«La cession la plus grave de l’histoire constitutionnelle», autrement dit depuis la fin de la dictature de Franco en 1975. Le Parti populaire, l’opposition de droite, n’a pas de mot assez dur pour condamner l’accord passé mardi entre les socialistes au pouvoir et les séparatistes catalans de droite de Junts, dont le patron, Carles Puigdemont, se trouve à Bruxelles «en exil judiciaire». Cet accord concerne la délicate question de l’immigration. En vertu de celui-ci, une ligne rouge a été dépassée : pour la première fois, le pouvoir central déléguerait une bonne partie de ses compétences exclusives dans ce domaine. Concrètement, la police catalane pourra désormais mener des opérations de sécurité dans les ports et les aéroports, se consacrer au contrôle des frontières, se livrer à des expulsions d’étrangers illégaux, prendre en charge les centres d’internement pour migrants, délivrer ou non des permis de séjour ou de travail…
Dans cette nation très décentralisée qu’est l’Espagne, où chacune des 17 régions jouit d’une large autonomie (le Pays basque ou la Catalogne ont leur propre exécutif, police, langue officielle), cette perspective n’avait jamais été envisagée. D’où la colère des formations d’opposition de droite. «Cela consacrerait l’inégalité entre les Espagnols […], contribuerai