rappelle que le négativisme qui a dominé pendant des années à propos de ce pays n’a jamais été étayé. Pour la période pandémique, il met avant l’activité partielle qui a évité une recrudescence du chômage, le taux élevé de vaccination et la réouverture précoce des crèches et des écoles qui ont permis aux parents de retourner travailler.
Des réponses en pagaille. Dans sa dernière intervention à la tribune du Parlement européen, Emmanuel Macron a pris soin de répondre à chacune des questions qui lui ont été posées. Ainsi sur l’industrie qui «remonte» en France «depuis 2019» après qu’Manuel Bompard, l’eurodéputé LFI, ait pointé les plans sociaux qui s’accumulent dans le secteur en France. Questionné sur la réouverture de deux centrales à charbon, le locataire de l’Elysée a répondu que c’était lié «aux retards de Flamanville». Sur les Ouïghours, Macron a déclaré qu’ «il n’y aura pas d’accord d’investissement de la Chine s’il n’y a pas de ratification de la résolution sur le travail forcé». Le chef de l’Etat a enfin abordé les changements des règles budgétaires européennes qu’il souhaite mettre en œuvre. Défense, changement climatique, innovation… «Tout cela suppose un investissement commun», a plaidé Macron, en pointant au passage que la «solidarité» européenne avait été plus forte lors de cette crise sanitaire que durant la crise économique de 2008.
Macron réaffirme «défendre l’Etat de droit». Interpellé par plusieurs députés sur l’articulation de sa politique sanitaire et l’Etat de droit, Emmanuel Macron a réaffirmé avec force : «oui, je défends l’Etat de droit». Il a tenu à rappeler que la France n’avait pas été la seule, dans sa gestion de la pandémie, à «prendre des lois spéciales, décréter l’état d’urgence». «Dans tous les Etats européens, cela s’est fait à chaque fois sous le contrôle du juge, du juge constitutionnel, lors d’un débat au Parlement, a estimé Emmanuel Macron. En France, les décisions ont été prises en Conseil de défense car c’est la loi qui prévoit ça. Ensuite une douzaine de textes ont été portés au Parlement, qui les a amendés.»
«Gardons-nous de tout esprit de confusion». En guise de conclusion, le chef de l’Etat a livré sa vision de l’Europe, en réponse également aux critiques de ses adversaires politiques qui, à Strasbourg, n’ont pas manqué de se servir du Parlement européen comme d’une arène politique nationale en vue de la présidentielle. «Oui à une volonté européenne, mais respectueuse des identités», a ainsi formulé Macron, avant de raviver le clivage entre «nationalistes» et «progressistes». «Qui les Françaises et les Français ont choisi il y a cinq ans ?», a ainsi faussement interrogé le président-candidat, visiblement soucieux de réinstaller le duel avec son adversaire du second tour en 2017, Marine Le Pen. «J’ai toujours fait le distinguo entre l’amour des identités, des cultures, le patriotisme qui n’est pas toujours le nationalisme et le repli sur soi.» Un «en même temps» de campagne électorale, en réponse aux attaques de Jordan Bardella, Yannick Jadot ou Manon Aubry dans l’hémicycle.
Raphaël Glucksman porte la voix des Ouïghours. Sans surprise, c’est sous l’angle d’attaque de la question des Ouïghours, son cheval de bataille, que l’eurodéputé Raphael Glucksman a choisi d’apostropher Emmanuel Macron. «Il est apparemment des crimes trop grands et des criminels trop puissants», a-t-il lancé au début de sa courte prise de parole. «Vous avez à nouveau ignoré le plus grand crime de l’humanité de notre temps à savoir la déportation des Ouighours dans des camps en Chine», a-t-il poursuivi regrettant que le sujet n’ait pas été abordé par le président dans son discours. «La seule fois en quatre ans où vous avez évoqué les Ouïghours c’était pour dire que la France seule n’y pouvait rien», continue-t-il. Et de lister : «Le courage c’est d’être fort avec les forts et pas seulement avec les faibles, le courage ce n’est pas de se taire, le courage c’est de bannir les produits de marque comme Zara, Nike ou Volkswagen qui bénéficient du travail d’esclaves ouighours.»
