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En Espagne, le combat féministe continue

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«European Focus»dossier
Si le gouvernement socialiste a fait de l’Espagne l’un des pays les plus progressistes d’Europe sur le plan législatif, le machisme quotidien demeure une réalité, et le combat féministe une nécessité, note la journaliste madrilène Alicia Alamillos.
Lors de la manifestation féministe mercredi, Journée internationale des droits des femmes, à Madrid. (Thomas Coex/AFP)
par Alicia Alamillos, Journaliste à «El Confidential»
publié le 9 mars 2023 à 14h57

Si je suis devenue féministe, c’est de rage. Quand j’étais petite, je ne pleurais devant les autres qu’en cas d’injustice flagrante, comme quand j’ai découvert qu’il était beaucoup plus facile d’être un garçon qu’une fille. Les garçons avaient le droit de faire plus de choses. Plus tard, j’ai mis des noms sur ces sentiments et ces concepts : le féminisme.

A l’âge adulte, j’ai essayé de donner un sens à toutes les contradictions liées au fait d’avoir été élevée dans un monde sexiste (je préfère le mot machiste) ou d’avoir surcompensé avec des phrases comme : «Je ne suis pas une victime» et «si je réussis, c’est grâce à mes efforts». En réalité, c’est dû aux efforts d’innombrables femmes qui ont lutté avant nous.

Pas mal pour un pays ultraconservateur

L’Espagne est l’un des pays les plus progressistes sur le plan législatif : le gouvernement vient de proposer de rendre la parité obligatoire sur les listes électorales. Nous bénéficions d’un des congés paternité (non transférable) les plus