Sur le champ de bataille politique espagnol, la bronca est généralement la norme. Ces jours-ci, on est passé un cran au-dessus : ce serait davantage une guerre des tranchées, à en juger par les insultes, les accusations pour scandales de corruption, les menaces proférées. Cette situation extrêmement tendue, principalement entre les deux grands partis (le Parti socialiste, au pouvoir, et le Parti populaire), se présente alors que le pays s’apprête à vivre une intense période électorale : législatives basques en avril, législatives catalanes en mai, européennes en juin. Ce contexte contribue à laminer un peu plus le deuxième mandat du socialiste Pedro Sánchez, très fragile puisque sa majorité parlementaire repose sur le soutien plein et entier de la gauche radicale et, surtout, de toutes les formations séparatistes basques et catalanes qui s’évertuent à conditionner leur appui au prix le plus fort.
Reportage
Ce mercredi, le leader de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, donnait une idée de cette féroce opposition : il a brandi la menace d’une commission d’enquête contre Begoña Gómez, l’épouse du chef du gouvernement, au motif qu’elle aurait joué un rôle dans la négociation pour le «repêchage» public de la compagnie aérienne Air Europa. Dans le même temps, il exige la convocation de nouvelles élections suite à l’«affaire Koldo», l’homme de confiance de l’ancien ministre socialiste des Transports José Luis Abalos impliqué dans un détournement de fonds public pendant la pandémie. <