Le drapeau de l’Arc de Triomphe s’invite au Parlement. Souvenez-vous, c’était la première polémique (à deux euros) de l’année. Pour marquer le début de la présidence française de l’Union européenne, un drapeau européen a été accroché, pendant une journée, sous l’Arc de Triomphe, à Paris. Déclenchant l’ire de figures des Insoumis, de la droite et de l’extrême droite, estimant que la bannière étoilée venait remplacer le drapeau tricolore. Interrogé à ce sujet par une eurodéputée espagnole, Emmanuel Macron a précisé le sens de la démarche : «Nous avons décidé de faire flotter le drapeau européen seul, à la place de rien. Un drapeau se serait substitué à l’autre je concède qu’il pourrait y avoir débat, mais un drapeau européen à la place de rien j’en suis fier.» Retrouvez le billet de Sonia Delessale-Stolper sur le sujet.
Pologne et Hongrie répondent à Macron. Visées à demi-mot par Emmanuel Macron lors de sa défense de l’Etat de droit, «notre trésor», la Pologne et la Hongrie ont répondu par les voix de Beata Szydlo et de Tamas Deutsch. La première, ancienne Première ministre polonaise et fidèle du PiS au pouvoir, a fait l’éloge de «l’unité dans la diversité» européenne pour défendre les dérives autocratiques de Varsovie, qui ne seraient qu’un autre chemin politique. «Nous sommes un pays de droit et les voix de Budapest ou de Varsovie ont le même poids que celles de Berlin ou Paris», a-t-elle martelé face aux leçons de morale macroniennes. Le deuxième, pilier du Fidesz de Viktor Orban, lui a fait écho en dénonçant un «chantage politique» sur l’Etat de droit et l’immigration : «Vous ne pouvez pas laisser entrer tout le monde, ni mettre la pression sur les autres pour qu’ils commettent les mêmes erreurs que vous.»
Une charge contre les Britanniques sur l’immigration. Décidément, le Royaume-Uni, pourtant sorti du club, reste encore au cœur de l’UE. Au sein de l’enceinte du parlement, le président français y a fait référence à plusieurs reprises. Notamment lors d’une réponse à une intervention musclée et très longue de l’écologiste Yannick Jadot, qui a critiqué l’attitude des autorités françaises face aux réfugiés à Calais, et notamment les actions de la police déchiquetant les tentes de ces malheureux.
Emmanuel Macron lui a répondu en insistant sur le fait «qu’à Calais, la France a eu une politique de responsabilité et d’humanité», avant de sévèrement tacler le Royaume-Uni. «Nous ne pouvons pas régler ce sujet au fond si la manière de traiter le sujet migratoire du côté britannique ne change pas», a-t-il rappelé en jugeant que «notre voisin reste dans une approche du début des années 1980 qui consiste à avoir une migration illégale de travail acceptée. La deuxième chose, c’est qu’ils n’ont pas suffisamment organisé des moyens stables, légaux de demander l’asile.»
Ce qui, en soi, est vrai, puisque, sous la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel, toutes les routes légales de demande d’asile ont été fermées, alors que les contrôles autour du tunnel sous la Manche sont extrêmement pointus. Les réfugiés choisissent donc de plus en plus la voie périlleuse de la traversée par la mer, dans des embarcations de fortune. Fin novembre, 27 exilés sont morts noyés dans la Manche. Notre reporter Gurvan Kristanadjaja a tenté de leur redonner un visage, une histoire, une vie.
Sur les vaccins, Macron défend l’Europe. Répondant aux différentes interventions des groupes du Parlement, le président français a consacré quelques minutes pour aborder la question des vaccins. Notamment pour vanter le travail de l’Europe. «Nous sommes le seul espace au monde qui a acheté et produit rapidement produit 2 milliards de doses et qui n’a jamais mis d’interdiction à l’export», assure Emmanuel Macron, rappelant que «les USA ont interdit les exportations y compris des composants au plus haut de la crise». A la tribune, Macron loue aussi «l’initiative de solidarité» européenne qui veut que l’UE envoie plusieurs millions de doses vers les pays les plus pauvres. «Nous tiendrons nos engagements, promet le locataire de l’Élysée. Nous avons déjà livré 120 millions de doses quand la Chine en a livré 16 millions.» Pour aller plus loin dans la solidarité et permettre aux pays africains de vacciner leur population sans difficulté, Macron propose de mettre en place une licence globale histoire «de lever toutes les contraintes en termes de capacités, de propriété intellectuelle» pour développer sans coût les capacités de production en Afrique.
