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Divorce

En Ecosse, le Premier ministre indépendantiste met fin à la coalition avec les écologistes

Le Premier ministre indépendantiste écossais Humza Yousaf a annoncé ce jeudi 25 avril mettre un terme à la coalition gouvernementale entre son parti, le SNP, et les écologistes.
Le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, à Glasgow, le 20 avril. (Andy Buchanan /AFP)
publié le 25 avril 2024 à 12h34

Une semaine après l’abandon d’un engagement clé pour le climat, voilà le gouvernement écossais sans majorité. Le Premier ministre indépendantiste écossais Humza Yousaf a annoncé ce jeudi 25 avril mettre fin à la coalition gouvernementale entre son parti, le Scottish National Party (SNP), et les écologistes. «Je pense qu’il est dans l’intérêt du peuple écossais de rechercher un arrangement différent», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Le chef du gouvernement écossais, arrivé au pouvoir en mars 2023, a expliqué avoir annoncé aux dirigeants du parti écologiste la fin de la coalition «avec effet immédiat».

Cette annonce intervient dans une période déjà difficile pour les indépendantistes depuis la démission surprise, en février 2023, de la charismatique Nicola Sturgeon de la tête de l’exécutif local – à qui a succédé Humza Yousaf. S’il domine le Parlement local d’Edimbourg depuis 2007, le SNP gouvernait depuis août 2021 grâce à une coalition avec les Verts. Voté par les membres des deux partis, l’accord de Bute House avait permis aux écologistes d’entrer dans un gouvernement pour la première fois au Royaume-Uni, et donné au SNP une majorité au Parlement écossais lorsque ses voix sont combinées à celles des sept députés des Verts.

Leur divorce intervient une semaine après l’abandon par le gouvernement d’une promesse clé pour le climat. Le gouvernement écossais a reconnu qu’il serait incapable de baisser de 75 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, sans pour autant abandonner sa promesse d’atteindre la neutralité carbone en 2045.

«Nouveau départ» ou «lâcheté politique» ?

Sans le soutien des Verts, le SNP mené par Humza Yousaf se retrouve donc en minorité. «Ce sera difficile. Nous chercherons à travailler non seulement avec les Verts écossais, mais aussi avec les députés de tous les partis», a affirmé le Premier ministre. «Le SNP a besoin de liberté et de flexibilité pour faire avancer l’Écosse et s’adapter à ce monde en mutation», a-t-il ajouté, évoquant «un nouveau départ pour le gouvernement SNP».

Lorna Slater, qui dirige le parti écologiste avec Patrick Harvie, a accusé le parti écossais de «lâcheté politique», jugeant qu’il «vendait les générations futures pour apaiser les forces les plus réactionnaires du pays». Pour le chef des conservateurs écossais, Craig Hoy, la fin de la coalition représente «une humiliation» pour Humza Yousaf.

Le SNP se trouve au niveau national menacé d’un retour en force du parti travailliste en Ecosse lors des élections législatives prévues cette année, qui pourrait réduire à néant ses espoirs d’indépendance. Il est aussi plombé par une enquête pour détournement de fonds, pour laquelle a été inculpé son ancien directeur général.