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Rébellion avortée de Wagner : revivez le jour d’après

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Après s’être rebellé contre le pouvoir russe et avoir envoyé ses combattants en direction de Moscou, le chef du groupe de mercenaires Wagner a ordonné à ses hommes de faire «demi-tour» pour éviter un «bain de sang». L’essentiel des informations de la journée.
Des membres du groupe Wagner chargent un tank sur un camion dans les rues de Rostov le 24 juin pour préparer leur retour dans leur camp. (AP)
publié le 25 juin 2023 à 7h46
(mis à jour le 25 juin 2023 à 20h55)

En résumé :

– Le chef de la milice armée Wagner, Evgueni Prigojine, a annoncé samedi en fin de journée que ses combattants, qui se dirigeaient vers Moscou depuis le sud-ouest de la Russie, faisaient demi-tour et «rentraient» dans leurs camps pour éviter «un bain de sang russe». Il a affirmé que certains étaient à «200 kilomètres de Moscou». Les troupes de Wagner ont fini par évacuer Rostov, envahi le matin, en fin de soirée.

Vladimir Poutine avait vigoureusement condamné la «trahison» du chef de Wagner et mis en garde l’Occident contre toute tentative de «profiter» de la situation. Samedi, le président russe est allé jusqu’à évoquer le risque d’une «guerre civile».

Proche allié de Vladimir Poutine, le président bélarusse a affirmé avoir obtenu du chef de Wagner l’arrêt des mouvements des troupes du groupe paramilitaire en Russie après avoir «négocié toute la journée». Quoi ? Mystère.

– De Washington à Paris en passant par Bruxelles, toutes les chancelleries occidentales surveillent de très près l’évolution de la situation en Russie. Le président américain Joe Biden s’est entretenu par téléphone avec ses homologues français Emmanuel Macron, allemand Olaf Scholz et britannique Rishi Sunak.

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Poutine face à ses démons de l’intérieur. En à peine vingt-quatre heures, Evgueni Prigojine et ses troupes ont lancé une mutinerie aussi courte que spectaculaire. Si les mercenaires ont finalement battu en retraite, le président russe en ressort fragilisé au point de pouvoir craindre légitimement d’autres rébellions venues de l’intérieur.

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Pour un instant seulement, Wagner a fait entrevoir la fin de la guerre. On a osé. On a osé penser un instant que le maître du Kremlin pourrait être sérieusement ébranlé, voire renversé, par le coup de force de Prigojine. Et, pour la première fois en seize mois, on a pu rêver à une fin prochaine du conflit en Ukraine. Lire notre billet.

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Macon dans «la Provence». Le Président fait comme tout le monde : il regarde et il attend. La rébellion de Prigojine, dit-il dans un entretien à la Provence ce dimanche, «montre les divisions qui existent au sein du camp russe, la fragilité à la fois de ses armées et de ses forces auxiliaires comme le groupe Wagner». Le chef de l’Etat se garde bien, à l’unisson des réactions observées dans tout le monde occidental, de sentence définitive : «Tout cela doit nous rendre très vigilants et justifie pleinement le soutien que nous apportons aux Ukrainiens dans leur résistance.»

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Vilnius appelle à «renforcer» le flanc est de l’Otan si Prigojine va au Bélarus. Le président lituanien Gitanas Nauseda a estimé dimanche que l’Otan devra «renforcer» son flanc est si le Bélarus venait à héberger Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner. Le dirigeant du pays balte, qui a des frontières à la fois avec la Russie et le Bélarus et accueille un sommet de l’Otan le mois prochain, s’est exprimé après une réunion du conseil de sécurité lituanien consacrée à la rébellion avortée de Wagner contre le Kremlin. Après qu’Evgueni Prigojine a donné l’ordre à ses troupes de se retirer samedi, Moscou a annoncé que le chef de Wagner quitterait la Russie pour le Bélarus et qu’il ne ferait l’objet d’aucune poursuite. «Si Prigojine ou une partie du groupe Wagner se retrouve au Bélarus sans plans ni intentions définis, cela signifie simplement que nous devrons encore renforcer la sécurité de nos frontières orientales», a déclaré Gitanas Nauseda à la presse. «Je ne parle pas seulement de la Lituanie aujourd’hui, mais assurément de l’ensemble de l’Otan», a-t-il ajouté.

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Evgueni Prigojine, un fidèle de Poutine entré en rébellion. Avec sa mutinerie de vingt-quatre heures, samedi, le tonitruant et charismatique chef de la milice privée Wagner, omniprésente sur le front ukrainien, s’est opposé directement au chef du Kremlin, pour la première fois en vingt ans d’amitié.