Bellamy dénonce les «belles promesses» de Macron. Le LR François-Xavier Bellamy n’avait que deux minutes à la tribune. C’était assez pour faire le procès des «incohérences calculées» du président français, accusé d’avoir «souvent menti» - et de vouloir le faire encore, avec «de grandes promesses [auxquelles] personne ici en croit vraiment». Macron est accusé d’avoir dénoncé «comme une lèpre nationaliste les pays qui appelaient à l’aide pour protéger leurs frontières», laissé la France importer «gaz et charbon parce qu [’il a] fermé Fessenheim», ou encore déclaré «que les racines de l’Europe n’existent pas».
L’Assemblée nationale de Strasbourg. «La présidence française de l’UE ne doit pas être un marchepied électoral», a lancé Manon Aubry à l’attention d’Emmanuel Macron, rappelant que les Insoumis auraient préféré que la France décale son tour de présidence tournante de l’Europe pour éviter d’interférer avec la campagne nationale. Emmanuel Macron répond sur le ton de l’ironie : «Je pense que vous avez tout à fait raison. Je le dis à plusieurs ici : vous avez eu raison de ne pas le faire». Car les interventions tant de Manon Aubry, Yannick Jadot ou Jordan Bardella avaient, il est vrai, des airs de discours de campagne pour la présidentielle française.
Macron ironise en disant à M Aubry mais aussi à Jadot et Bardella : "Vous avez dit 'La présidence française de l’UE ne doit pas être un marche-pied électoral'. Je pense que vous avez tout à fait raison. Je le dis à plusieurs ici : vous avez eu raison de ne pas le faire". @libe
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) January 19, 2022
Macron se défend sur l’écologie. Critiqué par Yannick Jadot sur les enjeux climatiques, le chef de l’Etat a répondu point par point. Sur la signature de traités économiques controversés : «Nous avons été les premiers à nous élever contre les accords commerciaux, nous sommes les premiers à avoir dénoncé le Mercosur […] L’Europe n’a pas signé de textes avec des pays qui ne respectent pas les accords de Paris.» A propos de la politique énergétique, le chef de l’Etat assure que la France «n’a pas d’agenda gazier. Pour les pays qui veulent se sortir du charbon, utiliser le gaz est intéressant. Mais ce n’est pas le cas de la France.» «Notre mix [énergétique] fait que nous n’en avons pas besoin», a poursuivi Macron. Et le président-candidat d’ajouter : «À cet égard, reconnaître le nucléaire comme une énergie bas carbone est une réalité scientifique.»
Macron mouche Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national et député européen Jordan Bardella s’est adressé frontalement à Emmanuel Macron, avec les deux obsessions de son mouvement : la nation et l’immigration. «Votre projet politique a pour but d’effacer les nations d’Europe, le nôtre de les sauver, a-t-il lancé. Vous et vos alliés avez fait de l’Europe l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique.» Attaquant le chef de l’Etat sur sa politique migratoire, le poulain de Marine Le Pen a lancé : «Vous voulez déposséder les nations et les peuples du dernier droit qui leur reste, celui qui entre chez eux et qui doit en sortir.»
La réponse de Macron vaut son pesant de cacahouètes. Le président de la République a fait par de son «respect» envers Jordan Bardella pour sa «capacité à dire n’importe quoi aussi méthodiquement sur les traités que nous avons signé».
Macron répond à Jordan Bardella sur l'immigration : "Ce n'est pas en disant méthodiquement n'importe quoi, même si le n'importe quoi se tient, que ça peut devenir des vérités" #strasbourg #PFUE @libe
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) January 19, 2022
Macron répond à Jadot. Après les critiques, la réponse. Égratigné par les différents représentants des principaux partis français au Parlement européen, Emmanuel Macron répond. Sur le climat, «il y a différentes mesures d’accompagnement mises sur la table aujourd’hui» explique Macron pour rejeter toute idée d’inaction citant par exemple le fond de transition juste crée en 2021 ou rappelant que «la France a utilisé le plan de relance pour plusieurs pour mettre en place plusieurs de ces mesures d’accompagnements». Et d’ajouter : «les choses avancent et le travail se fait.»
Détail amusant : à plusieurs reprises, Emmanuel Macron a évoqué le «président Jadot», alors que Yannick Jadot n’est pas président du groupe écologiste au parlement. Avant de se reprendre avec une pirouette : «c’est parce que vous vous êtes exprimés avec le cœur d’un président de groupe».
