Plus grande île de l’archipel espagnol des Canaries, l’île de Tenerife se débat depuis mardi 15 août au soir avec des incendies dévastateurs. Alors que les autorités étaient plutôt optimistes, vendredi, les feux ont repris de l’ampleur pendant le week-end sous l’effet de fortes rafales de vent et de températures plus élevées qu’attendu. «C’est un feu dévastateur, un feu d’une échelle complètement différente, une échelle que les Canaries n’avaient jamais connue avant», a souligné samedi la cheffe du gouvernement de Tenerife, Rosa Davila, décrivant un feu «extrêmement complexe» avec des conditions météorologiques qui «compliquent encore plus la situation». Accaparé par les négociations en vue de la formation d’un gouvernement après les élections législatives de juillet, le Premier ministre Pedro Sánchez a fait savoir qu’il se rendrait sur place lundi.
En un peu plus de quatre jours, les feux ont détruit 8 400 hectares, soit 4 % de la superficie totale de Tenerife, selon les dernières données communiquées par les autorités locales. Circonscrit à un périmètre de 70 kilomètres environ, l’incendie a affecté 11 municipalités (sur les 31 que compte l’île) et 12 279 ont jusque-là été évacuées. Les services de secours avaient auparavant annoncé un chiffre deux fois supérieur, mais elles ont expliqué ensuite qu’il s’agissait d’une estimation «basée sur les chiffres du recensement» des zones soumises à des ordres d’évacuation.
«Urgence très grave»
En déplacement samedi sur le territoire sinistré, le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a promis que toutes les ressources de l’Etat étaient mobilisées pour «protéger les citoyens, leurs biens et le patrimoine culturel» contre une «urgence très grave», ce feu dont l’origine fait l’objet d’une enquête – mais dont on sait que la propagation est favorisée par le réchauffement climatique, qui suscite sécheresses et vagues de chaleur. Plus de 250 hommes sont déployés pour combattre les flammes, ainsi qu’une vingtaine de moyens aériens.
Lors de sa visite, Fernando Grande-Marlaska s’est déclaré «raisonnablement sûr» que l’incendie pourrait être maîtrisé dans les prochains jours. Un optimisme prudent conforté par les dernières nouvelles du terrain, ce dimanche. «La nuit a été difficile mais les décisions prises par les techniciens et les pompiers et brigades forestières ont permis de contenir les flammes. [Leur travail et leur professionnalisme] nous permettent de basculer vers un scénario plus favorable», s’est réjoui Rosa Davila lors d’une nouvelle conférence de presse dans la matinée.