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Polarisation

En Espagne, l’amnistie des séparatistes catalans fait son chemin dans un climat de haine

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Catalogne: vers l'indépendance?dossier
Promise par le Premier ministre socialiste en échange de sa reconduction au pouvoir, la loi d’amnistie des Catalans a entamé mardi son parcours au Parlement. Dans une ambiance de plus en plus délétère.
Manifestation à Madrid contre l'amnistie des séparatistes catalans, le 3 décembre. (Isabel Infantes/REUTERS)
publié le 13 décembre 2023 à 14h19

«Il arrivera un moment où le peuple voudra le pendre par les pieds». Ces mots du leader d’extrême droite Santiago Abascal au quotidien argentin Clarín, alors qu’il assistait en tant que témoin d’honneur à l’intronisation officielle à Buenos Aires du nouveau président Javier Milei, ont mis le feu aux poudres en Espagne. Cette prophétie concerne le socialiste Pedro Sánchez, au pouvoir depuis 2019 et qui vient d’entamer un deuxième mandat. Ce mardi et ce mercredi matin, la phrase a échauffé les esprits à un niveau record, et suscité une pléthore d’invectives de part et d’autre, alors que se tenait à la chambre basse la première séance plénière de la nouvelle législature.

Celle-ci a été presque entièrement accaparée par la loi d’amnistie, qui vise à blanchir pleinement environ 400 responsables ou militants indépendantistes catalans, condamnés, accusés ou mis en examen pour avoir tenté de forcer une sécession au cours de l’automne 2017. Cette mesure exceptionnelle (c’est la première amnistie depuis 1977, au lendemain du franquisme), qui ce mardi commençait son parcours avant sa promulgation, a permis au chef de file socialiste d’obtenir le soutien décisif des sept députés du parti séparatiste catalan Junts (Ensemble pour la Catalogne) pour son investiture. Cette transaction poli