Macron ironise dans sa réponse à Yannick Jadot, qui l'a interpellé avec virulence sur l'urgence climatique et l'immigration, plutôt comme candidat à la présidentielle que comme député européen : "Je partage totalement l'esprit de rassemblement que vous avez évoqué" @libe
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) January 19, 2022
La droite compte sur Bellamy pour porter l’estocade. Le LR François-Xavier Bellamy va également s’adresser à Emmanuel Macron. Une réplique qu’il sera tentant d’imputer aussi à la candidate de son parti à la présidentielle, Valérie Pécresse. Est-ce si simple ? Dans le passé, l’eurodéputé et sa championne ont exprimé des positions divergentes, le premier s’affichant plus nationaliste, la seconde plus europhile – jusqu’aux accents critiques exprimés pendant la primaire de droite. Son intervention reflètera-t-elle la position moyenne que s’efforce désormais de faire valoir LR ? A la fois «européenne et patriote», la candidate s’efforce d’échapper au clivage entre «progressisme» et «nationalisme» promu par la macronie. Adhérer à l’un ou l’autre serait se condamner soi-même. Mais les refuser, c’est aussi risquer de n’exprimer qu’un insipide entre-deux…
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Manon Aubry dénonce «le champion du double discours». L’eurodéputée insoumise Manon Aubry a succédé à Yannick Jadot à la tribune. Elle a aussi profité de cet espace pour tancer le candidat Emmanuel Macron. Dans une intervention aux airs de réquisitoire, elle a déroulé une anaphore : «Qui protégez-vous en réalité ? Protégez-vous la souveraineté quand vous signez à tour de bras des accords de libre-échange ? Protégez-vous les femmes quand vous élisez une anti avortement à la tête du Parlement européen ?» Avant de conclure : «Ceux que vous protégez, ce ne sont pas les gens dans la galère mais les multinationales et les milliardaires.» Manon Aubry a aussi estimé que le bilan européen de Macron «n’est qu’arrogance, impuissance et manigance», voyant en «Docteur Emmanuel et Mister Macron» «le champion du double discours.»
Yannick Jadot, défenseur des migrants. L’eurodéputé écologiste a aussi égratigné la politique de Macron sur les migrations. «Vous vantiez, à juste titre, le courage d’Angela Merkel dans l’accueil des réfugiés syriens […] Alors pourquoi vous décidez chaque jour à Calais d’arracher les tentes ? D’humilier ces survivantes et ces survivants ? De les maltraiter ? De les condamner au désespoir ?», questionne-t-il, rappelant les 27 morts noyés dans la Manche en décembre. Et de conclure d’une formule habile : «Cessez de tendre l’oreille aux théories fumeuses du grand remplacement. Occupez-vous de la réalité scientifique du grand réchauffement.»
Jadot fustige «le président de l’inaction climatique». Pour Yannick Jadot, Emmanuel Macron restera le président de l’inaction climatique. Ça avait pourtant bien commencé. «Vous avez fait un bon discours, tout y était», a commencé l’eurodéputé écologiste avant de rapidement changer de ton : «sauf que vous présidez la France depuis cinq ans. Et à ce titre vous êtes comptable d’un bilan, pour la France et pour l’Europe». Et Jadot de se lancer dans une liste des défaillances du président Macron. Sur le climat : «Vous suivez la voie d’une alliance climaticide avec la Pologne et la Hongrie. Vous promouvez le gaz pour sauver un nucléaire promis à la faillite. Vous resterez dans l’Histoire le président de l’inaction climatique», tacle Jadot. Pour le candidat écologiste à la présidentielle, «Emmanuel Macron est un climato-arrangeant».
«Un discours usé d’un homme qui semble usé», pour Mélenchon. Depuis Strasbourg où il doit tenir un meeting ce soir, Jean-Luc Mélenchon a réagi au discours du chef de l’Etat. «J’ai trouvé que la substance était pauvre», a dit le candidat insoumis à la présidentielle, déplorant l’absence des volets sociaux et environnementaux du discours. «Pas un mot sur les pesticides qui est la grande question de l’empoisonnement des populations en Europe», a-t-il ainsi regretté. A propos du «réarmement stratégique», le député des Bouches-du-Rhône s’est également montré critique. «Ca ne veut rien dire», assure-t-il, taclant des «généralités» d’Emmanuel Macron concernant la souveraineté et les rapports avec la Russie. Jean-Luc Mélenchon, qui avait demandé le report de la présidence française de l’UE, du fait de l’élection présidentielle en avril, a également déploré une «présidence (qui n’a) en réalité (qu’une) faible initiative.» «C’est toujours la Commission (européenne) qui a la main», avance ainsi Mélenchon.