Conscient que le monde entier allait scruter à la loupe son intervention, le chef du gouvernement socialiste a bien pesé ses mots, prononcés ce mardi, une fois n’est pas coutume, en espagnol mais aussi en anglais sur le perron du palais de la Moncloa, le Matignon madrilène : «Il s’agit d’une décision historique qui ne poursuit qu’un seul objectif. Et celui-ci est de contribuer à ce qu’Israéliens et palestiniens parviennent à la paix.» Cette initiative unilatérale prendra effet à l’issue du Conseil des ministres de ce même jour : au même moment que l’Irlande et la Norvège, Madrid reconnaît officiellement la Palestine. Dans ses frontières reconnues par l’ONU en 1967, qu’Israël récuse. Pedro Sánchez a pris des gants en précisant que cette décision «ne va contre personne, ni même contre Israël, une nation et un peuple amis», et en condamnant de nouveau sans ambages les attentats terroristes du Hamas du 7 octobre.
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Le leader espagnol a parlé de paix, mais l’exécutif de Nétanyahou n’y a vu qu’un geste hostile et belliqueux. Déchaîné, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a aussitôt accusé Madrid d’être «complice de l’incitation à l’assassinat du peuple juif». Il n’en était pas à son coup d’essai puisque, les jours précédents, anticipant la reconnaissance par le gouvernement Sánchez d’un Etat palestinien, il avait posté sur son compte X une vidéo dans laquelle se mêlaient à dessein images guerrières du Hamas avec des danseurs de flamenco. La