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«Prigojine n’est pas un héros, c’est un criminel.» Chez Marina Litvinenko, veuve de l’ancien espion russe Alexandre Litvinenko empoisonné à Londres en 2006 au polonium par des sbires de Poutine, les événements de samedi ont suscité initialement, une forme «d’excitation, parce que des choses semblaient bouger en Russie», mais très vite, la déception s’est imposée. «Parce que Prigojine n’est pas un héros, c’est un criminel qui a perpétré beaucoup d’horreurs en Ukraine et vous ne pouvez pas lui faire confiance», a-t-elle confié à la BBC. Et parce que, «ce qui s’est passé révèle, une fois de plus, le chaos qui règne en Russie». Cette tentative de coup de force de la milice Wagner a «livré un message très spécial : Poutine n’est pas une personne qui contrôle quoi que ce soit en Russie et cette image d’un président qui commet toutes ces violences brutales ne reflète que le fait qu’il règne par la peur, mais qu’il ne contrôle rien».

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La Chine assure soutenir les efforts de la Russie pour «protéger la stabilité» du pays. «En tant que voisin amical et partenaire stratégique, la Chine soutient la Russie dans ses efforts pour protéger la stabilité du pays, se développer et atteindre la prospérité», a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, soulignant que ce qui venait de se passer en Russie était une «affaire intérieure». Il s’agit de la première réaction de Pékin après la rébellion du groupe paramilitaire Wagner, qui a fait trembler le Kremlin. Elle intervient en marge de la visite du vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Roudenko à Pékin, reçu par le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang.

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Rébellion de Wagner : que va-t-il advenir de la milice ? Arrêtée dans sa course vers Moscou par un deal dont personne ne connaît les détails, la milice de Prigojine va-t-elle pouvoir survivre, alors que ses mercenaires ont provoqué l’un des pires bilans de l’aviation russe depuis l’invasion de l’Ukraine ? Eléments de réponse.

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Une plongée pathétique dans la Russie poutinienne. La mutinerie de Wagner a démontré non seulement l’incompétence de l’armée et des services secrets russes, mais aussi la passivité de Vladimir Poutine. Lire le billet de Serge July.

Lire le billet de Serge July

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Pour les Etats-Unis, la rébellion montre que Poutine n’est pas tout-puissant. Le coup de force avorté du chef du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, révèle des «fissures réelles» atteignant le président Vladimir Poutine, estime ce dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. «Cela a défié directement l’autorité de Poutine. Donc, cela soulève de vraies questions et révèle des fissures réelles» au plus haut niveau de l’Etat russe, analyse le secrétaire d’Etat américain sur la chaîne CBS.

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Corée du Nord, Chine… Les dictatures au soutien de la Russie. On a les alliés qu’on mérite. Ce dimanche, Vladimir Poutine a d’abord reçu le soutien de la Corée du Nord. Lors d’une réunion avec l’ambassadeur russe à Pyongyang, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères a «exprimé sa ferme conviction que la récente rébellion armée en Russie serait réprimée avec succès», a rapporté l’agence de presse nord-coréenne KCNA. Puis la Chine a fait de même. Lors d’une rencontre dimanche à Pékin entre le vice-ministre russe des Affaires étrangères et son homologue chinois, «la partie chinoise a exprimé son soutien pour les efforts des dirigeants de la Fédération de Russie pour stabiliser la situation dans le pays en lien avec les événements du 24 juin», a dit la diplomatie russe dans un communiqué.

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Le tsar est nul. Dans son édito pour Libération, Serge July a beau analyser les événements du week-end en Russie sous tous les angles, il ne voit pas comment le dire autrement : Poutine est un autocrate nul et maladroit et il a ridiculisé son pays ce samedi. Passivité, faiblesse militaire… Il est nul vous dit-il ! Lire son billet ici.

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Le rétropédalage perdure. Les forces du groupe paramilitaire russe Wagner ont quitté la région de Lipetsk, au sud de Moscou, où elles étaient entrées samedi lors de leur équipée rebelle vers la capitale russe. «Les unités du groupe paramilitaire Wagner, qui s’étaient arrêtées hier dans la région de Lipetsk, ont quitté le territoire», a déclaré le service de presse des autorités régionales sur Telegram. La capitale régionale de Lipetsk est située à 400 km de Moscou.

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Rébellion de Wagner : «Cet événement risque de considérablement nuire au régime de Poutine.» Selon plusieurs analystes militaires, l’insurrection éclair de la milice privée russe, samedi 24 juin, puis son annulation tout aussi rapide, ouvrent une séquence imprévisible pour la Russie, son armée et ses services de renseignement, ainsi que pour le leader rebelle et ses mercenaires, dont le destin semble incertain. Lire notre article.

