«Cher Pedro‚ lui a-t-elle dit, je sais que nous sommes toujours d’accord.» Et lui de répondre : «Je crois que je vais reprendre tes paroles, Yolanda» – laissant entendre qu’il n’avait pas grand-chose à ajouter. Au milieu de la fureur du monde, et notamment du Proche-Orient qui divise aussi la gauche espagnole, les leaders de ses deux grandes composantes ont franchi, mardi 24 octobre, une première étape décisive vers un nouvel exécutif de «progrès social».
Le socialiste Pedro Sánchez, chef du gouvernement sortant, et Yolanda Díaz, la cheffe de file de Sumar (une coalition de partis à la gauche de la gauche), ont multiplié les bonnes manières pour sceller un accord destiné à être le socle du prochain exécutif. Au cœur de celui-ci figure la réduction du temps de travail : le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Sumar se sont accordés pour mettre en place une semaine à 37,5 heures pour les 12 millions de salariés du secteur privé, sans baisse de salaire – une petite révolution dans un pays où la dernière mesure de ce genre, passant de 43 à 40 heures hebdomadaires, remonte à 1983.
Cette initiative n’a été rejetée que du bout des lèvres par l’opposition de droite, le Parti populaire (PP), bien conscient qu’une partie de son électorat y est favorable :