Felipe VI a chargé mardi 3 octobre le socialiste Pedro Sánchez de présenter sa candidature devant le Parlement pour tenter d’être reconduit au pouvoir. «Sa majesté le Roi», qui a consulté depuis lundi les représentants des partis politiques, «m’a communiqué sa décision de proposer Pedro Sánchez [au Parlement] comme candidat à la présidence du gouvernement», a fait savoir la présidente de la Chambre des députés espagnole, Francina Armengol, lors d’une allocution télévisée.
Afin d’obtenir la confiance des députés, le socialiste devra disposer du soutien crucial des indépendantistes catalans, qui exigent en échange une mesure d’amnistie très controversée des séparatistes toujours poursuivis, dont l’ancien président catalan, Carles Puigdemont, qui a fui la justice espagnole et trouvé refuge en Belgique depuis six ans. Le chef du gouvernement sortant, qui est au pouvoir depuis 2018, a jusqu’au 27 novembre pour être reconduit au pouvoir par le Parlement. Faute de quoi, un nouveau scrutin sera automatiquement convoqué pour la mi-janvier.
Son rival conservateur, Alberto Núñez Feijóo, qui était arrivé en tête des législatives du 23 juillet mais sans majorité viable, a vu sa candidature rejetée par deux fois par les députés, la dernière fois le 27 septembre.
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Des négociations périlleuses se profilent désormais pour Sánchez, qui va devoir trouver une formule contentant les indépendantistes sans déclencher de fronde au sein de son propre parti. Optimiste sur sa reconduction au pouvoir, le Premier ministre, qui a déjà gracié en 2021 les indépendantistes condamnés à la prison pour l’organisation du référendum illégal en 2017, n’a rien dit publiquement sur cette amnistie mais a promis d’être «cohérent avec la politique de retour à la normale» en Catalogne qu’il a appliquée depuis son arrivée au pouvoir en 2018.