La polémique est partie de Madrid. «L’avortement provoque alcoolisme, anorexie, boulimie, isolement, dépression et dysfonctionnements sexuels», a assuré Carla Toscano, qui se définit elle-même comme «antiféministe», élue du parti d’extrême droite Vox au conseil municipal, dirigé par la droite. A ses yeux, il faut donc empêcher «les candidates inconscientes et ignorantes» d’avoir recours à l’IVG. Le maire conservateur José Luis Martínez-Almeida lui a emboîté le pas en rédigeant une directive municipale obligeant désormais le personnel de santé à informer les femmes désireuses d’avorter des risques dénoncés par l’ancienne députée Toscano, quand bien même ils ne reposent sur aucune base scientifique crédible. Face au tollé, Almeida a rebroussé chemin en précisant que cela serait facultatif.
L’interruption volontaire de grossesse – un sujet qui faisait l’objet d’un ample consensus dans la société et au Parlement espagnols – redevient un sujet de confrontation. Moins sous l’effet d’un regain du franquisme, la dictature qui s’est terminée en 1975, que du fait de