Comme le dit le proverbe, pour faire un Estonien, il faut trois choses : construire une maison, planter un arbre et achever le marathon de ski de fond de Tartu.
Il est plus que probable que je ne construirai jamais de maison. J’ai planté quelques arbres. Mais pour ce qui est du marathon, c’est tout bon : j’ai terminé plusieurs fois cette célèbre course de cross-country, longue de 63 kilomètres, dans la région de Tartu, dans le sud du pays.
Enneigement plus rare
L’excitation commence à monter à la fin de l’automne, quand les jours deviennent maussades, sombres et humides, et qu’on développe une addiction aux prévisions météorologiques à dix jours. Les températures seront-elles négatives ? Y a-t-il des chances qu’il neige ? Quelques degrés dans un sens ou dans l’autre font toute la différence entre la période la plus laide et déprimante de l’année, et un splendide hiver enneigé.
Mais désormais le climat se fait plus instable. Les températures basses, synonymes d’enneigement, cèdent brusquement la place à un temps chaud et pluvieux qui détruit la piste de ski en quelques jours. Il devient plus difficile de profiter des sports d’hiver. Dans mon esprit, chaque hiver, chaque week-end enneigé est potentiellement le dernier. Il y a quelques semaines, je me suis forcé à faire une boucle de 19 kilomètres, alors que j’étais très enrhumé, parce q