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Transaction

En Espagne, nid de vipères autour d’une réforme sur la gestion de la Catalogne

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Le chef du gouvernement socialiste a conclu un accord avec les indépendantistes catalans pour placer un de ses hommes à la tête de la région en échange d’une autonomie fiscale, décriée par l’opposition de droite mais aussi des membres du parti socialiste.
Salvador Illa avec des membres du PSC à Barcelone, le 3 août 2024. (Josep Lago/AFP)
publié le 5 août 2024 à 9h30

Au cœur de l’été, une transaction politique majeure est en marche en Espagne, qui pourrait avoir d’importantes conséquences centrifuges dans le fragile équilibre territorial de ce pays déjà très décentralisé. Après douze ans d’hégémonie continue des indépendantistes en Catalogne, un socialiste est amené à prendre les rênes de cette région turbulente et très nationaliste. Mais cette relève, qui devrait se matérialiser mercredi, implique une contrepartie de poids : les nationalistes de cette même région devraient obtenir en échange une autonomie fiscale dont ils rêvent depuis longtemps et qu’ils réclament avec insistance depuis 2009.

Vainqueur des législatives régionales de la mi-mai, Salvador Illa, l’ancien ministre socialiste de la Santé et pièce maîtresse du projet du chef du gouvernement Pedro Sánchez, ne pouvait jusqu’alors accéder à la Generalitat (le siège de l’exécutif catalan). Motif : les séparatistes modérés d’Esquerra Republicana (Erc), au pouvoir sortant, s’y opposaient. Or vendredi soir, ce verrou a sauté : les quelque 7 000 militants, alignés sur la direction de la formation ont donné leur feu vert au soutien de leurs députés à l’investiture du socialiste Illa en échange de cette cession historique offerte par les socialistes : une très l