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La guerre civile évitée à la une des journaux du monde entier. Au lendemain d’une rébellion avortée, la situation en Russie fait les gros titres partout sur la planète. Du plus sobre au plus accrocheur. La Stampa, en Italie, fait simple ce dimanche : «Révolution russe.» Plus tapageur, The Sunday Times au Royaume-Uni affiche, lui, en une «Poutine humilié par des mutins» quand The Independent raconte la capitale russe : «Mutinerie, grabuge et panique dans les rues de Moscou.» En Espagne et au Portugal, on voit cette micro-révolution comme le signe que Vladimir Poutine n’est pas aussi tout puissant qu’il ne le paraît. El Pais titre ainsi : «La rébellion de Wagner révèle la faiblesse de Poutine.» Le Diario de Noticias portugais écrit lui en première page : «Le jour où le groupe Wagner a fait trembler Poutine.»

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Pas de nouvelle menace nucléaire particulière. «Nous n’avons constaté aucun changement dans la disposition des forces nucléaires russes», assure ce dimanche un porte-parole du Département d’Etat, ajoutant que les Etats-Unis n’ont «pas de raison d’ajuster leur posture conventionnelle ou sur la force nucléaire. Nous avons des canaux de communication établis depuis longtemps avec la Russie sur les questions nucléaires». Vladimir Poutine ne s’est pas privé d’agiter la crainte nucléaire depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Début juin, il déclarait que pour la première fois des armes tactiques nucléaires avaient été livrées et positionnées au Bélarus, voisin et vassal de la Russie et frontalier avec l’Ukraine. Le président américain avait qualifié cette décision d’«absolument irresponsable». «En tant que puissance nucléaire, la Russie endosse une responsabilité spéciale pour maintenir le commandement, le contrôle et la possession de ses forces nucléaires et s’assurer qu’aucune action risquant de mettre en péril sa stabilité stratégique n’est entreprise», continue le porte-parole du Département d’Etat.

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Le vice-ministre russe des Affaires étrangères à Pékin comme si de rien n’était. Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a reçu ce dimanche à Pékin le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Rudenko, la première rencontre publique entre diplomates des deux pays depuis la rébellion armée du groupe Wagner. Les deux hommes ont échangé «sur les relations sino-russes et les questions internationales et régionales d’intérêt commun», explique le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères, sans autre détail et sans préciser si les événements de la veille en Russie avaient été abordés.

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Le retrait des troupes continue. Les combattants du groupe paramilitaire russe Wagner se retirent de la région de Voronej, frontalière de l’Ukraine et étape de la marche avortée vers Moscou lancée par leur chef Evgueni Prigojine. «Les unités du groupe paramilitaire Wagner achèvent leur retrait du territoire de la région de Voronej», a écrit sur Telegram le gouverneur local, Alexandre Goussev, en assurant que tout se passe «normalement, sans incidents».

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Pour les Etats-Unis, Prigojine pensait à son coup de force depuis plusieurs jours. Les services de renseignement américains pensent que Evgueni Prigojine préparait son coup de force contre l’armée régulière russe depuis un certain temps, sans que son objectif final soit clair, rapporte CNN qui s’appuie sur trois sources des renseignements. Un groupe de membres du Congrès américain, surnommé le «Gang des Huit», aurait été informé en début de semaine par les services secrets de mouvements de troupes de Wagner et de matériel militaire proche de la Russie. Les services de renseignement américains et occidentaux avaient remarqué que Prigojine préparait quelque chose, notamment en accumulant armes et munitions. «Tout est arrivé très vite», a déclaré une des sources à CNN en expliquant qu’il était difficile de savoir à quel point Prigojine était sérieux dans ses menaces à l’armée russe et jusqu’où il emmènerait ses troupes.

Selon les sources de CNN, les services secrets américains et européens n’avaient pas anticipé précisément l’attaque de Prigojine et ses troupes sur la région de Rostov. «La tension montait depuis tellement longtemps, sans que rien ne se passe», a dit une des sources, expliquant qu’il était du «coup difficile de savoir ce qui était seulement des menaces verbales et ce qui était réel». Les services de renseignement américains pensent que Poutine a aussi été informé que Prigojine préparait quelque chose. «Et même si ce n’est pas clair quand il l’a su précisément, c’était certainement il y a plus de 24 heures», a indiqué un officiel américain. Pendant ce coup de force de 24 heures, les troupes de Wagner ont détruit plusieurs hélicoptères de l’armée russe.